Éric de Suède Roi

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Éric de Suède
Roi, Martyr, Saint
+ 1151

Eric sortait d'une des plus illustres familles de Suède. Il s'appliqua dans sa jeunesse à cultiver son esprit par l'étude des sciences, et à former son cœur à toutes les vertus chrétiennes. Quand il fut en âge d'être marié, il épousa Christine, fille d'Ingon IV, roi de Suède.

Après la mort de Smercher II, les Suédois, touchés des vertus et des belles qualités d'Éric, jetèrent les yeux sur lui pour qu'il les gouvernât. Ils le placèrent donc sur le trône, en vertu de l'élection des États, qui s'était faite conformément aux anciennes lois du pays. Le premier soin du nouveau roi fut de veiller sur son âme avec une extrême attention. Il assujettissait la chair à l'esprit par le jeûne et les autres mortifications de la pénitence; il vaquait assidûment aux exercices de la prière et de la contemplation, qui faisaient ses principales délices.

Ses peuples trouvaient un père en lui, ou plutôt il était le serviteur de tous ses sujets. Il travaillait avec une application infatigable à leur rendre la justice. Les malheureux étaient sûrs de sa protection ; ils pouvaient en tout temps lui porter leurs plaintes, et ils ne tardaient pas à être délivrés de l'oppression. Souvent il visitait en personne les pauvres malades, et les soulageait par d'abondantes aumônes. Content de son patrimoine, il ne levait aucune taxe sur ses sujets. Plusieurs églises furent bâties par ses soins. Il porta de sages lois pour réprimer les abus et pour assurer la tranquillité publique.

Quoiqu'il fût naturellement pacifique, il ne put se dispenser de faire la guerre. Il marcha contre les Finlandais, peuple livré aux superstitions du paganisme, et qui venait souvent piller les terres de son obéissance. Il remporta sur eux une victoire complète. Mais il ne put retenir ses larmes à la vue des corps morts étendus sur le champ de bataille. Il est bien triste, disait-il, que tant de malheureux soient péris sans avoir reçu la grâce du baptême ! Lorsqu'il eut entièrement soumis la Finlande, il chargea S. Henri, évêque d'Upsal, d'y aller prêcher la foi, et il y fit bâtir un grand nombre d'églises.

La piété d'Éric devint l'objet des railleries de quelques Suédois opiniâtrement attachés au paganisme. La haine succéda bientôt aux railleries. Magnus, fils du roi de Danemark, qui avait des vues ambitieuses sur la couronne de Suède, se mit à la tête des mécontents, et les engagea à conspirer contre les jours de leur souverain. Le saint roi entendait la messe le lendemain de l'Ascension, lorsqu'on vint lui apprendre que les rebelles avaient pris les armes, et qu'ils s'avançaient pour l'attaquer. Il répondit avec tranquillité : « Achevons au moins le sacrifice ; le reste de la fête se passera ailleurs. »

La messe finie, il se recommande à Dieu, fait le signe de la croix, et afin d'épargner le sang de ses fidèles sujets, qui étaient dans la disposition de sacrifier leur vie pour sa défense, il marche seul devant ses gardes. Les conjurés l'ayant joint, se jettent sur lui avec fureur, le renversent de son cheval, lui font souffrir mille indignités, et lui coupent la tête en haine de la religion chrétienne. Son martyre arriva le 18 mai 1151.

Dieu glorifia son tombeau par plusieurs miracles. Son corps est encore tout entier à Upsal. La Suède honorait S. Éric comme son principal patron, avant qu'elle eût embrassé le luthéranisme.

Toute puissance, toute autorité qui subsiste parmi les hommes a Dieu pour auteur (Jean XIX). Le Sage le répète souvent, et Jésus-Christ le déclara lui-même à Pilate. Voilà pourquoi S. Paul dit que quiconque résiste à la puissance, résiste à l'ordre de Dieu (Rm. XIII, 1). Mais ceux qui sont élevés au-dessus des autres ont aussi des devoirs à remplir. Ils doivent, conformément à la volonté divine, se servir de la portion d'autorité qui leur a été confiée pour procurer la gloire du Seigneur. S'ils en font un autre usage, ils doivent s'attendre à être traités comme des serviteurs infidèles, et à être punis dans l'autre vie à proportion de ce qu'ils auront été élevés au-dessus des autres dans celle-ci.

SOURCE : Alban Butler : Vie des Pères, Martyrs et autres principaux Saints… – Traduction : Jean-François Godescard.

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