Chemin de Croix

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Chemin de Croix
Biblique

Première station

Jésus est condamné à mort

Pilate ressortit et leur dit : « Voyez, je vous l’amène dehors pour que vous sachiez que je ne trouve aucun motif de condamnation ». Jésus sortit alors, portant la couronne d’épines et le manteau de couleur pourpre. Pilate leur dit : « Voici l’homme ! ». Dès qu’ils le virent, les grands prêtres et les gardes crièrent : « Crucifie-le !, Crucifie-le !… Nous avons une Loi et d’après cette Loi il doit mourir : il s’est fait Fils de Dieu »… Pilate fit amener Jésus dehors et s’assit à son tribunal. Pilate dit aux Juifs : « Voici votre roi »… les grands prêtres répondirent : « Nous n’avons d’autre roi que César ! ». Alors il le livra pour être crucifié. (Jean 19, 4… 16)

MÉDITATION

Jésus sait ce qu’il y a dans l’homme. Il a créé l’homme intelligent, capable de juger. Il l’a créé libre, capable d’aimer mais aussi de pécher. Il a vu le cœur de Judas se durcir, l’orgueil et la jalousie des pharisiens chercher une occasion favorable pour le supprimer. Il voit la lâcheté de Pilate en face des menaces. Il entend la phrase terrible, l’abominable injure faite à son Père, la négation de toute l’histoire d’Israël : « Nous n’avons pas d’autre roi que César. » L’alliance séculaire redisait : « Je serai votre Dieu, vous serez mon peuple. » « Mon peuple que t’ai-je fait, réponds moi. » Il savait qu’il allait vers cette suprême injustice ; mais maintenant le verdict est tombé.

Tout au long des siècles et des générations, à commencer par le temps des apôtres, n’est-ce pas Jésus-Christ lui-même qui a comparu tant de fois aux côtés d’hommes jugés à cause de la vérité, et qui est allé à la mort avec des hommes condamnés à cause de la vérité ? (Jean-Paul II, Redemptor hominis N° 12)

PRIÈRE

Seigneur Dieu,
jugé par les hommes,
ne permets pas que nous te jugions à nouveau
en péchant contre toi
et fortifie tous ceux qui sont jugés
injustement à cause de toi.

Deuxième station

Jésus est chargé de sa croix

Ils prirent donc Jésus, qui, portant lui-même sa croix, sortit de la ville pour aller au lieu dit du Crâne, en hébreu Golgotha. (Jean 19, 16)

« Or c’étaient nos souffrances qu’il supportait et nos douleurs dont il était accablé… transpercé à cause de nos péchés, écrasé à cause de nos crimes. Le châtiment qui nous rend la paix est sur lui et c’est grâce à ses plaies que nous sommes guéris. » (Isaïe 53, 4-5)

Il disait à tous : « Si quelqu’un veut venir à ma suite, qu’il se renie lui-même, se charge de sa croix chaque jour, et qu’il me suive. Qui veut en effet sauver sa vie la perdra, mais celui qui perd sa vie à cause de moi, celui-là la sauvera ». (Lc 9, 23-24).

MÉDITATION

Ô bonne croix, depuis si longtemps désirée. Terrible croix, trop lourde à mon corps épuisé. Croix du supplice qui approche. Depuis toujours je pense à toi. Croix du salut du monde entier. J’épouse avec toi toutes les souffrances du monde. Je me donne à toi. Je te donne ma chair et mon sang, je te donne ma divinité. Tu porteras à tous mon amour et ma joie. Abba, Père, toi qui veux sauver le monde par cette horreur, fortifie ton enfant. Le calice que le Père me donne, ne le boirai-je ? Père, je viens vers toi.

PRIÈRE

Merci Seigneur
d’avoir porté la croix de nos fautes,
la croix des fautes de toute l’humanité.
Donne-nous d’accepter les croix que tu nous envoies
et soutiens de ta force tous ceux qui souffrent
dans leur corps ou dans leur âme.

