Amatre d'Auxerre

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Amatre d’Auxerre
Évêque, Saint
† 418

Saint Amatre naquit à Auxerre, dans le cours du IVe siècle, de Proclidius, riche habitant de cette ville, et de Isiciole, dame d'Autun. Zélé dès sa jeunesse pour le service de Dieu, il étudia les saintes lettres, sous la conduite de Valérien, son évêque. Quand il fut arrivé à l'âge de s'établir, son père voulut le marier à une riche héritière de la ville de Langres, nommée Marthe; le jour du mariage, il avait prié saint Valérien, évêque d'Auxerre, de vouloir bien venir lui-même bénir le lit nuptial ; mais Valérien, sans doute par la permission de Dieu, au lieu de réciter les prières en usage dans cette circonstance, lut la bénédiction qu'on prononçait sur les personnes qui se consacrent à Dieu. Amatre et Marthe, qui seuls s'en étaient aperçus, se promirent de vivre comme frère et sœur; plus tard, après la mort de saint Valérien, ils allèrent trouver saint Elade, son successeur, pour obtenir d'être reçus, l'un parmi les clercs, et l'autre parmi les religieuses Elade les bénit et coupa les cheveux au jeune homme, avant de l'admettre au nombre des clercs.

Amatre n'était encore que diacre, lorsqu'il fit sentir sa fermeté à Palladie, dame autunoise, qui, passant les fêtes de Pâques au faubourg d'Auxerre où elle avait un riche domaine, était venue à l'église revêtue d'habits trop somptueux. Il la guérit ensuite miraculeusement d'une maladie, convertit et baptisa son mari.

Un autre prodige vint le signaler à l'attention publique une légion de démons chassée de l'îlè Gallinaria, par saint Martin de Tours, vint hanter le Mont-Artre, près d'Auxerre il l'en chassa par la vertu du nom de Notre-Seigneur Jésus-Christ.

Élevé à l'épiscopat l'an 386, il s'employa tout entier à la sanctification de son troupeau. Il conquit à Jésus-Christ une si grande multitude de fidèles, que l'ancienne et unique basilique d'Auxerre étant devenue trop étroite pour les contenir, il en construisit une plus vaste dans l'enceinte des murs de la ville. Il la dédia en l'honneur de saint Etienne, premier martyr. Animé par son zèle pour la vraie religion, il ne craignit pas d'exciter la colère de Germain, gouverneur du pays, en faisant couper, malgré lui, un arbre qui entretenait dans le pays de vaines superstitions. Il se serait volontiers exposé au martyre en affrontant la colère de Germain, s'il n'eut apprit par révélation divine que ce même Germain serait son successeur et un très-grand serviteur de Dieu.

Il s'éloigna pour quelque temps de sa ville épiscopale et se dirigea vers Autun, soit pour donner au courroux de Germain le temps de s'apaiser, soit pour demander au préfet des Gaules, Julius, l'autorisation de conférer les Ordres au gouverner d'Autun, qui était loin, en ce moment, de soupçonner ce que la miséricorde de Dieu voulait faire de lui.

Son historien particulier, Etienne Africain, nous apprend quelques circonstances de ce voyage. Saint Amateur, traversant la forêt de Goulou, les paysans qui le reconnurent pour un évêque au petit reliquaire qu'il portait au cou, lui frayèrent un chemin. Le Saint bénit leur nourriture et guérit un malade par le signe de la croix. Ce miracle lui attira les acclamations de toute la contrée. Non loin de là, il rencontra un riche habitant de la ville d'Alise, nommé Suffronius, qui faisait la recherche d'une certaine quantité d'argenterie qu'on lui avait enlevée. Ce seigneur se joignit au saint évêque qui le consola, et lui donna l'espoir d'une prompte restitution. Les voleurs furent en effet rencontrés à trois milles de là, et la restitution fut faite comme le Saint l’avait prédit, et détermina Suffronius à leur pardonner, et à leur faire seulement promettre sur le tombeau de saint Andoche et de saint Thyras, qu'ils changeraient de vie. Cette circonstance nous apprend que la rencontre se fit dans le voisinage de Saulieu où était ce tombeau de nos saints Apôtres.

