Est la fille du roi de
France Louis VIII le Lion et de Blanche de Castille. Elle est morte
sans alliance ni postérité,
fondatrice du monastère des Clarisses
urbanistes de Longchamp près de Paris.
Sœur cadette de saint
Louis IX, Isabelle reçut, comme son frère, une éducation chrétienne
très forte : dès son plus jeune âge elle se fit remarquer par sa
piété et sa tempérance.
Pour des raisons
politiques, son père voulait la marier au comte Hugues de la Marche
qui préféra épouser Yolande, la fille du comte de Bretagne. Le pape
Innocent IV souhaitait la voir épouser le fils de Frédéric II de
Hohenstaufen, empereur du Saint Empire. Ce prince Conrad était en
titre mais non en fait, roi de Jérusalem, et devait hériter de
l’Empire. Isabelle refusa ce parti et fit connaître à sa famille et
au Pape qu’elle souhaitait garder la virginité. Le Pape comprit son
dessein, et lui accorda, par bulle (26 mai 1254) l’autorisation de
se mettre sous la tutelle spirituelle de religieux franciscains.
Un an plus tard, elle
entreprit la construction d’un monastère, dans la forêt de Rouvray
(le bois de Boulogne), proche de Paris, sur un terrain concédé par
son frère, le roi Louis IX. Celui-ci, très attaché à sa sœur,
l’avait autorisée à consacrer une somme de trente mille livres, soit
la somme qu’elle aurait eue comme dot, pour la construction du
monastère. Le monastère de Longchamp fut achevé en 1259, et
accueillit les premières clarisses (de l’obédience de Saint-Damien),
venues du monastère de Reims, le 23 juin 1260. En s’inspirant de la
Règle écrite par Claire d’Assise, elle avait composé elle-même une
règle, un peu moins sévère, qui fut approuvée par Alexandre IV (2
février 1259). Saint Bonaventure, ministre général des Franciscains
et d’autres frères l’avaient conseillée ; il prêcha plusieurs fois à
Longchamp et rédigea un traité de vie spirituelle dédié à Isabelle :
de Perfectione vitae ad sorores (La vie parfaite, pour les sœurs).
Le monastère fut consacré à l’humilité de la Bienheureuse Vierge
Marie.
A partir de 1260,
Isabelle vint s’installer dans une petite maison, construite pour
elle dans l’enclos du monastère, pour partager la vie et la prière
des sœurs, mais elle ne fit jamais profession religieuse. En 1263,
elle obtint du pape Urbain IV, un remaniement de la Règle. Cette
dernière rédaction fut adoptée par plusieurs monastères, en France
et en Italie (clarisses urbanistes).
Isabelle mourut le 23
février 1270 et fut enterrée dans l’église du monastère. Après la
mort de saint Louis (à Tunis, la même année), Charles d’Anjou, frère
du roi et d’Isabelle, demanda à une dame de compagnie d’Isabelle
d’écrire sa vie, en vue de sa canonisation. Agnès d’Harcourt publia
ce récit hagiographique, vers 1280, mais Isabelle ne fut béatifiée
qu’en 1521, par le pape Léon X (bulle Piis omnium). |