Troisième station

Jésus tombe pour la première fois

La voici venue l’heure où le Fils de l’homme doit être glorifié. « En vérité, en vérité, je vous le dis, si le grain de blé ne tombe en terre et ne meurt, il reste seul ; s’il meurt, il porte beaucoup de fruit. Qui aime sa vie la perd et qui hait sa vie en ce monde la conservera en vie éternelle. Si quelqu’un me sert, qu’il me suive, et où je suis, là aussi sera mon serviteur. Si quelqu’un me sert, mon Père l’honorera. Maintenant mon âme est troublée. Et que dire ? Père, sauve-moi de cette heure ? — Mais c’est pour cela que je suis arrivé à cette heure. Père, glorifie ton nom ! » (Jean 12, 23-28)

MÉDITATION

Jésus a subi l’affreuse flagellation romaine, dont beaucoup mouraient. Il n’a pas dormi en cette nuit d’outrages et d’interrogatoires. La couronne d’épines lui a déchiré la tête et le cœur. Comment mesurer la douleur aiguë qui lui transperce l’âme. L’ingratitude nous rend malade. Jésus ne porte pas seulement la tristesse de la trahison de Judas, la tristesse de voir son peuple condamner le Messie qu’il attendait, il porte le poids des péchés du monde entier, de tous les hommes, depuis Adam jusqu’au dernier. Fardeau démesuré ! Au delà de nos forces, il y a encore place pour l’humiliation. Les forces physiques cachées, qui n’obéissent plus à notre volonté, sont réveillées par l’aiguillon des coups. Qu’attendre de soldats qui l’ont frappé, ont craché sur lui quelques heures plus tôt. Cet écrasement rachète nos fautes, celles de notre volonté délibérée, celles aussi qui viennent des profondeurs désordonnées par le péché d’autrefois. Sous le pressoir de l’épreuve, c’est la totalité de notre nature humaine qui est ainsi atteinte. Par cette immense souffrance, Jésus rachète et vivifie nos fibres les plus secrètes.

PRIÈRE

Notre Père qui es aux cieux,
viens au secours de ton Fils épuisé ;
donne aujourd’hui la lumière aux incroyants,
le pardon aux pécheurs,
le pain aux affamés
pour qu’ils se relèvent de leur abattement.

Quatrième station

Jésus rencontre sa mère

Syméon dit à Marie : « Vois ! cet enfant doit amener la chute et le relèvement d’un grand nombre en Israël ; il doit être un signe en butte à la contradiction, - et toi-même, un glaive te transpercera l’âme - afin que se révèlent les pensées intimes d’un grand nombre. » (Luc 2, 34-35)

« Sa mère gardait fidèlement tous ces souvenirs en son cœur. » (Luc 2, 51)

« Vous tous qui passez par le chemin, regardez et voyez s’il est une douleur pareille à la douleur qui me tourmente. » (Lm 1, 12)

MÉDITATION

Mère, ô ma mère. Quel bonheur que tu sois là ! Je sais bien que la vue de mon sang te transperce l’âme. C’est pour toi, que je suis là. Le Père voyait ma peine d’aujourd’hui quand il a façonné ton âme immaculée. Quel bonheur que tu sois pure, immaculée depuis toujours. Quel bonheur qu’il y ait aujourd’hui sur terre quelqu’un qui soit avec moi, quelqu’un qui plaise au Père avec moi. Quel bonheur qu’il y ait aujourd’hui avec moi quelqu’un qui n’ait jamais désobéi au Père, qui ne l’ait jamais renié, abandonné. O mère, ma mère Marie ! Mon cœur ne t’a jamais quittée, mais maintenant que je vais à la mort, tout en moi reflue vers toi. Merci d’être là, à cette heure où les pensées intimes de chacun se dévoilent, à cette heure où mes disciples sont loin. Mère, mon heure est venue, c’est la tienne aussi. Je rachète une foule immense. Tu en es la Reine, toi qui l’enfantes avec moi. Mère ! veille avec moi. Les bien aimés du Père n’ont plus de vin, je leur donne cette vie qui me vient de toi. Comme tu me l’a appris quand j’étais petit, j’obéis, j’obéis au Père, à tout ce qu’il me dit.

