Saint Hadelin,
né en Aquitaine, quitta sa patrie et tout ce qu'il possédait
dans le monde pour suivre Jésus-Christ. Il embrassa la pénitence
dans l'abbaye de Solignac en Limousin; il passa depuis dans celle de
Cougnon, située sur la rivière de Sémoy, avec saint Remacle, son
abbé. Quelques années après il fut obligé de sortir de sa solitude
pour servir l'église de Maastricht, dont le gouvernement avait été
confié à saint Remacle, sur la démission de saint Amand. Le nouvel
évêque l'éleva au sacerdoce, afin de donner à son zèle, et plus
d'étendue, et plus d'activité. Lorsque saint Remacle se retira dans
l'abbaye de Stavelot, saint Hadelin l'y suivit encore : ils se
séparèrent cependant depuis. Hadelin alla fixer sa demeure vers la
rivière de Lesch, à une demi-lieue de Dinant. Quelques autres
solitaires se joignirent bientôt à lui. Tous servaient Dieu avec une
grande ferveur dans la prière, le jeûne et les veilles. La
réputation de sainteté dont jouissait Hadelin lui attira de
fréquentes visites. Pépin, maire du palais, vint le voir avec
Plectrude sa femme, et il leur donna à l'un et à l'autre des
instructions sur les vanités du monde, sur la grandeur des biens du
ciel et sur l'obligation commune à tous les hommes d'observer les
saintes maximes de l'Évangile. Les libéralités de Pépin et de
quelques autres seigneurs le mirent en état de bâtir un monastère,
où il rassembla ses disciples, qu'il continua d'édifier par ses
vertus. Ce monastère prit le nom de
Celles,
à cause des petites cellules
auxquelles il avait été substitué. Hadelin étant
tombé malade se prépara avec une nouvelle
ferveur à paraître devant Dieu, et exhorta ses disciples à s'occuper
sans cesse de leur dernier moment. Il mourut vers l'an 690, après
avoir reçu le saint Viatique. Son corps fut enterré à Celles, où,
par la suite des temps, on mit des chanoines à la place des
religieux. En 1338 le chapitre fut transféré à Visé, petite ville
située sur la Meuse entre Liège et Maastricht ; on y porta aussi les
reliques du Saint. Sa fête se célèbre le 11 octobre et le dimanche
dans l'octave de la Nativité de la sainte Vierge ; mais on la
faisait anciennement le 3 de février.
SOURCE :
Alban Butler : Vie des Pères, Martyrs et autres principaux
Saints… – Traduction : Jean-François Godescard.
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