Hilaire d'Arles, Évêque

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Hilaire d'Arles
Moine, Évêque, Saint
401-449

Né en 401 d’une famille d’origine grecque, il étudia l’éloquence et les belles lettres et occupa un poste important dans l’administration impériale.

Attiré par le monde, Hilaire reste réticent aux exhortations d’Honorat d’Arles, son parent, pour l’en détourner, mais bientôt il changea d’avis et le rejoignit au monastère de Lérins, qu’il avait fondé vers 400-410.

Lorsque Honorat devint évêque d’Arles en 428, Hilaire vint l’assister, mais bientôt l’amour de la solitude lui fit reprendre la route vers l’île monastique de Lérins.

Hilaire d'Arles écrivant

En 430, il revint auprès d’Honorat arrivé à la fin de sa vie. Lors de son décès, le 16 janvier 430, il prononça l’éloge funèbre où il eut cette parole restée célèbre : Si l’on voulait représenter la charité sous une figure humaine, il faudrait faire le portrait d’Honorat. Hilaire ne s’attarda pas à Arles de peur d’être élu pour succéder sur le siège vacant. Malheur lui en prit, il fut arrêté par le gouverneur Castus sur le chemin du retour à Lérins et ramené en ville. Le clergé et la foule, d’un cœur unanime, procédèrent à son élection. Il protesta et demanda un signe évident qui lui montrerait que c’était bien là la volonté de Dieu. Une colombe blanche vint se poser sur sa tête (cf. le baptême du Christ dans le Jourdain) et ne s’envola qu’après qu’il eut donné son assentiment. Alors âgé de 29 ans, il reçut 25 évêchés sous sa juridiction. En tant que Métropolite de Provence, il convoqua et présida plusieurs conciles. Il se révéla un pasteur d’une activité exceptionnelle. Il fonda une communauté religieuse au milieu de la ville. Tout en étant évêque, il demeura un travailleur manuel inépuisable. Dans son désir de sauver les captifs, il n’hésita pas à vendre les vases sacrés, n’utilisant que des patènes et des calices en verre pour célébrer.

Il ne fut pas un évêque commode. Apostrophant les gens du haut de sa chaire, l’église fut désertée, il fut forcé d’adapter son langage pour faire entendre la parole de Dieu. Maître en art oratoire, il ne mâcha pas ses mots pour les puissants et les riches de ce monde, tout en manifestant sa tendresse pour les pécheurs.

Durant toute sa charge, il lutta contre le pélagianisme (hérésie du moine Pélage. L’homme pouvait seul, sans l’aide de la grâce, atteindre la perfection, la sainteté. Il fut condamné au Concile d’Éphèse en 431).

Son activisme le rendit suspect auprès de certains collègues, compromis avec le siècle, et auprès du Saint Siège, soucieux d’affirmer son autorité. Certains excès de quelques moines de Lérins avaient rendu le pape Léon très réservé à l’égard d’Hilaire. Ainsi, il remplaça un évêque malade pas encore décédé, ce qui créa des problèmes, lorsque celui-ci recouvrit la santé. Son ardeur missionnaire ne plut guère au Saint Siège. L’évêque d’Arles était le primat des Gaules et Hilaire s’est servi, sans doute un peu trop, de ce pouvoir, en nommant les évêques qu’il avait formés, à des sièges à peine vacants ou qu’il rendait vacants. De plus, il déposa, l’évêque de Besançon, Chélidoine, qui n’était pas sous sa juridiction, pour le simple motif qu’il aurait épousé une veuve avant son entrée dans l’Église et qu’il aurait décrété des exécutions (ce qu’interdisaient le Saint Siège et les statuts canoniques). Chélidoine se rendit à Rome pour protester contre sa déposition et obtint gain de cause auprès du pape Léon le Grand. Hilaire l’y suivit à son tour, (Il ne prêta pas attention à la rigueur de l’hiver, ni aux bruits stridents et fracassants des Alpes ; il ne s’effraya pas des dards transparents de la croûte de glace qu’il fallait dégager au fur et à mesure, ni des aiguilles qui pendaient d’en haut, pareilles à des glaces pointées, redoutablement durcies en glaces mortelles [par la violence du froid] comme semblables à une dextre brandie…il ne craignit pas d’entreprendre et d’achever le voyage à pied, voilà qu’impavide, sans cheval ni bête de somme [ni manteau] toute difficulté surmontée, il se hâte de rentrer dans la ville de Rome. (Vita, 21). Hélas, il fut déjugé par un pape méfiant à l’égard de ce moine ascète et trop ambitieux selon lui. Léon lui retira la primauté de son siège épiscopal des Gaules et obtint un rescrit de l’empereur Valentin III contre Hilaire le jugeant devenu trop indépendant dans les élections épiscopales.

Hilaire obéit et se retira dans la solitude pour prier et s’adonner entièrement à la prédication, continuant à jouir de la même estime auprès de ses fidèles. Tombé malade, consumé par son zèle et ses austérités, il mourut le 5 mai 449. (En s’abstenant de nourriture, en s’acharnant au travail, en effectuant ses voyages à pied, il s’affaiblit, se fatigua, s’épuisa à tel point qu’il accomplit tout juste le cycle de sa quarante-huitième année. (Vita 24). Même après sa mort, le pape Léon le Grand n’eut aucune indulgence à l’égard d’Hilaire : deux personnalités fortes s’étaient affrontées.

La « Vita » écrite par Honorat de Marseille présente Hilaire comme évêque et saint. Évêque, il le fut en accomplissant sa mission de prédicateur de la foi et de bâtisseur d’églises. Chef spirituel de la cité, il exerça une grande influence sur le pouvoir politique de l’époque.

Hilaire devint saint dans son imitation du Christ, il donna tous ses biens aux pauvres, vivant dans la pauvreté et la vertu. En de nombreuses circonstances, il agit comme le Christ, il guérit des malades, il pratiqua l’exorcisme en demandant de ne pas publier son nom. (Jésus t’ordonne, dit-il à un homme entravé par un esprit malin qu’il guérit, de ne faire aucune mention de ce nom-là (celui d’Hilaire). (Vita 16).

Lors de ses funérailles, une foule de fidèles, mais également des juifs furent présents, pleurant un père si bon pour tous.

Valère De Pryck

Sources : Honorat de Marseille, La Vie d’Hilaire d’Arles, Sources Chrétiennes n° 404, Éditions du Cerf, 1995.

Wikipedia, Saint Hilaire d’Arles, Internet.

http://orthodoxie.centerblog.net/1561190-Saint-Hilaire-d-Arles

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