Nous ne pouvons pas oublier que du haut de la croix Jésus regarda sa Mère et Jean le disciple qu’il aimait. Il confia le disciple à sa Mère : « Femme voici ton Fils ! » Il indiqua ensuite Marie au disciple : « Voici ta Mère » (Jean 19, 26). En ce seul homme, le disciple que Jésus aimait, Jésus désigna Marie pour Mère à chaque homme, il lui confia tous les hommes. Obéissants aux paroles du testament du Christ, nous nous confions à Marie comme à notre mère.

PRIÈRE

Ô Mère,
ta souffrance est grande comme la mer.
Obtiens-nous de la reconnaître.
Ton cœur très pur est le seul
à pouvoir vraiment comprendre la peine de ton Fils.
Retiens-nous sur le chemin du mal
et obtiens-nous d’entrer avec toi dans le cœur de Jésus.

Cinquième station

Simon de Cyrène aide Jésus à porter sa croix

 « Comme ils emmenaient Jésus, ils mirent la main sur un certain Simon de Cyrène qui revenait des champs, ils le chargèrent de la croix pour la porter derrière Jésus. » (Luc 23, 26)

« Portez les fardeaux les uns des autres et accomplissez ainsi la loi du Christ. » (Galates 6, 2)

« En ce moment je trouve ma joie dans les souffrances que j’endure pour vous, et je complète en ma chair ce qui manque aux épreuves du Christ pour son Corps, qui est l’Église. » (Colossiens 1, 24)

« C’est par sa faveur qu’il vous a été donné, non pas seulement de croire au Christ, mais encore de souffrir pour lui. » (Philippiens 1, 29)

MÉDITATION

Ne crains pas Simon. Je sais bien que tu n’as pas pu résister aux soldats qui t’ont chargé de ma croix. Je sais tout ce qui se passe en ton cœur. Merci de m’aider car je suis à bout. Avec toi je veux porter la croix que le Père m’a donnée. J’ai besoin de toi. Je n’arriverai au bout qu’avec toi. Le Père savait que tu serais là, avec moi, près de moi, et même en moi. Tu es avec moi, mais moi je suis avec toi. Ma grâce va te rejoindre. Elle va adoucir ton cœur contrarié, elle va t’aider à porter cette croix qui est la mienne. Je te bénis Simon de m’aider à faire ce que je ne voulais pas faire seul. Je te bénis maintenant, je te bénis en tes enfants, Alexandre et Rufus, qui seront fiers un jour de ce que tu fais aujourd’hui. Je bénis par toi tous ceux qui, au long des siècles, te ressembleront, tous ceux qui auront été forcés de porter un fardeau et une croix qu’ils n’auront pas choisis ni voulus. Toutes les croix du monde, toutes les souffrances du monde seront bénies par ma croix d’aujourd’hui. Merci Simon de m’aider. Merci.

PRIÈRE

Ô mon Dieu,
voyez combien le prêtre est accablé en notre époque.
Donnez-lui de l’aide et aussi de la relève.
Montrez à tous ceux qui souffrent
quel est Celui qui souffre avec eux.

Sixième station

Une femme pieuse essuie le visage de Jésus

« Alors que des multitudes avaient été épouvantées à sa vue, tant son aspect était défiguré — il n’avait plus d’apparence humaine — de même des multitudes de nations s’en étonneront ; devant lui des rois resteront bouche close, car ils verront un événement non raconté… Sans beauté ni éclat et sans aimable apparence, objet de mépris et rebut de l’humanité, homme de douleurs et connu de la souffrance… Or c’était nos souffrances qu’il supportait et nos douleurs dont il était accablé. » (Isaïe 52, 14-15 et 53, 2-4)

« J’ai cherché celui que mon cœur aime… Les gardes m’ont rencontrée, ceux qui font la ronde dans la ville : “Avez-vous vu celui que mon cœur aime ?” À peine les avais-je dépassés, j’ai trouvé celui que mon cœur aime. » (Ct 3, 1-4)

MÉDITATION

Ce que tu es défiguré Seigneur ! Les coups ont tuméfié ton beau visage. Et pourtant, même ainsi, avec le sang et la sueur, n’ayant plus d’apparence humaine, tu es beau ! La nuit terrible et les crachats n’ont pu atteindre la majesté profonde de ton visage. Je vois bien que tu étais beau, que tu es beau encore et malgré tout. Et dans ce grand et beau visage, ton regard Seigneur ! Les gardes revenus près des grands prêtres disaient : « Jamais homme n’a parlé comme cet homme » ; jamais non plus ne s’est trouvée une telle profondeur, une telle douceur, une telle beauté de regard.

