Ana
de Jesus Maria José Magalhães naquit à Arrifana, aux environs de
Porto (Portugal), le 19 août 1812.
Bergère, elle
devint grabataire à l’âge de 16 ans, en 1828.
Très
fervente, elle accepta avec résignation et amour cet état qui
l’empêcherait dorénavant d’effectuer les travaux qu’elle aimait
tant : s’occuper des animaux en pleine campagne.
Commença alors pour
elle une nouvelle vie où la prière occupait une grande place,
pour ne pas dire toute la place.
Le Seigneur ne
resta pas longtemps sourd à ses prières ferventes et lui accorda
même quelques dons surnaturels extraordinaires, comme par
exemple la lévitation, les extases et la reproduction dans son
corps et dans ses gestes de la Passion de Jésus.
La première fois
que le phénomène de la lévitation se produisit, les sœurs d’Ana
n’en croyaient pas leurs yeux : Ana, en extase, s’était élevée
au-dessus de son lit et restait là, les yeux fixés au Ciel, dans
une prière fervente.
Intriguées, elles
en parlèrent au curé du village, car elles ne savaient pas
expliquer pourquoi, ou par quel moyen leur sœur pouvait ainsi
s’élever ― elle qui ne pouvait pas bouger de
son lit ― en l’air et y rester pendant de longs moments.
Le bon curé se
rendit sur place afin de constater le phénomène.
Avant toute autre
chose, il voulut l’entendre en confession, pensant peut-être que
s’il s’agissait d’une supercherie, elle lui avouerait.
Après la
confession, il la communia et, ô surprise, aussitôt l’hostie
déposée sur la langue de la jeune fille, celle-ci s’éleva tout
doucement au-dessus de son lit, comme en témoigne le curé
lui-même :« Après la très Sainte Communion, elle s’éleva,
restant suspendue au-dessus du lit à une hauteur de trois palmes
(entre 60 et 70 centimètres) environ, durant l’espace de trois
heures ».
Et le prêtre
poursuit :
« Presque
quotidiennement, aux heures qu’elle consacrait à l’oraison
mentale ».
Le même curé
affirme encore :
« Après avoir
reçu la Sainte Communion, elle tombait en extase et s’élevait
au-dessus du lit, de sorte qu’on pouvait passer les mains entre
la couverture et son corps, de la tête jusqu’aux pieds ».
Le prêtre
d’Arrifana ne voulait en aucun cas être pris au dépourvu et être
victime d’une plaisanterie de mauvais goût ; alors il multiplia
les interventions auprès de la malade, souvent de façon
imprévue, pour mieux se rendre compte du bien-fondé des
phénomènes mystiques dont il était devenu, par la force des
choses, un témoin privilégié.
Pour éviter une
erreur, toujours possible dans ces cas-là, il s’entoura d’autres
témoins : des prêtres et des médecins compétents. Il témoigne
encore :
« Les fois où je
célébrai la messe pour elle et lui donnai la Communion, je pus
observer qu’après avoir reçu le Seigneur, elle s’absorbait dans
la contemplation. (…) Je voyais alors la sainte fille en extase,
sans aucun mouvement, les yeux grands ouverts et levés vers le
ciel, fixant un point éloigné. Son corps était suspendu en l’air
et immobile, dans la position horizontale, pendant un temps
conséquent ».
Puis, vers 1869 ― six
ans avant sa mort ―, elle devint
hémiplégique. Mais cet handicap ne l’empêcha pas de continuer,
lors des extases de la Passion, chaque vendredi, d’étendre son
bras paralysé, afin de prendre la position du Crucifié, ce qui
étonna et intrigua grandement les médecins qui la visitaient.
Ils ne purent que constater l’évidence des faits : leurs
témoignages catégoriques et experts en son la preuve
« matérielle ».
Ana rendit son âme
à Dieu le 25 mars 1875, à Arrifana ― paroisse de
Notre-Dame de l’Assomption ― (Porto)
et son corps fut inhumé dans le cimetière paroissial, où un
grand nombre de personnes, se rendent un pèlerinage, pour
remercier les grâces reçues ou pour en demander à Dieu par
l’intermédiaire d’Ana Magalhães.
Alphonse
Rocha |