Agostino
Novello, qui à l’origine s’appelait Matteo di Termini, est né
dans la première moitié du XIIIe
siècle — 1240 — à Termini Imerese, village de Sicile, dont il
tirait son nom de famille. Sa famille était
originaire
de la Catalogne, en Espagne.
Il a été
éduqué avec soin et a profité de l’enseignement de toutes les
sciences alors connues, en premier lieu à la maison et ensuite
dans l’Université de Bologne, où il a étudié le droit civil et
canonique. De retour dans sa terre natale, il a occupé de
nombreux postes d'honneur dans la magistrature. Il a rempli
toutes ces fonctions avec tant de prudence et de rigueur que le
roi Manfred de Sicile l’a fait venir dans sa cours et a fait lui
l’un de ses chanceliers. C’est à ce titre que Matteo a
accompagné son roi lors de la guerre que celui-ci livrait contre
Charles I d’Anjou, qui disputait à Manfred le droit à la
couronne de Sicile. Celui-ci a été tué et son armée mise en
déroute. Pris pour mort, Matteo a été laissé sur place au milieu
des autres cadavres de soldats. Ayant repris conscience, Matteo
a pu parvenir à son domicile, mais, déçu par le monde et avec
l'évanescence de toute gloire terrestre, il se décida dès lors
de servir Jésus-Christ, et a décidé dès lors d’entrer en
religion.
Suite à cette
décision, que certains auteurs attribuent à une inspiration
spéciale du Ciel, Matteo a demandé son admission comme un frère
lai dans la Ordre des ermites de Saint-Augustin et a été reçu
dans un couvent de Toscane, loin de chez lui, inconnu du monde.
Pour couper
complètement avec le monde et renoncer à tous les honneurs et à
toutes les dignités mondaines, il décida même de changer jusqu’à
son prénom, se faisant appeler désormais Agostino, prénom auquel
est venu s’ajouter, plus tard, le nom sous lequel il est connu
dans la chrétienté : Novello.
Un incident
particulier va de nouveau le mettre en évidence, dans sa
nouvelle situation :
Le titre de
certains biens appartenant au couvent a été revendiqué par un
riche avocat de Sienne, Giacomo Pallares. Agostino, dans un
document écrit, défend les droits de ses frères. Pallares, qui
comprit aussitôt que l'habitude d'un humble frère lai cachait un
juriste plus savant, a demandé à le rencontrer, et à son grand
étonnement reconnu son ancien condisciple de l'Université de
Bologne, Matteo di Termini. Il ne perdit pas de temps à informer
les autorités ecclésiastiques de la vraie identité d’Agostino,
les priant de ne plus garder dans l'obscurité une telle richesse
de savoir.
Face à cette
découverte inespérée, Clément d'Osimo, Général de l'Ordre, força
Agostino, en vertu de l'obéissance, à recevoir les Ordres
sacrés, et l’a nommé par la même occasion son adjoint.
Dans cette
nouvelle charge, Agostino a réformé la Constitution et fait
tomber beaucoup d'honneur sur son ordre, dont il est finalement
devenu général — en 1298 —, poste qu'il a finalement résigné,
afin de vivre dans la retraite — dans le couvent de
Saint-Léonard, près de Sienne —, ce qui lui donnait du temps
pour l'étude, la prière et la pénitence, grâce à laquelle il
semble avoir atteint — selon ses biographes — un haut degré de
perfection.
Mais là
encore il fut victime de son grand savoir et de sa sagesse, car
Nicolas IV l’a nommé son confesseur et Grand Pénitencier, poste
qu'il n’a accepté que par obéissance, et avec réticence
manifeste et tant de protestations de son indignité que le Pape
et les cardinaux étaient visiblement touchés.
Vers la fin
de ses jours, déjà dégagé de toute charge particulière, non
seulement il s’est consacré à la pratique des vertus propres à
l'état religieux, qu'il portait à un degré héroïque, mais,
poussé par une ardente charité, il a commencé à recueillir des
aumônes et a été en mesure d'agrandir et de pratiquement
reconstruire un orphelinat et un excellent hôpital pour les
malades et les vieillards qui n’avaient les ni moyens de se
soigner en cas de maladie, ni un lieu où passer leurs derniers
jours.
Agostino
Novello est mort en odeur de sainteté, le 19 mai 1309 dans sa
retraite, au couvent de Saint Léonard.
Beaucoup de
miracles obtenus par l'intercession du bienheureux Agostino ont
été vérifiées et authentifiées. Clément XIII l’a solennellement
béatifié le 11 juillet 1759, et Clément XIV a autorisé son culte
le 23 Juillet 1770. et sa fête fixée au jour de sa mort : le 19
mai. |