Pourquoi Seigneur ton visage, lumineux comme le soleil au jour de la Transfiguration, est-il maintenant si maltraité ? — J’accomplis ce qui est écrit en Isaïe : « des multitudes épouvantées à ma vue tant je suis défiguré », mais tout cela n’est rien à côté des désastres causés par le péché dans les âmes, créées pourtant à mon image. En étant identifié au péché, j’imprimerai dans les âmes, la beauté de mon visage. Plus sûrement que sur un linge, j’imprime ma face dans l’âme et dans le cœur de ceux qui m’aiment, de ceux qui veulent essuyer les larmes de mes yeux, les larmes aussi de tous ces petits qui sont à moi.

PRIÈRE

Seigneur Jésus,
montre ton visage à tous les enfants du monde.
Que les outrages et les crachats des propagandes impies
ne les empêchent pas de t’aimer.
Seigneur, imprime ton visage en mon âme !

Septième station

Jésus tombe pour la deuxième fois

Jésus leur dit : « Tous vous allez être scandalisés, car il est écrit : Je frapperai le pasteur et les brebis seront dispersées. Mais après ma résurrection, je vous précéderai en Galilée. » Pierre lui dit : « Même si tous sont scandalisés, au moins pas moi ! Jésus lui répond : « En vérité, je te le dis, toi, aujourd’hui, cette nuit même, avant que le coq chante deux fois, tu m’auras renié trois fois ». Mais lui reprenait de plus belle : « Dussé-je mourir avec toi, non je ne te renierai pas ». Et tous disaient de même. (Marc 14, 27-31)

MÉDITATION

Je porte les premiers péchés des hommes, ces péchés de surprise ; je porte aussi toutes les fautes habituelles, toutes ces fautes que l’on avait promis de ne plus commettre. La première chute m’a surpris. Combien de fois vais-je encore tomber ! Le péché du monde est démesuré. Il se répète. Il est innombrable. Père ! mes forces humaines sont limitées, elles ne suffisent pas à porter ce qui m’écrase. Comment le Père peut-il permettre une chose pareille ? Comment Dieu peut-il permettre un si grand mal ? Père, tu es plus grand que le mal. Tu as tellement aimé le monde, que tu lui donnes ton Fils unique, tu le donnes tout entier. Oui, Père, j’ai voulu avec toi cette heure avant que fut le monde. Car moi aussi j’ai voulu donner ma vie pour mes amis. Merci, Père, de dire au monde ton amour infini avec ma faiblesse humaine et mes chutes sur le chemin.

PRIÈRE

Seigneur Jésus,
aide tous ceux qui souffrent en leur cœur et en leur chair.
Donne-nous de te reconnaître
dans tous tes membres malades et affligés
et fais nous te suivre sur le chemin de la Croix.

Huitième station

Jésus et les femmes de Jérusalem

 « Le peuple, en grande foule, suivait Jésus, ainsi que des femmes qui se frappaient la poitrine et se lamentaient sur lui. Mais se retournant vers elles, Jésus dit : Filles de Jérusalem, ne pleurez pas sur moi ! pleurez plutôt sur vous-mêmes et sur vos enfants ! Car voici venir des jours où l’on dira : “Heureuses les femmes stériles, heureuses les entrailles qui n’ont pas enfanté, et les seins qui n’ont pas nourri ! Alors on se mettra à dire aux montagnes : Tombez sur nous ! Car si on traite ainsi le bois vert, qu’adviendra-t-il du bois sec ?” » (Luc 23, 27-31)

