Ambrósio Francisco
Ferro
et les martyrs de Natal
Au milieu du XVII siècle, il n’y a dans le Rio Grande do
Nord, au Brésil, que deux paroisses : celle de Notre-Dame de la Purification, à
Cunhau, dont était curé le Père André Soveral, brésilien, né vers 1572, à Sao
Vicente dans l'île de Santos, et celle de Notre-Dame de la Présentation à Natal.
Cette paroisse avait comme curé le Père Ambrósio Francisco Ferro qui lui
était portugais.
Le Brésil était alors sous la domination hollandaise, car le
Portugal qui avait découvert ce pays en 1500, était depuis 1580 annexé par
l’Espagne, qui elle-même étant occupé par d’autres entreprises belliqueuses
avait laisser lui échapper cet immense territoire au bénéfice des bataves,
foncièrement protestants.
Le 3 octobre 1645 un certain Jacob Rabe, un allemand à la
solde des calvinistes hollandais, qui avait déjà semé la mort à Cunhau parmi les
catholiques de cette paroisse, y compris leur curé André Soveral, vint traquer
les paroissiens de Natal qui s’étaient réfugiés dans la jungle suite aux
premiers massacres.
Accompagné de ses soldats et aidé par et par deux cents
indiens commandés par Antoine Paraopaba, nouvellement converti au
protestantisme, ils conduisirent les catholiques à une vingtaine de kilomètres
de Natal, sur les bords de la rivière Uruaçu et les massacrèrent de plusieurs
manières, avec une cruauté sauvage et perverse : ils coupèrent les bras et les
jambes aux uns ; à d’autres, ils crevèrent les yeux, ils coupèrent la langue, le
nez et les oreilles à d’autres encore. |

Mgr Claudio
HUMMES
archevêque de S Paulo |
Ambrósio
Francisco Ferro, le curé, fait partie de ces
nouveaux martyrs et, parmi les paroissiens, un autre portugais, un laïc,
Mateus Moreira, qui au moment du sacrifice suprême trouva la force de crier
son amour envers l’Eucharistie, pendant que ses bourreaux lui prélevait le cœur
par le dos : “Loué soit le Très Saint Sacrement”.
Dom Claudio Hummes, archevêque métropolitain de São Paulo, au
cours d’une homélie où il annonçait à ses diocésains les prochaines
béatifications, leur disait :
« Ainsi, le Brésil, tout au début de son histoire, fut baigné
par le sang de ses enfants, comme de véritables martyrs de la foi catholique. En
célébrant maintenant le Grand Jubilée de Jésus-Christ et les 500 ans du Brésil,
la reconnaissance des ces martyrs et leur béatification de la part de l’Église,
nous rempli de gratitude envers Dieu et nous stimule davantage dans la mission
évangélisatrice ».
Le 5 mars 2000, à Rome, le pape Jean-Paul II procéda à la
béatification de ces trente proto-martyres brésiliens, dont le sang, à n’en pas
douter, fut une semence de chrétiens, comme le dit jadis Origène ; “prémices
pour Dieu et l’Agneau”, affirma le Pape lors de l’homélie de béatification.
Alphonse Rocha
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