Anna Muttathupadathu naît à
Kudamaloor, dans la province du Kérala, au sud-est de l’Inde. A trois
mois, elle perd sa
mère ; elle est confiée à une tante qui se charge de
son éducation, et à un grand-oncle prêtre. On lui donne le surnom
familier d’Annakutti. Encore enfant, elle est impressionnée par la vie
de sainte Thérèse de Lisieux et prend la résolution de devenir sainte
elle aussi au moyen de la prière et de la pénitence. Désormais, pour
elle, le chemin vers la sainteté sera “le chemin de la Croix, le chemin
de la maladie et de la souffrance” (Jean-Paul II). Elle a une autre
dévotion : le Père Chavara qui a œuvré dans la même région du Kérala au
siècle précédent. Un jour, la tante décide de marier Annakutti; elle est
belle et, bien qu’elle n’ait pas de dot, les prétendants ne manquent
pas. Elle s’y refuse tant qu’elle peut, mais en dernière extrémité,
quand elle voit qu’une cérémonie de fiançailles est prévue à l’église,
elle décide de s’enlaidir et se brûle le pied ; malheureusement, elle
tombe dans le feu et elle est gravement brûlée. Sur ce, la tante laisse
l'idée de la marier et l'autorise à rejoindre un couvent. Annakutty
achève ses études scolaires et, à 17 ans, en 1927, elle entre chez les
clarisses de Bharananganam.
Le 12 août 1935, elle
devient novice et le 12 août 1936, elle fait ses vœux sous le nom de
sœur Alphonsine de l'Immaculée Conception. A plusieurs reprises, elle
tombe gravement malade, mais elle se rétablit, une fois, à la suite
d'une neuvaine au Père Chavara; une autre fois, à la suite d'une
apparition de ce Père, puis le même jour, de sainte Thérèse. Un soir, un
voleur, qui s'était introduit dans le couvent, lui cause une peur
terrible; elle reste en état de choc pendant quelque temps. Malgré
toutes ces souffrances, elle garde constamment un sourire aux lèvres,
elle est gaie comme un enfant.
« Elle sait trouver son
bonheur dans les choses simples et ordinaires. (...) Elle ne
cesse de rendre grâces à Dieu pour la joie et le privilège de sa
vocation religieuse, pour la grâce de ses vœux de chasteté, de pauvreté
et d'obéissance. (...) Elle en vient à aimer la souffrance, parce
qu'elle aime le Christ souffrant, et la Croix à travers son amour pour
le Christ crucifié. »
(Jean-Paul II) Aux souffrances physiques s'ajoutent celles
causées par l'incompréhension, la jalousie et les faux jugements à son
égard. Pour ces personnes, elle redouble de charité et c'est un sujet
d'édification pour les témoins, notamment ses petites élèves.
Elle est dotée
de phénomènes mystiques et de charismes. En juillet 1945, en réponse à
sa prière, elle est prise de nouvelles souffrances qui lui causent de
violentes convulsions. Elles se produisent chaque Vendredi. Elle obtient
la grâce que cela passe inaperçu. Dans une lettre écrite en février
1946, peu avant sa mort, elle dit : « Je me suis complètement donnée à
Jésus. Qu’il fasse de moi comme il l’entend. Mon seul désir en ce monde
est de souffrir pour l’amour de Dieu et de me réjouir en le faisant. »
C’est à la suite d’une de ces convulsions qu’elle meurt dans la paix, un
Dimanche, le 26 juillet 1946, à l’âge de 36 ans. Son enterrement a lieu
dans l’intimité, bien que l’aumônier célébrant parle de cette gloire
cachée qui attirerait des foules si on la connaissait ! Effectivement, à
travers les élèves de l’école de son couvent qui la révéraient comme une
sainte, son renom prend de l’ampleur. Des grâces sont obtenues sur sa
tombe qui devient un lieu de pèlerinage. Elle attire actuellement de
nombreux chrétiens, mais aussi des hindouistes et des musulmans.
Béatifiée par le Pape Jean-Paul II le
8 février 1986 à Kottayam
(Kerala - Inde)
http://www.abbaye-saint-benoit.ch/hagiographie/hagiographie/listes/listeprenom.htm
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