MÉDITATION

« Jérusalem, Jérusalem, toi qui tues les prophètes et lapides ceux qui te sont envoyés, que de fois j’ai voulu rassembler tes enfants comme une poule rassemble ses poussins sous ses ailes…, et vous n’avez pas voulu ! » (Luc 13, 34)

« Ah ! si en ces jours tu avais compris, toi aussi le message de paix ! Mais hélas il est demeuré caché à tes yeux. Oui des jours vont fondre sur toi, où tes ennemis te presseront de toutes parts. Ils t’écraseront… ils ne laisseront pas en toi pierre sur pierre, parce que tu n’as pas reconnu le temps où tu fus visitée. » (Luc 19, 41)

« À longueur de journée, j’ai tendu les mains vers un peuple incroyant et rebelle. »

Jérusalem ! Jérusalem ! toi qui m’acclamais avec de la verdure et des palmes, tu te frappes la poitrine et me conduis au supplice. Bienheureux ceux qui pleurent, ceux qui pleurent leurs péchés et ceux du monde entier. Bienheureux ceux qui pleurent d’avoir fui l’amour du Père et de lui avoir désobéi. Vous pleurez de me voir souffrir, et vous ne pleurez pas de ce qui me fait souffrir. Ne pleurez pas sur moi. Je travaille à votre salut. Maintenant le Fils de l’Homme est glorifié.

PRIÈRE

Seigneur,
nous compatissons à tes souffrances,
mais donne nous de pleurer sur nous mêmes
et sur nos enfants.
Délivre nous de notre superficialité ;
montre-nous nos fautes cachées.
Que la sève de vie de la vigne de ton Fils
rajeunisse le bois sec de nos cœurs habitués.

Neuvième station

Jésus tombe pour la troisième fois

 « Mon Père, s’il est possible, que cette coupe passe loin de moi ! Cependant, non pas comme je veux, mais comme tu veux ». Il dit à Pierre : « Ainsi vous n’avez pas eu la force de veiller une heure avec moi ! Veillez et priez pour ne pas entrer en tentation : l’esprit est ardent mais la chair est faible ». À nouveau, pour la deuxième fois il s’en alla prier : « Mon Père, si cette coupe ne peut passer sans que je la boive, que ta volonté soit faite ! ». Puis il revint et les trouva à nouveau en train de dormir… Il s’en alla encore prier une troisième fois, répétant les mêmes paroles. » (Matthieu 25, 38-44)

MÉDITATION

Que dire devant tant de souffrance ? Les mots ont déjà servi. Comment te suivre si loin Seigneur ? Même les saints qui ont le plus souhaité participer à ta passion en ont été effarés : « Je ne pensais pas qu’il était possible de tant souffrir », disait Thérèse à la veille de mourir.

Le cœur de l’homme est un abîme. Abîme du péché qui s’en prend à l’être même de Dieu. Abîme de la rédemption et de la souffrance du Rédempteur. « Oui – dit Jésus – sur le chemin du Calvaire j’ai été accablé au-delà de ce que les plus grands saints en ont deviné, au delà de ce que l’on peut en dire. Le prophète dit que je suis broyé à cause de vos perversités. J’ai marché devant vous pour que vous puissiez me suivre. »

« Venez à moi, vous tous qui peinez et ployez sous le fardeau, et moi je vous soulagerai. Chargez-vous de mon joug et mettez-vous à mon école, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez soulagement pour vos âmes. Oui, mon joug est aisé et mon fardeau léger. » (Mt 11, 28). Mon joug est léger car maintenant je le porte avec vous.

PRIÈRE

Seigneur,
libère-nous des péchés qui t’ont coûté si cher.
Libère-nous surtout de notre dernier péché,
celui qui risque de nous séparer éternellement de toi.
Quelle qu’ait été notre vie,
à cause de ta dernière chute,
sauve-nous de la désespérance.

