Francisco (François)
naît en Equateur en 1854 à Cuenca. Sa famille a toujours été très en
vue dans la politique. Il fait
sa
scolarité chez les Frères des Ecoles chrétiennes (de saint
Jean-Baptiste de la Salle) qui viennent d'ouvrir un collège à Cuenca
en 1863. Il fait partie de leurs premiers élèves. Son éducation
chrétienne familiale et l'exemple de ses maîtres favorisent en lui
la vocation. Il demande à entrer chez les Frères mais les parents
s'y opposent désirant plutôt qu'il soit prêtre. Finalement sa mère
lui donne son accord et il entre au noviciat. Le 24 mars 1868, il
revêt l'habit religieux et prend le nom de Frère Miguel (Michel).
C'est le premier Frère latino-américain. Il aura encore à lutter car
son père ne lui écrira pas pendant cinq ans. Il commence son
apostolat dans une petite école puis au collège El Cebollar de Quito
comme professeur de langue et littérature espagnoles. Il souffre
depuis toujours d'une infirmité aux pieds qui lui inflige des
souffrances considérables pour marcher. Mais lui, de la faiblesse
tire sa force et de la souffrance un motif de joie, sachant que Dieu
révèle sa puissance dans la faiblesse. Cette attitude est pour tous
un motif d'édification et d'exemple chrétien. Il réussit très bien
auprès de ses élèves qui l'entourent de respect. Pour eux, il écrit,
alors qu'il n'a pas 20 ans, un manuel et une grammaire qui sont
adoptés dans toutes les écoles de l'Equateur, ce qui lui ouvre les
portes de l'Académie nationale de Quito dont il est le plus jeune
des membres. Mais son travail de prédilection est le catéchisme.(Il
sera le patron des catéchistes de son pays). Il s'attache
spécialement à préparer les enfants – les "nouveaux tabernacles",
comme il les appelle - à la Première communion. A ceux qui vont se
confesser, il fait contempler le Christ en croix qui a souffert pour
nos péchés. L'onction de ses paroles pénètre leurs âmes profondément
sensibles. Certains sont émus jusqu'aux larmes. Aux jeunes qui
viennent à lui, il n'hésite jamais à présenter un Christ exigeant et
qui engage.
Lorsque les lois
anticléricales de 1904 chassent les religieux de France, beaucoup
émigrent en Espagne ou en Amérique latine et en 1907, le Frère
Miguel est envoyé en Europe pour aider les Frères exilés à apprendre
rapidement l'espagnol. Il réside d’abord à la Maison Mère en
Belgique, à Lembecq-lez-Hal. Mais il souffre de la rudesse du climat
et ses supérieurs l'envoient à Premia de Mar près de Barcelone. Il
est en contact avec des experts du monde entier et il a une grande
réputation d'homme de culture. Il est reçu comme membre à l'Académie
d'Espagne, ce qui n'affecte en rien la simplicité qui caractérise ce
pédagogue toujours au contact des enfants. Ni les honneurs, ni son
prestige reconnu comme grammairien n'arrivent à ternir son humilité.
Il affronte avec courage les journées anti-cléricales de 1909. Au
début de 1910, il contracte une pneumonie et meurt le 9 février
suivant.
En 1936, 27 ans après
sa mort, son corps, (demeuré intact), est ramené, à cause de la
révolution espagnole, dans son Equateur natal où il est reçu avec
grande émotion et allégresse.
Sa béatification par
Paul VI en 1977, en même temps que le Frère belge Mutien-Marie, est
un triomphe. Cet “apôtre de l'école qui fut en même temps un
missionnaire exemplaire” est canonisé par Jean-Paul II en la
Journée mondiale des missions le 21 octobre 1984.
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