Adalbaud
était issu d'une famille illustre en France. Sa mère se
nommait Gerberte et était fille de sainte Gertrude ou Gerétrude,
fondatrice du monastère de Hamage, près de Marchiennes, au-delà de
la Scarpe dans le Hainaut. Quelques auteurs le disent frère
d'Archambaud, maire du palais, et le désignent même comme seigneur
de Douai. Malgré l'incertitude de ces deux dernières dénominations,
on convient néanmoins qu'Adalbaud possédait de grandes richesses et
qu'il avait été longtemps à la cour du roi Clovis I
Le vertueux jeune
homme mérita par sa piété, lorsqu'il voulut embrasser l'état de
mariage, d'obtenir de Dieu une épouse qui l'égalait en vertus, et
avec laquelle il trouva le moyen de se sanctifier, lui, sa femme et
ses enfants. Il épousa Rictrude, et en eut quatre enfants qui
parvinrent tous par les instructions et les bons exemples de leurs
parents à une telle sainteté, qu'elle est reconnue et honorée d'un
culte public.
Un jour Adalbaud
se trouva obligé d'entreprendre un voyage en Aquitaine. Son épouse
l'accompagna jusqu'à une certaine distance, et lorsqu'elle le
quitta, elle devint tellement triste qu'elle retourna à la maison le
cœur rempli d'amertume. II paraissait que Dieu voulut lui faire
pressentir en quelque sorte le malheur qui menaçait son époux ; car
Adalbaud fut attaqué en route par des scélérats qui le massacrèrent
impitoyablement vers l'an 645. Il est révéré comme martyr, suivant
l'usage de donner cette qualité aux personnes pieuses mises à mort
injustement. Dieu ne tarda pas à manifester la sainteté de son
serviteur par plusieurs miracles qui s'opérèrent à son tombeau. Son
corps ne resta pas longtemps dans le premier lieu où il avait été
enterré; il fut transféré à l'abbaye d'Elnon, et vraisemblablement
même du temps de saint Amand, qui fit, quelques années après la mort
de saint Adalbaud, un voyage en Aquitaine. Il fut déposé dans un
tombeau que Rictrude avait fait préparer. La tête du Saint était
restée au lieu de son premier enterrement, mais elle fut apportée
plus tard à Douai, où elle a continué à reposer dans l'église de
Saint-Amé, jusqu'à sa démolition.
SOURCE :
Alban Butler : Vie des Pères, Martyrs et autres principaux
Saints… – Traduction : Jean-François Godescard. |