Lorsqu’en 1967, sur
suggestion du cardinal Cerejeira, le Père Umberto fut invité
par
l’Archevêque de Braga, Monseigneur Francisco Maria da Silva, à se rendre au
Portugal, afin de mettre sur pied le procès diocésain sur les vertus
d’Alexandrina, il se rendit, sous l’insistance du docteur Azevedo, chez le
chanoine Molho de Faria,probable président du tribunal.
Le lendemain il se rendit à
l’archevêché pour établir le programme des difficiles travaux qu’il avait à
mettre sur chantier. Il demanda à l’évêque toute la documentation ayant
trait à Alexandrina qui, sans doute était classée parmi la documentation de
son prédécesseur.
Lors de la conversation il
informa l’archevêque de sa visite au chanoine et lui rapporta ce que
celui-ci lui avait dit, dans le plus grand calme :
« Allez donc à Balasar et
faites ce que vous pourrez. Soyez tranquille, car en tant que Président du
tribunal je ferai le reste. »
L’archevêque riposta aussitôt :
« Lui Président du tribunal
? Non, non ! Il sera plutôt appelé en tant que coupable. »
Le prélat connaissait en effet
les incidents du passé. Il fit rechercher par son secrétaire tout ce que son
prédécesseur avait recueillit, avec soin, sur le cas de Balasar. Entre
autres choses, il y avait une douzaine de pages dactylographiées de la
commission des théologiens de 1944 où il ressort un certain nombre
d’accusations dont certaines très graves, dénotant une preuve claire de
manque de sérieux.
Le Père Umberto réfute, point
par point, les affirmations dudit “étude”, qui ne mérite pas ce nom,
car basé uniquement sur quelques extases et en aucun cas sur les lettres
d’Alexandrina à son directeur spirituel — lesquelles vont de 1932 à 1944 et
constituent une vraie relation de 1171 pages. Cette “étude” n’est
même pas basée sur un interrogatoire de l’intéressée, mais sous des ouïe
dire. Elle ne se base pas non plus sur des indications provenant de ceux qui
l’avaient dirigée.
1 La conclusion de la commission commence par une invraisemblable et
grave calomnie : « Alexandrina reproduisait la passion hypnotisée par le
Père Pinho... » S’ils avaient lu l’autobiographie ils se seraient rendu
compte que quatre ans avant, en 1934, Jésus disait à Alexandrina : —
Donne-Moi tes mains : Je veux les clouer avec les miennes... » etc.,
extrait que nous avons rapporté au chapitre 3.
Plus tard, le 2 octobre 1938,
Alexandrina dicta : « Jésus m’a dit que je souffrirais toute sa
passion... J’en ai avisé mon directeur. J’ai attendu le jour et l’heure,
car, ni moi ni mon directeur, nous n’avions pas la moindre idée de ce qui
allait arriver exactement. »
Pour l’honneur de la vérité,
lorsque le chanoine Molho fut interrogé par le tribunal, il dira : “Je
pense que le Père Pinho aurait été incapable de mystifications.”
2 Les théologiens affirment encore : « Nous ne signalons pas
tout ce qui nous paraît anormal, mais ce que nous croyons être le plus
important. »
Jean Lhermitte, neurophysicien
français, spécialiste de phénomènes mystiques, affirme que les privilégiés,
constitués participants à la Passion du Christ, se distinguent en outre par
l’exhalaison de parfums spéciaux, insomnies, abstinence, assauts du démon...
et surtout ils supportent la souffrance avec une admirable patience, offrant
celle-ci comme une oblation réparatrice. A ces dons s’ajoutent le
discernement des esprits, le sondage des consciences, la prévision de
l’avenir, et bien d’autres dons encore.
Il n’est pas admissible de
porter un jugement sur un seul de ces phénomènes sans une étude préalable de
l’âme concernée.
L’étude des théologiens de Braga est simplement irrecevable, car pour une
pareille étude on ne part pas de fragments. Si nous voulons de
l’objectivité, il faut absolument recourir à toutes les sources ayant trait
à la cause.