Dixième station

Jésus est dépouillé de ses vêtements

Les soldats prirent ses vêtements et firent quatre parts, une pour chaque soldat, et la tunique. Cette tunique était sans couture, tissée tout d’une pièce de haut en bas ; ils se dirent entre eux : « Ne la déchirons pas, mais tirons au sort qui l’aura ». Ainsi s’accomplissait l’Écriture : Ils se sont partagés mes habits, ils ont tiré au sort mon vêtement. Voilà ce que firent les soldats. (Jean 19, 23-24)

« Je donne ma vie pour la reprendre. On ne me l’ôte pas ; je la donne de moi-même. J’ai pouvoir de la donner et pouvoir de la reprendre. » (Jean 10, 17-18)

MÉDITATION

Père, j’ai tout attendu de toi, et rien ne m’a jamais manqué. Je n’avais pas même une pierre pour reposer ma tête. Tu as préparé pour moi l’ânon de l’entrée à Jérusalem et la chambre du Cénacle, tout ce qu’il fallait pour la Pâque. Je veux bien que l’on me prenne mes vêtements.

Je leur ai donné ta parole. Je leur ai donné du pain et du poisson. Je veux bien donner ce qui me touche de plus près. Je donne mon sang, je donne ma vie. L’Écriture s’accomplit. Père ! Sauve ma tunique de la déchirure ! Que tous ceux qui s’attacheront à moi soient parfaitement unis pour que le monde croie que tu m’as envoyé.

Ils sont heureux de me prendre l’honneur de ma chair. Leurs regards me flagellent. Père, tu n’as voulu ni sacrifice, ni oblation ; mais tu m’as façonné un corps. Alors j’ai dit : voici, je viens, pour faire, ô Dieu, ta volonté. Père, tu as trouvé l’agneau pour le sacrifice.

PRIÈRE

Ô Dieu, Notre Père,
à cause de l’humiliation de Jésus, guéris nos yeux.
Sauve tous ceux que la malice humaine
dépouille de leur dignité.
Change le regard des coupables
et réconforte les victimes.

Onzième station

Jésus est cloué sur la croix

« Ils amènent Jésus au lieu dit Golgotha. Et ils lui donnaient du vin mêlé de myrrhe, mais il n’en prit pas. Puis ils le crucifient… C’était la troisième heure… L’inscription qui indiquait le motif de sa condamnation était libellée : “Le roi des Juifs”. Et avec lui ils crucifient deux brigands, l’un à sa droite, l’autre à sa gauche. » (Marc 15, 23-27).

Jésus, lui, disait : « Mon Père, pardonne-leur, ils ne savent ce qu’ils font ». L’un des malfaiteurs suspendus à la croix l’insultait en disant : « N’es-tu pas le Christ ? Sauve-toi toi-même et nous aussi ». Mais l’autre, le reprenant lui dit : « Pour nous c’est justice, nous payons nos actes ; mais lui n’a rien fait de mal ». Et il disait : « Jésus, souviens-toi de moi, quand tu viendras dans ton royaume ». Il lui répondit : « En vérité, je te le dis, dès aujourd’hui, tu seras avec moi dans le Paradis ». (Luc 23, 34-43)

MÉDITATION

Père, sauve-moi de cette heure ! Mais c’est pour cette heure que je suis venu.

Douleur fulgurante du clou dans la main, douleur qui efface toute idée de la tête. Un seul clou ne suffit pas. Il en faut un autre, encore un autre. Père, je ne sais plus rien. Tu m’as identifié au mal. Je suis ce serpent cloué en haut du mat. Ma vue torture ma mère, elle torture ceux qui m’aiment. Les crucifiés qui m’entourent sont cloués dans la même souffrance. Je suis cloué à la souffrance du monde entier. Mais je sauverai ceux qui me regarderont. Père pardonne à tous. Donne leur de ton Esprit. Que tous ceux qui souffrent se tournent vers ton Royaume. Je guérirai ceux qui me regarderont, ceux qui m’invoqueront. Ouvre ton paradis à ma brebis pantelante pour qu’elle soit éternellement avec moi et que moi aussi je sois avec toi.

