Géran de Soissons Évêque d'Auxerre

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Géran de Soissons
Évêque d’Auxerre, Saint
914

Géran était né à Soissons ; son père se nommait Otard et sa mère Give. Il avait été élevé dans les sciences par les soins de son oncle Rodoin, évêque de Soissons. Il s'était d'abord appliqué au chant ecclésiastique, qui était une science fort cultivée alors. N'étant encore que simple clerc agrégé au clergé de la cathédrale, il fit remarquer une intelligence extraordinaire dans l'explication des livres saints, et un talent remarquable pour chanter les louanges de Dieu.

Admis au nombre des chanoines de cette cathédrale, il se consacra tout entier au soulagement des malheureux. Comme il était extrêmement riche, il trouvait dans ses richesses un moyen de satisfaire sa charité. Ses greniers et ses celliers étaient ouverts à tous ceux qui étaient dans le besoin. Il retirait chez lui les pauvres voyageurs ; s'ils manquaient de vêtements, il les leur fournissait ; il ne laissait sortir de sa maison les enfants orphelins et souvent malades par suite de la malpropreté, qu'après les avoir délivrés de leur maladie et de ce qui l'occasionnait.

Les chanoines de Soissons, touchés de tant de charité, oubliaient qu'il était leur élève et l'entouraient de marques de respect. Il devint bientôt prévôt de leur chapitre et archidiacre de la cathédrale. Cette double dignité ne fut pas capable d'enfler son cœur ; il remplit ces nouvelles fonctions avec un zèle extraordinaire, et, de concert avec l'évoque, son oncle, il mit tout en œuvre pour que les chanoines ne manquassent de rien, désirant que leur conduite ne démentît pas la sainteté de leur état, et qu'ils ne fussent pas exposés aux tentations que fait naître quelquefois l'indigence. Le roi, les évêques et les grands du royaume connaissaient son savoir et ses vertus, et l'entouraient d'une sorte de vénération.

Sur ces entrefaites, l'évêché d'Auxerre devint vacant par la mort du vénérable Hérifrid. Le clergé et le peuple étaient réunis pour lui choisir un successeur, quand Ragnard de Vergy, vicomte d'Auxerre, engagea l'assemblée à élire l'archidiacre de Soissons, dont il exalta les talents et les vertus. On suivit son avis ; Géran fut élu le 21 décembre 909, et son élection fut confirmée dans les formes ordinaires. Sa consécration épiscopale eut lieu le 14 janvier 910, dans l'église de Sens, comme on le présume.

C'est le premier évêque d'Auxerre, à l'intronisation duquel on trouve la cérémonie du portage. Des personnes pieuses se firent un honneur de porter sur leurs épaules leur évêque jusqu'à l'église de Saint-Etienne. Telle fut l'origine de cette cérémonie que nous retrouvons dans presque tous les diocèses.

Géran ne tarda pas à s'apercevoir que le vicomte d'Auxerre voulait lui faire payer la part qu'il avait eue à son élection, car il s'empara d'une terre qui appartenait à son église, et engagea Manassès, son frère, à imiter son exemple. Celui-ci se mit en possession de la terre de Narcy. Ragnard ne s'en tint pas là ; il voulut exercer sur l'évêque et son clergé une autorité despotique, en sorte que saint Géran était réduit à une espèce de servitude.

Cependant Dieu lui réservait d'autres épreuves : les Normands ravagèrent une partie de son diocèse. Nous avons dit comment le saint évêque, qui savait, selon les mœurs de ce temps, déposer la houlette pacifique du pontife pour prendre l'épée du guerrier, avait mis fin à leurs brigandages. Il fut aussi assez heureux pour ramener à de meilleurs sentiments Ragnard de Vergy. Il mourut à Soissons, le 28 juillet 914, et fut enterré auprès de Rodoin, son oncle. Ses vertus le firent honorer comme saint : cependant l'Église ne s'est jamais prononcée à ce sujet.

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