3 « Afin de pouvoir admettre une manifestation extraordinaire
de Dieu — écrit le chanoine Molho de Faria — il faut qu’il y
ai absolument une raison très particulière et de grand profit pour tous les
croyants (voyez Paray-le-Monial, Ars, Lourdes, Fatima). En outre,
l’idée de la réparation, de l’offrande comme victime, de l’amour pour les
Tabernacles, ce sont des choses chères à tant d’âmes saintes. »
À part que le message
d’Alexandrina est bien plus vaste, ces théologiens butaient sur les extases,
alors que les médecins, le professeur Carlos Lima de l’Université de Porto
et le docteur Azevedo, avaient écrit que “les phénomènes du vendredi
appartenaient à la mystique, laquelle devait se prononcer”. Or la
mystique d’une âme est une expérience surnaturelle qui ne se juge pas
d’après les extases, laquelle interprétation, selon saint Jean de la Croix,
est difficile et chose d’une importance secondaire.
Quant à la mission dont ils
font référence, il suffisait d’observer qu’Alexandrina n’avait fait que « capter »
les besoins religieux actuels. La présence du Christ eucharistique
n’est-elle pas de mise alors que tant d’opposants et de négateurs se
manifestent ?
Jamais comme de nos jours le
monde eût tant besoin de « vitamines réparatrices ». La dévotion aux
Cœurs de Jésus et de Marie n’a jamais été aussi combattue comme de nos
jours. Force est de reconnaître qu’Alexandrina conjurera les temps par son
message. Force est encore de souligner que les deux dévotions se concentrent
toutes deux dans l’amour du Christ et de sa Mère et notre Mère.
4 Les théologiens affirment :
« Chez Alexandrina, nous
avons trouvé un vague sentimentalisme ; elle a par moments des choses
pieuses et intéressantes, mais bien loin de ce qui doit être une
manifestation divine... Il existe beaucoup d’âmes foncièrement croyantes qui
ressentent ces mêmes choses. »
Dommage que la mémoire du
chanoine ait failli et qu’il ne se soit pas souvenu de tout ce qu’il avait
écrit, quelques années avant, au Père Pinho au sujet des écrits admirables
d’Alexandrina. Avait-il eut l’illusion de s’accaparer la fidélité du
directeur de la servante de Dieu ?
Monseigneur Mendes do Carmo,
professeur de mystique pendant trente ans, écrivait ceci sur le cas
d’Alexandrina :
« Beaucoup des pages
dictées par Alexandrina sont remplies d’une telle science mystique qu’un
grand professeur de mystique, sans expérience personnelle de la vie mystique
des plus grands saints, serait incapable de l’écrire. »
5 « La personne choisie doit être naturellement équilibrée
physiquement, mentalement et moralement. »
Voilà les choses que trois
théologiens, qui ne connaissaient même pas Alexandrina — à part l’un d’eux
qui l’avait aperçue lors d’une brève visite — ont osé écrire.
Ils ne parlent pas en ces
termes, ceux qui l’ont côtoyée et furent ses confidents.
Le docteur Gomes de Araujo, qui
vînt l’examiner plusieurs fois et qui la garda en observation, à l’hôpital
quarante jours durant, écrivit dans son certificat médical :
« Elle apparaît, à première
vue, comme étant en parfait état, normale sous l’aspect intellectuel,
affectif, volontaire... Son élocution est vivace et parfaite, tendre, bonne,
captivante ; conduite sincère, sans pose, très naturelle. Elle ne manifeste
pas d’ascétisme ; rien de doucereux ; sa voix n’est pas timide, édulcorée ;
ce n’est point une exaltée, ni une facile conseillère... Elle garde un ton
naturel, intelligent, sans hésitation et de façon convaincante... »
6 « La personne favorisée, de façon extraordinaire par Dieu, doit
avoir la vertu à un degré héroïque. »
Au sujet de l’exercice héroïque
des vertus d’Alexandrina, le tribunal diocésain, reçut le témoignage de 49
personnes.
Qu’elle ait été considérée
comme une sainte, le fait que tous l’appelaient « la petite sainte de
Balasar », le démontre. Même si la plus part n’ignorait pas son nom, ils
l’appelaient ainsi.
L’évêque de Portalegre disait
au Père Umberto : « La sainteté d’Alexandrina pouvait être touchée de la
main ».
Deolinda, faisait remarquer
cette conviction du peuple : « J’ai entendu bien souvent dire : “Si
celle-ci n’est pas sainte, alors personne ne le sera” ».
7 « L’âme favorisée par Dieu, de façon extraordinaire... doit avoir
beaucoup d’humilié, pierre d’achoppement de la sainteté ; doit avoir une
vive répugnance de parler des privilèges dont elle bénéficie... Les faits
disent le contraire. Comme s’il ne suffisait pas qu’un prêtre vienne ; il y
a des gens qui se disent confidentes d’Alexandrina. Le cas du Père Terças
est notoire : il en parle d’elle dans son livre sur les révélations de
Catherine Emmerich. »
Les théologiens auraient pu
s’informer de l’origine des faits, afin de ne pas déformer la vérité, en
frisant la calomnie.