« Si quelqu’un veut me servir, il doit me suivre, et là où je suis, sera aussi mon serviteur. »

PRIÈRE

Jésus, cloué à la croix, privé de liberté,
souviens-toi de tous les prisonniers :
ceux du péché, ceux des prisons,
ceux de la maladie et de la dernière agonie ;
fais-les entrer dès aujourd’hui en participation de ta vie.

Douzième station

Jésus meurt sur la croix

« Près de la croix de Jésus se tenaient sa mère, la sœur de sa mère, Marie, femme de Clopas, et Marie de Magdala. Voyant sa mère et près d’elle le disciple qu’il aimait, Jésus dit à sa mère : “Femme, voici ton fils”. Puis il dit au disciple : “Voici ta mère”. À partir de cette heure, le disciple la prit chez lui. Puis, sachant que tout était achevé désormais, Jésus dit : “J’ai soif”… Une éponge imbibée de vinaigre fut fixée à une branche et on l’approcha de sa bouche. Quand Jésus eut pris le vinaigre, il dit : “Tout est achevé”, il baissa la tête et remit son esprit. » (Jean 19, 25-30)

« Jésus, poussant un grand cri, rendit l’esprit. Et voilà que le voile du Temple se déchira en deux, du haut en bas. » (Matthieu 27, 51)

MÉDITATION

« Éli, Éli, lema sabachtani », nous gardons ce cri étrange, craignant de l’abîmer en le traduisant : « Mon Dieu, Mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » Que s’est-il passé dans l’ âme du Seigneur Jésus quand il a crié ce début de psaume. Il est Dieu, Il est la Résurrection et la Vie. Il est homme aussi. Il a voulu connaître cette profondeur de désarroi où tous les désespérés de la terre pourront se reconnaître. Pourquoi m’as-tu abandonné ? Dieu est présent en nous au-delà de ce que nous pouvons percevoir. Pour Jésus, la présence du Père a quelque chose d’unique. Même dans la brume de l’agonie demeure la vérité de ce qu’il disait aux juifs : « Nul ne peut rien arracher de la main du Père. Moi et le Père, nous sommes un. » « Entre tes mains je remets mon esprit. »

Jésus abandonné par le Père nous obtient l’accès permanent au Père. La soif de ce corps exsangue le transforme en source qui jaillit éternellement… Dans le grand cri de la mort, Dieu nous dit tout ce qui ne peut plus s’exprimer en des mots humains : l’amour éternel transcende toute parole.

PRIÈRE

O Mère du Christ,
toi qui te tiens au pied de la Croix de ton Fils,
tu es devenue notre mère.
Aide nous à croire comme le centurion,
aide nous à espérer la résurrection
dont tu n’as jamais douté.
Apprends-nous surtout à aimer comme ton Fils
nous le montre en son sacrifice.

Treizième station

Jésus est descendu de la croix

« Pour éviter que les corps ne restent sur la croix durant le sabbat… les Juifs demandèrent à Pilate qu’on leur brisât les jambes et qu’on enlevât les corps. Les soldats vinrent donc et brisèrent les jambes… Arrivés à Jésus, ils le trouvèrent mort ; ils ne lui brisèrent pas les jambes, mais l’un des soldats, de sa lance, lui perça le côté, et aussitôt il sortit du sang et de l’eau… Joseph d’Arimathie, qui était disciple de Jésus, demanda à Pilate l’autorisation d’enlever le corps de Jésus. Pilate le permit. Ils vinrent donc l’enlever. » (Jean 19, 31-38)

MÉDITATION

Mon enfant ! Te voilà de nouveau dans mes bras. Te voilà baptisé dans ce baptême que tu as tant désiré. Que tu es jeune encore ! Ta vie n’était pas à son terme. Je sais, mon Jésus, que ni Judas, ni Caïphe, ni Pilate, ni les soldats, ni même la lance n’auraient eu raison de ta vie si tu n’avais voulu la donner par amour. Toi, le Maître du monde. Tu es né sans me blesser, tu as ressuscité l’enfant de la veuve de Naïm, tu as guéri l’oreille de Malchus. Mon Jésus, j’ai gardé en mon cœur toutes tes paroles, toutes les paroles qui me furent dites de toi depuis la venue de l’ange. Je sais que ton règne n’aura pas de fin. Je savais qu’un glaive devait me transpercer. Je me souviens de Siméon et de sa prophétie, je me souviens des autres prophéties : de tout ce que le Messie devait endurer pour entrer dans sa gloire. Ce que tu as enduré mon petit ! Ton front percé, tes mains clouées, ton cœur ouvert. Je voudrais me cacher en tes plaies, en ton côté. Mon fils emmène moi avec toi.

