Carlos Manuel Cecilio Rodriguez
Santiago voit le jour le 22 novembre 1918. Celui qui naît ainsi sous les
auspices de Sainte Cécile sera un ardent promoteur de la liturgie. Il est le
deuxième d'une famille de 5 enfants dont l'une sera carmélite et un autre prêtre
bénédictin et Abbé. Son père Manuel Baudilio Rodriguez et sa mère Herménia
Santiago sont des gens simples et d'une grande foi chrétienne.
A l'âge de 6 ans, un violent
incendie détruit la modeste boutique de son père. Celui-ci supporte
chrétiennement la perte de tous ses biens, mais leur maison d'habitation est
détruite elle aussi, et ils sont obligés d'aller vivre chez les grands-parents
maternels. La grand-mère Alejandrina Esteras est une sainte femme qui influence
beaucoup le petit 'Charlie'. Très marqué par sa première communion, il ressent
un premier appel à une vie de don total à Dieu. Il est enfant de chœur. C'est à
l'âge de six ans, également, qu'il commence l'école primaire avec les Sœurs de
Notre-Dame avec qui il restera toujours en contact affectueux, ainsi qu'avec les
Pères Rédemptoristes. A l'âge de 9 ans, il sauve un petit cousin d'un an emporté
dans la gueule d'un chien-loup, mais le choc qu'il en ressent provoquera une
maladie gastro-intestinale qui durera toute sa vie, allant en s'aggravant; quant
au cousin, il vit toujours (2001), âgé de 74 ans. Premier de classe, Charlie
obtient son brevet en 1932. Il commence alors ses études secondaires au lycée
public "Gautier Benitez", à Caguas. C'est à cette époque que se manifeste les
premiers symptômes de sa maladie. Il l'a supporte avec une grande force. Il fait
sa troisième année de lycée à San Juan, où il retrouve les Sœurs de Notre-Dame
et les Rédemptoristes, mais sa santé l'oblige à revenir à Caguas où il termine
ses études secondaires en 1939.
Ensuite il travaille comme employé
à Caguas, puis à Gurabo et dans la station d'expérimentation de l'Université de
Rio Pedras. En 1946-47, il reprend les études en vue d'obtenir une maîtrise à
l'université, mais à cause de sa santé, il doit abandonner définitivement le
cursus universitaire. Cependant il poursuit tout seul sa formation, passionné
pour toutes les disciplines: art, sciences, philosophie, religion. Il lit
énormément et nourrit aussi un grand intérêt pour la nature.
Convaincu que la liturgie est la
vie de l'Église, il emploie son modeste salaire pour faire connaître le Christ,
spécialement à travers la liturgie. C'est ainsi qu'il traduit sans relâche des
articles qu'il lit sur ce sujet et qu'il publie en deux opuscules: "Liturgie" et
"Culture chrétienne". Il se livre à l'apostolat auprès des étudiants, milieu
qu'il peut aborder grâce à son frère Pepe et à sa sœur Haydée qui sont
professeurs à l'université. Avec un prêtre, il organise à Caguas un "Cercle de
liturgie". Ayant étudié le piano, il se met à l'orgue pour rendre service et,
avec un autre prêtre, il fonde en 1948 le chœur paroissial "Te Deum laudamus". A
l'université de Rio Pedras également, il fonde un "Centre de culture
chrétienne".
En 1960, il renonce définitivement
à son emploi pour se consacrer à son apostolat liturgique. Il donne forme à ses
célèbres "Jours de Vie chrétienne" avec les universitaires, étudiants et
professeurs, auxquels il veut faire comprendre et aimer la liturgie pour les
aider à voir la dimension pascale de la vie chrétienne. Pie XII ayant rétabli la
Vigile pascale, il s'en fait un ardent promoteur, répétant souvent: "Nous vivons
pour cette nuit". Il défend le mouvement liturgique devant évêques, prêtres et
laïcs, voulant que ces derniers prennent une part active à la liturgie,
notamment avec la langue vernaculaire, et soient conscients des implications de
leur baptême: la sainteté est un appel pour tous.
Ses forces physiques l'abandonnent
de plus en plus, mais spirituellement il tient bon. Gravement miné par une
tumeur, il subit une douloureuse opération en mars 1963. Puis c'est "la nuit
obscure de la foi". Il retrouve enfin la sérénité et meurt en juillet de la même
année, à 44 ans, assisté de son frère Joseph qui vient d'être ordonné prêtre.
Carlos Manuel Rodriguez est le
premier bienheureux de Porto Rico. On a pu dire que c'était l'apôtre
pré-conciliaire de ce que fut ensuite la Constitution "Sacrosanctum Concilium"
du Concile Vatican II. Il est un fait qu'actuellement encore, dans les Caraïbes,
la "Liturgie des Heures" connaît un grand succès même dans les réunions de
laïcs. De nombreuses personnes ont témoigné que la croissance de leur foi était
due à la formation reçue de Carlos Manuel, à son exemple, à son don de soi.
Beaucoup fréquentent de nos jours encore les "Cercles" qui portent son nom. Ce
sont les membres de ces Cercles qui ont demandé sa béatification.
http://www.abbaye-saint-benoit.ch/hagiographie/hagiographie/listes/listeprenom.htm
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