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DOM ANTONIO BARROSO
1854-1918

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 EXTRAIT BIOGRAPHIQUE

 

Dom António José de Sousa Barroso, naquit à Remelhe, non loin de la ville de Barcelos, dans le nord du Portugal, le 5 novembre 1854.

Il fut évêque de Himéria, de 1891 à 1897; de Miliapor — au Mozambique, alors colonie portugaise — de 1897 à 1899. Il fut ensuite nommé au siège de Porto, en remplacement du Cardinal Dom Américo.

« Il fut en vérité, l’un des plus grands missionnaires des temps modernes . (...) Il fut aussi un lutteur infatigable pour la liberté de l’Église du Portugal, face aux abus jacobins de la première République.

(...)

Le 24 décembre 1910, l’épiscopat portugais se vit dans l’obligation d’écrire une Pastorale Collective, donnant des orientations aux catholiques, face à la récente implantation de la première République. La Pastorale fut distribuée vers le milieu du mois de février 1911 par les curés, qui devaient la lire le dernier dimanche du même mois ou le premier du mois de mars, pendant les célébrations eucharistiques dominicales. Le Gouvernement réagit nerveusement à cette détermination épiscopal et interdit la lecture de la Lettre Pastorale.

Lors que le dernier dimanche de février 1911, certains curés de Porto ne suivirent pas l’orientation épiscopal de Dom António Barroso, intimidés par le Gouvernement, ils furent informés de la décision de l’évêque de les suspendre le leurs fonctions s’ils ne lisaient pas la Lettre le dimanche suivant. Comme le ministre de la Justice avait confirmé la prohibition de lecture de ladite Pastorale, Dom António Barroso affirmait qu’il ferait de son mieux pour avertir les curés de la ville de ne pas la lire. Toutefois, il ne put pas aviser tous les autres curés du diocèse de Porto, qui dans leur majorité, lurent la Lettre Pastorale à leurs paroissiens. Dom António Barroso fut convoqué à Lisbonne, où il fut soumis à un long interrogatoire; le Conseil de Ministres ayant alors décidé que le diocèse de Porto serait considéré comme vacant, comme si l’évêque était décédé. Cette décision fut prise le 8 mars 1911 et le siège épiscopal de Porto resta vacant jusqu’en 1914. Entre-temps, le Chapitre de la Cathédrale de Porto décida de ne pas reconnaître cette décision gouvernementale et d’agir “comme si l’évêque était décédé”. Il ne nommèrent aucun vicaire capitulaire, mais uniquement un doyen du Chapitre, le chanoine Coelho da Silva.

Dom António Barroso fixa résidence, dans un premier temps à Cernache du Bonjardim, dans le Collège des Missions Africaines et, ensuite, à Remelhe, son village natal. Le Gouvernement lui attribua une pension annuel, comme récompense des bons services rendus comme missionnaire et évêque d’outre-mer. Mais l’évêque de Porto refusa cette injure.

Le “cas” de l’évêque de Porto était comme une épine accroché à la gorge des jacobins qui avaient promis d’en finir avec la religion catholique au bout de deux ou trois générations. Il est fort possible que “Dieu ai écrit droit sur des lignes courbes” [1] — Il se sert quelques fois de sa main gauche pour rappeler à l’Église qu’il y des chemins mal utilisés et, surtout, des chemins qui n’ont encore jamais été pris. L’Église, en effet, pendant la Monarchie, ne fut pas toujours assez prudente, au Portugal, en ce qui concerne sa nature et son autonomie. Il est vrai aussi que les jacobins ne furent pas “malins“ en soulevant “la question religieuse”, surtout de la manière maladroite dont ils s’y prirent, ce qui eut pour résultat de faire capoter les idéaux républicains.

L’évêque de Porto fut jugé comme un coupable de droit commun, par le Tribunal de São João Novo, à Porto, le 12 juin 1913; ayant subit encore un deuxième exil, en 1917, raison pour laquelle il est considéré comme un martyre de la République.

Le témoignage le plus intéressant de cette époque, est celui de Afonso Costa — membre du Gouvernement, et de triste mémoire —, devant le Parlement, le 23 juillet 1911 : “Monsieur le Président, à cause de leurs protestations, nous aurions pu engager les évêques dans une procédure de rébellion, contre laquelle il n’y aurait pas eut de témoin. Toutefois, en étudiant bien le procès, (...) nous avons décidé, sans violences, d’imposer aux évêques la complète obéissance au pouvoir civil. En effet, le seul qui, malheureusement, n’a pas respecté les décisions du Gouvernement, ce fut celui de Porto (Dom António Barroso). Il ne pouvait pas, pour cela, ne pas être destitué. Il fut entraîné par les autres, mais ces derniers se dérobèrent ensuite. Ils refusèrent son initiative, car ils comprirent que ce n’était pas le bon chemin à prendre; ils laissèrent de côté l’idée qu’ils se proposaient de suivre, de désobéir à la paix et à la tranquillité, que le peuple portugais désire tant, et jusqu’à ce que chacun puisse avoir l’opinion religieuse qui lui plaira; la paix et la tranquillité qui, d’une façon ou d’une autre, il faut maintenir, coûte que coûte, que cela plaise ou non”.

(...)

« Le Procès de canonisation de Dom António Barroso est en cours, dans le diocèse de Porto.

Rome a déjà donné son “feu vert”, avec le “Nihil Obstat” et, l’archevêque Dom Júlio Tavares Rebimbas, vient d’en constituer le Tribunal qui aura à s’occuper dudit procès. Une particularité, toutefois, à relever, le postulateur de la cause est un laïc : le docteur José Ferreira Gomes.

Ce Tribunal aura pour mission de se prononcer sur la “vie, les vertus et la renommée de sainteté” de Dom António Barroso » [2] .

           Alphonse Rocha

[1] Expression typiquement portugaise, comme celle qui suit juste après: “ Dieu se sert quelques fois de sa main gauche...”

[2] «Journal de Notícias» du 25 juillet 1993.

 

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