Tes paroles m’habitent. Il n’y a plus qu’elles en moi : « Il faut que le Fils de l’homme souffre beaucoup, qu’il soit rejeté par les anciens, les grands prêtres et les scribes, qu’il soit mis à mort », vraiment mon fils, tu savais tout d’avance, « et que le troisième jour il ressuscite ». Et que le troisième jour il ressuscite ! Ta promesse m’emplit l’âme et le cœur. Ta promesse résonne en mon corps. Je suis en attente, comme jadis sur la route de Bethléem. Mon petit je suis ta mère, et c’est pour toujours. Je suis mère de ceux qui sont à toi. Tu me l’as dit quand tu pendais aux clous abominables. « Voici ton fils ». Je suis encore ta maman quand je suis mère de ton disciple, quand je suis mère de tous tes disciples, de tous ceux que tu aimes.

Père ! Père juste ! justice pour mon Fils !

PRIÈRE

Je vous salue Marie, pleine de grâce.
Le Seigneur est avec vous.
Vous êtes bénie entre toutes les femmes.
Et Jésus, le fruit de votre sein est béni.
Sainte Marie, Mère de Dieu,
priez pour nous pauvres pécheurs,
maintenant et à l’heure de notre mort.

Quatorzième station

Jésus est mis au tombeau

 « À l’endroit où il avait été crucifié, il y avait un jardin et dans ce jardin un tombeau neuf où personne n’avait encore été mis… Comme le tombeau était tout proche, c’est là qu’ils déposèrent Jésus. » (Jean 19, 40-42)

« Joseph d’Arimathie enveloppa le corps de Jésus dans un linceul et le déposa dans une tombe taillée dans le roc où personne encore n’avait été mis. C’était le jour de la Préparation et déjà pointait le sabbat. Les femmes qui l’avaient accompagné depuis la Galilée suivirent Joseph ; elles regardèrent le tombeau et comment son corps avait été placé. Puis elles s’en retournèrent et préparèrent aromates et parfums. » (Luc 23, 53)

MÉDITATION

Seigneur où va-tu ? Où je vais tu ne peux pas venir, tu me suivras plus tard. Je descends au plus profond de la mort, au plus profond des enfers. Je suis réuni à mes pères. Avec eux je suis humilié. Mais, ô mort, je serai ta mort. Vous avez détruit ce temple, en trois jours je le rebâtirai pour la gloire de mon Père. Et la gloire de ce Temple sera plus grande que la gloire de tous les temples faits de main d’homme. En ce Sabbat, je me repose de toute l’œuvre que je viens d’accomplir. Ma chair repose dans l’espérance. Père glorifie ton Fils de cette gloire que j’avais près de toi avant que fut le monde. Père, je sais que tu m’exauces toujours, je sais que mon cri sur la croix est parvenu jusqu’à toi. Je sais que tu me ressusciteras.

Quand viendra le premier jour de la semaine, je montrerai que je suis le Créateur. Ma création blessée, ma création souillée, je la reprends, plus belle. Je suis né d’une mère vierge, toujours vierge, en entrant à Jérusalem j’ai monté un ânon que personne n’avait monté, mon tombeau est un tombeau neuf. Voici que je vais faire toutes choses nouvelles.

PRIÈRE

Merci Seigneur,
d’être mort pour nos péchés.
Fais mourir en nous, ensevelis en ta mort,
ce qui résiste à la lumière, ce qui résiste à la grâce,
ce qui résiste à la vie, pour qu’avec toi,
dans le Saint Esprit,
nous rendions gloire au Père.
Amen.

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