Honoré
naquit au village de Port-le-Grand, en Ponthieu, au début du VIe
siècle. Sa famille, selon les
Bollandistes,
était une des premières du pays. La légende rapporte qu'à ce moment
même, sa nourrice était occupée à cuire le pain dans le fournil du
château paternel. Au récit de ce prodige, surprise et incrédule, la
vieille
femme
s'écria, en manière de défi, qu'elle croirait en ces paroles
insensées si le fourgon qu'elle venait de jeter sur le sol prenait
racine. Dans l'instant, il fut transformé en un mûrier qui se
couvrit de feuillage et de
fleurs.
C'est pourquoi les fleuristes se sont mis sous la protection de
Saint Honoré, tandis qu'en mémoire de ce miracle, associé à la
préparation du pain, les boulangers l'ont choisi pour patron.
Lupicin,
prêtre du diocèse d'Amiens, reçut un jour la révélation du lieu où
étaient enterrés les martyrs Firmin, Victoric et Gentien, morts en
l'an 303. Il creusa le sol et découvrit leurs corps. Dans sa joie,
il entonna un hymne d'allégresse dont les accents atteignirent
Honoré qui se trouvait à plus de deux lieues de là. L'évêque,
accompagné du clergé et d'un grand
concours
de fidèles, arriva bientôt et procéda à l'Invention des reliques.
Un
dimanche de Pâques, comme Honoré célébrait la Messe à Saint-Acheul,
il vit apparaître, dans une nuée lumineuse, la main du Christ qui,
saisissant l'hostie, le communia, renouvelant ainsi, la grâce
accordée, lors de la Cène, aux apôtres. Les armoiries de l'abbaye de
Saint-Acheul portent une main en souvenir de ce miracle.
Saint
Honoré évangélisa des contrées où la foi chrétienne était encore mal
connue et il obtint d'innombrables conversions. Au cours d'une de
ses visites épiscopales, il mourut à Port-le-Grand. C'était le 16
mai 600. Il fut enterré dans son village natal; son corps fut placé
sous le maître-autel d'une église bientôt bâtie en son honneur.
Les
reliques de saint Honoré demeurèrent au lieu de sa mort jusqu'à
l'invasion des Danois et des Normands. Pour les préserver de toute
profanation, elles furent, à cette époque, conduites à Amiens. Cette
translation fut marquée par un nouveau miracle : le corps avait été
déposé dans l'église Saint-Pierre et Saint-Paul. Lorsqu'on l'enleva,
pour le porter à la cathédrale, le Crucifix, qui dominait le jubé,
se pencha pour saluer la dépouille du Saint évêque et l'accompagna
longuement du regard. Ce Christ, à la tête inclinée, connu sous le
nom de Saint Sauve, se voit encore dans la cathédrale d'Amiens dont
le portail méridional, dit de la Vierge Dorée est, en partie,
consacré à saint Honoré.
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