Tous
les
auteurs
qui
ont
écrit
sur
saint
Hospice
en
parlent
comme
d'un
personnage
de
grand
mérite,
et
que
Dieu
a
rendu
illustre
par
plusieurs
miracles.
Il
se
renferma
dans
une
vieille
tour,
pour
y
pratiquer
les
exercices
de
la
pénitence
et
pour
s'éloigner
davantage
de
toute
sorte
de
communication
avec
le
monde.
Cette
tour
n'était
plus
qu'une
masure
abandonnée,
près
de
Villefranche,
à
une
lieue
de
Nice,
en
Provence,
dans
une
presqu'île,
qui,
du
nom
du
Saint,
est
encore
appelée
aujourd'hui
San-Sospis.
Il
était
chargé
de
chaînes
qu'il
portait
sur
la
chair
nue,
avec
un
cilice
seulement
par
dessous.
Il
ne
mangeait
que
fort
peu
de
pain
avec
des
dattes ;
mais
en
Carême
il
ne
prenait
que
des
herbes
ou
des
racines.
Comme
il
était
parfaitement
détaché
des
choses
présentes,
Dieu
lui
fit
plusieurs
grandes
faveurs
et
lui
donna
la
connaissance
des
choses
à
venir.
Il
lui
révéla
que
les
Lombards
devaient
bientôt
faire
irruption
dans
les
Gaules
et
y
causer
de
grands
désordres.
Hospice
en
avertit souvent
ceux
qui l'allaient
visiter,
afin
qu'ils se
tinssent
sur
leurs gardes
et
qu'ils se
sauvassent
des
mains de
ces
barbares. Il
le
fit aussi
savoir
aux
religieux d'un
monastère
voisin,
leur
conseillant de
se
retirer promptement
dans
un lieu
de
sûreté et
d'emporter
avec
eux tout
ce
qu'ils voulaient
conserver
et
comme ils
lui
témoignaient qu'ils
ne
pouvaient
résoudre
à
l'abandonner. « Ne
craignez
pas
pour moi,
leur
dit-il, je
sais
bien qu'ils
me
feront plusieurs
outrages ;
mais
ils ne
m'ôteront
pas
la vie ».
Peu
de
temps après,
l'événement
vérifia
cette
prédiction ; car,
environ
l'an
575, cette
nation,
cruelle
et
insolente, vint
fondre
sur
la France
et y
mit
tout à
feu
et à
sang.
Ces barbares
s'étant
avancés
jusqu'à
la
tour d'Hospice,
et
voyant les
chaînes
qui
lui serraient
le
corps, le
prirent
pour
un malfaiteur
qu'on
avait emprisonné
Le
Saint leur
avoua
qu'il était
très criminel
et
indigne de
vivre.
Alors
l'un d'eux
leva
le bras
pour
lui décharger
sur
la tête
un
coup de
sabre;
mais
son bras
fut
retenu et
comme
paralysé par
une
force invincible,
et le
sabre
lui tomba
de la
main.
A la
vue
de ce
prodige,
les barbares,
frappés
de
terreur, se
jetèrent
aux
pieds du
reclus,
le
priant de
secourir
leur
camarade le
Saint
lui rendit,
par
le signe
de la
croix,
l'usage
de
son bras.
Ce
miracle toucha
tellement
ce
soldat, qu'il
renonça sur-le-champ
au
monde et
à ses
vanités,
se
fit couper
les
cheveux et
résolut
de
demeurer toute
sa
vie auprès
de
son libérateur.
Saint
Grégoire de
Tours,
de
qui nous
tenons
cette
histoire, dit
qu'il
vivait encore
de
son temps,
et
qu'il avait
la
réputation d'un
excellent
religieux.