Voici une preuve, tiré d’une
lettre d’Alexandrina au Père Pinho et datée du 25 avril 1941 :
« Si seulement vous me
donniez l’autorisation de demander à Jésus le ciel au plus vite... Non point
pour me soustraire à la douleur, mais parce qu’il est en train de se faire
beaucoup de bruit autour de ma crucifixion. Ce qui augmente mon martyre.
J’aurais aimé fuir le monde afin que personne d’autre ne me connaisse. Oh ma
crucifixion, combien de souffrances elle m’a procuré ! Combien j’ai de
nostalgie du temps où Jésus me parlait sans que personne ne le sache, hormis
celui qui me dirige. »
Cet épanchement de son âme est
la conséquence de la publication abusive du Père Terças sur les faits de
Balasar.
Le Père Adelino Pedrosa
écrivait à Père Umberto :
« Je pense que l’humilité
est le terme d’évaluation pour classer l’état mystique d’Alexandrina. Avec
quelle insistance elle a toujours demandé au Seigneur de cacher tous les
signes extérieurs de sa passion qui auraient pu la mettre en évidence. »
Et le Père Alfredo da Silva,
ami intime de la famille Costa, affirma au Père Umberto :
« J’ai fréquenté la maison
d’Alexandrina dès 1938 et je n’ai jamais su que le vendredi se déroulait le
phénomène de la passion. »
8 « Une révélation est évidemment fausse si son objet est
contraire a une vérité de la foi. Or, dans les présumées révélations
d’Alexandrina, ce ne sont que des affirmations, qui ne sont pas conformes à
la vérité chrétienne. »
Après cette insinuation,
le chanoine Molho cite quelques titres accordés par Jésus à Alexandrina : “Tu
es l’âme que j’aime le plus... Pauvre monde s’il n’avait pas cette
crucifiée... Enchantement des mes divins regards... Arche de l’alliance...
Mon paradis... Nouvelle rédemptrice de l’humanité”, etc.
.
Monseigneur Mendes do Carmo,
dans sa présentation de la biographie d’Alexandrina, déjà citée, répond :
« Je confesse que dans les
écrits d’Alexandrina j’ai trouvé des phrases qui me paressent difficiles à
concilier avec la théologie. Jésus l’appelait mère des âmes... salvatrice
des âmes... rédemptrice. Mais, après réflexion j’ai pu vérifier qu’en
beaucoup de livres approuvés par l’Église les prêtres, en tant que
collaborateurs du divin Rédempteur, sont aussi appelés “sauveurs,
rédempteurs”. »
Le chanoine Lahitton,
théologien de valeur et de grande piété, dans son livre sur la Messe écrit
ces paroles : « Prêtre, tu es le sauveur du monde ». Les
fidèles nos appellent “Père”, ce qui veut dire “père des âmes”.
Saint Paul dit aux convertis : “Je vous ai engendrés à une nouvelle vie”.
D’autres maîtres qui ont lu les écrits d’Alexandrina affirment que dans
ceux-ci il n’y a aucune intrusion de science humaine, mais divine, infuse.
Les paroles de Pie XII et de Paul VI nous invitent, par nos souffrances à “sauver
le monde”.
9 « La vraie révélation confirme l’âme dans la vertu, surtout
dans l’obéissance et l’humilité, alors qu’Alexandrina se refusa avec une
certaine énergie à l’autorité. En ce qui nous concerne, nous n’avons
constaté que des expressions qui l’exaltaient et mettaient en échec constant
l’humilité et la rendaient absolument difficile ».
Le chanoine Molho, parlant du
refus à l’autorité, fait allusion à tout ce que nous avons dit au chapitre
15 sur sa brève rencontre avec la servante de Dieu. Nous laissons donc au
lecteur le jugement sur l’événement.
