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Camilla
Battista Varani
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Camilla Varani, qui reçut plus
tard en religion le nom de Battisa, naquit princesse ; son père, César,
souverain de
Celui qui est la fleur des champs et le lis des vallées lui apparut à plusieurs reprises et après l'avoir inondée d'un déluge de grâces, lui laissa dans son âme, dit la Bienheureuse elle-même, trois lis d'un parfum délicieux ; une haine du monde invincible, une humilité sincère, et un ardent désir de souffrance, elle embrassa alors la Règle si austères de saint Claire et ni les caresse, ni les menaces, ni les larmes, ni les violences mêmes de ses parents, ne purent ébranler son énergique résolution, le Jardinier céleste vint donc arracher du milieu du monde cette plante battue par l'orage et qui avait sous le vent de la tribulation jeté de profondes racines dans la vertu. Mais la jeune héroïne n'était pas au bout de ses luttes;des scènes déchirantes pour le cœur d'une enfant, vinrent au monastère comme au palais de son père, éprouvera sa constance de faire éclater sa générosité ; elle fut invincible. Le second acte de son existence commence alors : la vie religieuse, elle se donne entière aux exercices de la mortification, de la patience t de l'humilité et elle vit dans une union intime avec les douleurs de l' Homme -Dieu. Puis les maladies les plus diverses semblent se donner rendez-vous pour torturer son corps prenant que son âme est soumis à de pénible épreuves ; les ténèbres s'épaississement auteur d'elle, de violentes tentations l'assiègent et de longue sécheresse, qui lui font oublier les délices passées, viennent resserrer son cœur, au point qu'on l'entendit murmurer dans un des ses prières : “Voilà trois ans que j'erre dans les ténèbres, mes forces s'épuisent et le courage va m'aban-donner, rappelez-moi ; à vous ,ô mon Jésus, soutenez dans vos bras votre fille qui chancelle.” Elle devait cependant rester encore de longues années sur la croix, ce ne fut qu'au soir de sa vie que quelques rayons de l'aube éternelle vinrent tempérer ses douloureuses ténèbres et que quelques gouttes de joie infinie tombèrent dans son calice pour en adoucir l'amertume. Ce fut le 31 mai 1527 que son âme se détachant de son corps prit son essor vers le royaume du paradis. Tiré des Fleurs Franciscaines Vol. 2 p. 85-89 |
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