Isabel et Inácio Fernandes

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Isabel et Inácio
FERNANDES
† 1622

Isabel Fernandes, fut martyrisée à Omura, au Japon, le 10 septembre 1622, jour que les chroniqueurs appellent du Grand Martyre.

Elle était veuve : son mari avait lui-même subit le martyre l’année précédente.

Aux pieds de la Sainte Montagne où étaient disposées vingt-quatre poteaux, elle était accompagnée de son fils Inácio qui venait d’être baptisé par le Père Charles Spinola, qui, lui-même allait être sacrifié ce même jour.

Voici ce que dit la chronique :

« Pendant qu’on allumait [le bûcher], le Père Spinola entonna d’une voix ferme le psaume Laudate, Dominum, omnes gentes, que la troupe des confesseurs poursuivit avec une joie indicible.

Apercevant près de lui, parmi les victimes qui devaient périr par le glaive, Isabel Fernandes, portugaise, veuve d’un martyr et chez laquelle il avait été arrêté, il se rappela que la veille du jour de son arrestation il avait baptisé un enfant de cette dame et l’avait nommé Inácio, parce qu’il était né le jour de la fête du grand fondateur de la Compagnie de Jésus. L’enfant était derrière sa mère et le Père [Spinola] ne le voyait point :

“Où est mon petit Inácio, demanda-t-il, qu’en a-t-on fait ?

— Le voici, répondit la mère prenant l’enfant entre ses bras et l’élevant vers le saint homme, je n’ai eu garde de la priver du seul bonheur que je sois en état de lui procurer”.

Puis elle dit à l’enfant :

“Mon fils, voilà votre véritable père, celui qui vous a fait chrétien ; demandez-lui sa bénédiction”.

L’enfant se mit à genoux et joignit les mains d’un air si doux et si touchant, qu’il s’éleva parmi les spectateurs un bruit de gémissements mêlés de réclamations qui firent craindre une révolte.

On commença donc l’exécution par le glaive, et tout aussitôt, deux ou trois têtes allèrent tomber aux pieds du petit Inácio ; il ne changea point de couleur. Il vit sauter de même celle de sa mère et ne témoigna d’autre émotion que de tendre avec empressement la sienne propre, qui, soudain, roula d’un côté et son petit corps de l’autre.

On raconte de cet enfant que ses parents, dès sa naissance, l’avait offert au Seigneur pour le servir dans la Compagnie de Jésus. On ajoute qu’en apprenant la mort de son père brûlé vif pour la foi, il se mit à crier en bégayant : “Moi aussi je serai martyr ; oui, maman, moi avec toi, mais pas ma sœur”. Prédiction qui se vérifia de point en point. Lorsqu’il faisait quelque présent à quelqu’un, il disait d’un air moitié riant, moitié sérieux : “Gardez bien ceci, car je mourrai martyr, et cela vous sera une relique”.

On étala ensuite les têtes devant les yeux des autres champions du Christ, que l’on brûla lentement, en éteignant même le feu lorsqu’il allait trop vite, afin de prolonger le supplice » [1].

* * * * *

[1] Abbé Paul Guérin, “Les petits bollandistes – Vies de saints”, Paris 1866.


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