Il
ajoute ensuite
que
tous ceux
qui
méprisèrent les
avis
de saint
Hospice
moururent
misérablement,
et
que beaucoup
de
ces Lombards
furent
saisis
par
des esprits
immondes,
qui
criaient sans
cesse :
« Hospice,
pourquoi
nous
tourmentes-tu pourquoi
nous
brûles-tu ? » Mais
il y
en
eut qui
furent
délivrés
par
l'imposition de
ses
mains ; et
ceux
qui profitèrent
de
ses bons
conseils
s'en
retournèrent dans
leur
pays sans
nul
danger ; deux
capitaines,
entre
autres, furent
récompensés
de
l'estime et
de la
déférence
qu'ils
avaient
eues
pour sa
sainteté.
Le
même auteur
rapporte
plusieurs
miracles
que
fit depuis
saint
Hospice
il
rendit l'ouïe
et la
parole
à un
homme
d'Angers, qu'un
diacre
de
cette église
conduisait
à
Rome, pour
y
trouver du
secours
au
pied des
tombeaux
des
Apôtres; mais
ce
diacre s'étant
écrié,
avec
beaucoup d'admiration,
e
qu'il avait
trouvé,
dans
Hospice, Pierre,
Paul,
Laurent et
tous les
autres
Martyrs
qu'il
allait chercher
à
Rome Hospice,
qui
était l'ennemi
déclaré
de la
vaine
gloire, lui
répond
« Ne
parlez
pas
de la
sorte,
mon
frère, ce
n'est
pas moi
qui
ai guéri
ce
malade, c'est
Dieu
qui a
réparé
son
ouvrage et
qui
lui a
rendu les
sens
qu'il lui
avait
lui-même donnés
à sa
naissance
a.
Ainsi, il
renvoya
toute
la gloire
à
Dieu, et
mérita,
par
cette justice,
de
rendre ensuite
la
vue à
un
aveugle de
naissance,
de
délivrer une
jeune
fille cruellement
tourmentée
par
un démon
et
d'en chasser
trois
du corps
d'une
femme qui
fut
amenée au
bas
de sa
tour.
Après
avoir
mené une
vie
si sainte,
sentant
les approches
de la
mort,
il fit
venir
le supérieur
du
monastère dont
nous
avons parlé,
pour
lui dire
ces
paroles « Ouvrez
cette
muraille et
envoyez
vers
l'évêque de
la
ville, afin
qu'il
me vienne
ensevelir
car
dans trois
jours
je partirai
de ce
monde pour
aller
jouir du
repos
que Notre-Seigneur
m'a
promis ».
Peu
de temps
après,
un
homme de
considération,
nommé
Crescent, vint
à sa
tour,
et, voyant
ce
grand serviteur
de
Dieu, non seulement
chargé
de
chaînes, mais
couvert
de
plaies, il
lui
demanda comment
il
avait pu
tant
souffrir : « J'ai
été,
dit-il,
fortifié
et
soutenu par
Celui
pour qui
j'endure
ce
que vous
voyez ;
mais
me voici
au
bout de
mes
travaux, et
je me
dispose
à
aller jouir
du
repos que
Dieu
m'a préparé
s. En
effet,
trois
jours après,
ayant
ôté ses
chaînes
et
s'étant mis
à
genoux, il
fit
une longue
oraison
qu'il
accompagna d'un
torrent
de
larmes puis,
couché
sur
un banc
et les
mains
levées au
ciel,
il rendit
son
âme à
Dieu,
le 21
mai 581.
Austadius,
évêque
de
Cimiez et
Nice,
en Provence,
qu'il
faut mettre
entre
Magnus et
Catulinus,
lui
fit rendre
les
devoirs de
la
sépulture, ainsi
qu'il
l'en avait
fait
prier avant
sa
mort. Les
chaînes
dont
il se
lia
le corps
comme
un malfaiteur
volontaire
pour l'amour
de
Dieu ; la
tour
qui lui sert
de
prison, peuvent
servir
à
caractériser saint
Hospice
dans les
arts.
SOURCE : P. Giry : Les
petits Bollandistes : vies des saints. T. VI. Source :
http://gallica.bnf.fr/ Bibliothè-que nationale de France. |