Saint Amateur, approchant d'Autun, y fut reçu avec une grande pompe : l'évêque, saint Simplice, alla au-devant de lui avec son chapître et le préfet avec ses officiers. Le lendemain, saint Amateur ayant demandé audience au préfet, ce religieux magistrat s'avança pour le recevoir, et commença par lui demander sa bénédiction. Le saint évêque, après la lui avoir donnée, lui parla ainsi : « Dieu m'a fait la grâce de m'apprendre le jour de ma mort, et comme personne n'est plus propre à gouverner mon Église que l'illustrissime Germain, selon que le Seigneur a daigné me le révéler, je prie votre Celsitude de m'accorder la permission de le tonsurer. Le préfet lui répondit : « Quoiqu'il soit utile et même nécessaire à notre république, cependant puisque le Seigneur se l'est choisi, ainsi que votre béatitude me l'assure, je vous déclare que je ne puis aller contre l'ordre de Dieu. Ayant donc obtenu sa demande, saint Amateur se disposait à revenir Auxerre, mais l'évêque d'Autun le retint encore un peu de temps, pour la dédicace d'un oratoire élevé anciennement sur le tombeau de saint Symphorien. Les deux évêques revenant de la cérémonie de la dédicace, rencontrèrent trois lépreux qu'ils guérirent par des onctions d'huile sanite, et en leur faisant boire de l'eau du Jourdain que l'on disait avoir été apportée de la Palestine par le saint évêque Rhétice. Saint Amateur emporta quelques reliques du saint martyr et les déposa près d'Auxerre, dans un oratoire du Mont-Artre, qui prit le nom de Saint-Symphorien.

Ayant appris la mort de Marthe, qui, depuis leur séparation, s'était retirée à Airy, près de sa famille, in fit transporter son corps à Auxerre, et l'inhuma sur le Mont-Artre, proche la ville.

Le saint évêque fit un voyage en Orient, d'où il rapporta des reliques considérables de saint Cyr et de sainte Julitte. Ce fut à la suite de ce voyage que le culte de ces saints martyrs s'établit en Occident. De retour à Auxerre, il rassembla ses clercs et les avertit de songer à lui trouver un successeur. Les voyant tristes et silencieux, il se dirige l'église, il avait convoqué tout le peuple, et y trouve Germain en prière avec les autres il le dépouille de l'habit séculier, l'enrôle dans la milice de l'Église et le déclare son successeur, en lui recommandant de garder sans tache l'honneur qu'il venait de recevoir. Après cela, ce père pieux étant tombé malade, il se fit porter dans l'église sur son siège épiscopal. Ce fut qu'il s'éteignit entre les mains de ceux qui le soutenaient.

On vit aussitôt un chœur de bienheureux descendre dans l'église, chantant des hymnes et des cantiques, et conduire son âme au ciel. Le clergé et les fidèles qui étaient réunis autour du saint évêque, entonnèrent à leur tour le chant des psaumes. C'était un mercredi, le 1er mai de l'an 418. Son corps fut inhumé sur le Mont-Artre, dans l'oratoire reposait déjà sainte Marthe. L'église que saint Amateur avait élevée sur le Mont-Artre pour y recevoir les reliques de saint Symphorien, prit plus tard le nom de son fondateur. Le culte de notre Saint, établi en France dès le VIe siècle, se pandit jusqu'en Catalogne, à l'occasion d'une de ses reliques que Charlemagne avait donnée à cette contrée.

SOURCE : P. Giry : Les petits Bollandistes : vies des saints. T. V. Source : http://gallica.bnf.fr/ Bibliothèque nationale de France.

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