Sur la difficulté d’être
humble, voici ce qu’écrit Maria Sommer, en 1965 au Père Umberto :
« Combien de personnes
allaient la voir, s’agenouillaient tout à côté, lui demandant son
intercession pour quelques grâce. Et elle était d’une grande habilité pour
détourner d’elle leurs intentions. Ceci je l’ai observé plusieurs fois :
amenés par son attitude, je les ai vus se retourner vers la statue de
Notre-Dame qui se trouvait juste derrière eux. »
Le Père Pinho, dans son
livre « Uma Vitima da Eucaristia»,écrit ce précieux et autorisé
témoignage :
« Une des caractéristiques
de la physionomie d’Alexandrina — que sans surprise je n’ai jamais vu
démentie —
était sa profonde humilité, dans laquelle, l’action de l’Esprit-Saint était
évidente. Ce furent neuf années d’observations qui m’ont amené à cette
conclusion pour moi évidente, mais qui me fut plusieurs fois confirmée par
toutes les informations et documents reçus par la suite. Je n’ai jamais
relevé le moindre manquement au sujet de l’humilité et pourtant, j’ai
recherché sur ce point plus que sur tout autre, à être intransigeant. Je
peux donc affirmer que rien ne la rendait orgueilleuse, et que le fait même
d’être connue et estimée, lui causait désagrément. Quelques fois elle me
disait : “Mon néant, mon Père, mon néant ! Ma misère est un abîme que vous
ne connaissez pas. Il faut que vous me connaissiez !”. »
La doctoresse Irène Azevedo,
intime amie d’Alexandrina, a écrit sur elle: «Les éloges ne la touchaient
aucunement; il y avait en elle une grande chose: elle attribuait tout à
Dieu.»
10 « En faisant abstraction de la présentation de faits peu agréables
sur la vie normale de la maison, nous en citons un, toutefois, qui donna
occasion à de graves commentaires. Avec Alexandrina, sa mère et sa sœur,
vivait une jeune fille qui avait été religieuse et ”que l’on dit” être très
bien. Tout en ne tenant pas compte de ce “qui se dit” à ce sujet et des
raisons qui causèrent une telle séparation, nous pouvons conclure que la
maison d’Alexandrina n’est pas un paradis. »
Avant tout, le chanoine Molho,
dans un jugement d’autant d’importance, aurait dû écrire non pas “que
l’on dit”, “qui se dit”, mais “que l’on me dit”, encore
que la prudence et la charité le dispensaient d’en faire état. Ce qu’il
écrivit, n’est que le fruit de commérages. Dans la lettre signée par
l’archevêque et envoyée aux supérieurs du Père Umberto, il définira les
auteurs ou délateurs comme étant “les personnes les plus sentimentales du
lieu”. Il n’y avait que du sentimentalisme ?
La vérité remonta à la surface
en 1965. Elle fut révélée par l’ex-religieuse au Père Umberto, qui la mit
sous scellée et l’inclus parmi les documents du procès.
« J’ai habité chez Alexandrina,
où j’étais considérée comme sœur et personne de la famille, pendant douze
ans. Ce fut pendant les années de plus grande pauvreté. Nous avons beaucoup
souffert : et précisément dans la période où elle fut tourmentée par le
démon ; que celui-ci la jetait en bas du lit, et où il était nécessaire de
la tenir afin qu’elle ne se blesse ni nous percute. J’ai gardé le secret de
tout cela, alors même que quelques personnes du village me demandaient s’il
était vrai qu’Alexandrina se levait de son lit. J’ai aussi assisté, bien
souvent au phénomène de la passion. J’avais un tempérament impétueux, et
Alexandrina me faisait des observations. Bien entendu, cela ne me plaisait
guère. Le caractère de la mère m’a été plus difficile à supporter, même si
Alexandrina intervenait, me donnant des conseils que je ne voulais pas
accepter.
Quand une de ses cousines commit des choses désagréables et que j’ai vu
qu’Alexandrina la recevait comme si rien ne s’était passé et lui accordait
toute sa confiance, je n’ai pas su me contenir. J’ai alors commencé à
fréquenter Maria Machado et à me confier à elle. J’ai fait la même chose
avec Teresa Matias. Ayant à sortir pour faire des commissions, je restais
dehors plus de temps qu’il n’en fallait. Alexandrina commença alors à me
demander la raison de mes retards, me conseillant de me comporter de manière
à ne pas déplaire à sa mère. Pour toutes ces raisons, j’ai pris la décision
de prendre mon indépendance. J’y ai été encouragée par Maria Machado qui se
proposa de me trouver une maison. Et un jour, même si avec une certaine
nostalgie, je suis partie pour toujours. Ceci arriva en 1944.
Naturellement j’ai été secouée, quand je me suis rendu compte que j’avais
perdu la confiance de toute la famille et des amis qui visitaient la malade.
