Basque espagnol, gentilhomme, blessé au siège de Pampelune
attaquée par les
Français
(1521), il se convertit. Il conçoit d'abord une existence de pénitent solitaire.
Au cours d'un pèlerinage à Montserrat et d'une longue
retraite à Manresa,
pendant laquelle il est introduit dans la plus haute vie mystique, il décide de
se consacrer à l'apostolat actif.
Suspect d'illuminisme, il est déféré aux tribunaux
ecclésiastiques. Il reprend ses études à l'université de Paris (1528), où il
obtient le grade de maître ès arts. Depuis Manresa, Ignace consigne le résultat
de sa vie spirituelle dans un cahier qui deviendra les "Exercices spirituels".
C'est un guide de méditations systématiques, destinées à libérer des passions et
à consacrer au service de Dieu. Ignace recrute quelques étudiants décidés à
partager son idéal, entre autres François Xavier..., avec sept compagnons, il
fait vœu d'évangéliser les infidèles en Palestine et, si ce projet est
irréalisable, de se mettre, lui et ses compagnons, à la disposition du pape. Ils
sont ordonnés prêtres à Venise (1557)
Jusqu'en 1539, Ignace n'a pas l'intention de fonder un ordre
religieux: pas d'obéissance dans l'équipe des compagnons, qui forment une libre
association de prêtres réformateurs. Mais les nécessités de l'apostolat amènent
Loyola et ses compagnons à demander et à obtenir de Paul III (1540) leur
constitution en ordre: c'est la Compagnie de Jésus, dont Ignace est élu
supérieur général. Cette société va jouer un rôle primordial dans la Réforme
catholique, au service de la papauté, envers qui les jésuites sont liés par un
vœu spécial d'obéissance.
Quand il meurt à Rome en 1556, la Compagnie a pris déjà une
extension considérable.
Outre les « Exercices spirituels », Ignace de Loyola a rédigé
les « Constitutions de la Compagnie de Jésus » (1541), sous l'influence
d'expériences mystiques, dont ce qui reste du « Journal spirituel » donne une
idée. En outre, on a du fondateur des jésuites plusieurs milliers de lettres et
une Autobiographie connue sous le nom de "Journal du Pèlerin". La spiritualité
d'Ignace est ordonnée "à la plus grande gloire de Dieu" (c'est sa devise et
celle de son ordre), par l'apostolat, et, secondairement, à la sanctification
personnelle du sujet, considéré comme un moyen nécessaire d'apostolat.
Canonisé en 1622. |