Amère, j’ai pris la décision d’écrire une lettre au chanoine Molho Faria,
mon confesseur, à titre d’épanchement. Teresa Matias m’incita à le faire et
en plus de cela, ayant l’avantage de mieux pratiquer l’écriture que moi,
elle se proposa de m’aider à écrire. Bien des années se sont passées et, je
ne me souviens plus très bien de ce que j’ai écrit ; je me souviens, en tout
cas, avoir écrit deux phrases contre Alexandrina.
Dieu veuille que cela ne soit pas un obstacle à sa cause ; d’autant plus
qu’elle fut toujours très bonne envers moi et n’a toujours voulut que mon
bien. Elle m’aida à payer la maison et aida mes parents. Vers la fin de sa
vie, elle me paya même une partie des frais d’un cours d’exercices
spirituels à Fatima. Je me suis rendu compte qu’après mon départ de chez
elle, elle ne me donnait plus l’autorisation pour assister aux extases du
vendredi ; elle se limitait à dire que je devais en demander l’autorisation
à un prêtre, ce que j’ai fait.
Fait à Balasar,
octobre 1965.
Felizmina dos Santos
Martins
11 Le chanoine Molho termine son jugement insinuant une grave calomnie :
« N’y a-t-il pas là un bon filon, une bonne manière de résoudre les
problèmes économiques de la vie ? Pour le moment nous ne nous prononçons
pas, mais... Alexandrina nous oblige à douter de sa sincérité. Nous la
pensons davantage malade que voyante, même si vertueuse. »
Dans une note du 24 avril 1945,
le Père Pinho écrivit :
« D’autres objections ont
été faites sur le cas de Balasar, pour le dénigrer. Par exemple, on y
affirme qu’il s’agit là d’un moyen de se faire beaucoup d’argent, et qu’avec
celui-ci, on achète des terrains. Ce sont de mauvaises interprétations ou
d’authentiques exagérations... Une chose est certaine : les objections
viennent de quelqu’un qui ne la connaît pas personnellement ou tout au plus
de quelqu’un qui n’est jamais entré dans l’intimité de son âme et n’a jamais
étudié tous les documents de vie spirituelle. »
Le Père Umberto, en 1965 se
préoccupa aussi de ces accusations. Il interrogea Madame Maria Joaquina,
sœur de l’évêque de Gurza, qui lui expliqua qu’elle même avait acheté un
verger et un terrain à peu de distance de la maison, afin que l’oncle et la
mère d’Alexandrina n’aient pas à s’absenter très loin et trop longtemps de
la malade.
La déposition écrite pour le
Père Umberto, en septembre 1965, par Maria Sommer de Andrade, personne assez
riche, a une grande valeur. Elle avait l’habitude de passer quelques
semaines à Balasar :
« J’ai admiré aussi dans
cette maison l’authentique pauvreté dans laquelle ils vivaient. Et il aurait
été facile d’accumuler beaucoup d’argent, qui tombe, comme une pluie, dans
des cas de ce genre. Les habits que j’aidais à laver, à raccommoder et à
repasser, la vaisselle et la nourriture étaient des preuves de sa
pauvreté... Elle ne m’a jamais rien demandé, et ceci m’obligeait à me
retourner la cervelle afin de deviner ce dont ils avaient besoin et si
quelqu’un m’indiquait quelque chose, suite à mes investigations, Alexandrina
imposait immédiatement le silence, afin que je ne sache ce qui leur
manquait. »
Ce n’est que sur des faits que
l’on peut bâtir la vraie histoire.
* * *
1
- Déjà en 1963 le père Umberto lui avait écrit pour lui demander de se
charger d’organiser le procès sur les vertus d’Alexandrina. Il répondit lui
disant que cela lui était impossible, étant donné les nombreuses affaires
dont il avait la charge.
2
- Présentation critique, en langue portugaise, de la biographie “Alexandrina”,
écrite par le deuxième directeur, le père Umberto.
3
- A propos de titres ou épithètes donnés par Jésus à une âme, on peut
consulter “Lui et Moi”, les sept volumes qui contiennent les
révélations de Jésus à Gabrielle Bossis (1874-1950), pendant environ
cinquante ans contemporaine d’Alexandrina. Ces volumes, présentés par
l’évêque local et par certains spécialistes, offrent un florilège
d’épithètes transbordants d’amour de Jésus envers cette âme. Déjà trente
éditions en France. Il existe aussi une traduction italienne, et dans
d’autres langues.
4
- Traduction : “Une Victime de l’Eucharistie”. Cette biographie fut
traduite en français sous le titre : “Sous le Ciel de Balasar”.
Édition épuisée, malheureusement. |