Joseph Gérard naît dans
le village lorrain de Bouxières-aux-Chênes en 1831 (diocèse de Toul
et Nancy). Enfant, il
garde les moutons, tout en conversant
familièrement avec Dieu. Dès sa jeunesse, il est convaincu qu’il
sera missionnaire. Un jour, il entend une conférence faite par un
Oblat de Marie Immaculée (Congrégation missionnaire récemment fondée
par Mgr Eugène de Mazenod. Cela décide de sa vocation et il entre
chez les Oblats en 1851 ; il fait ses vœux perpétuels en 1852. Mgr
de Mazenod juge qu’il pourra seconder François Allard, nommé Vicaire
Apostolique pour l'Afrique du sud, et ils partent ensemble en 1853
avec un autre frère oblat. Ils aboutissent d’abord au Natal. Joseph
Gérard est ordonné prêtre l’année suivante (1854). Au début, ils
connaissent une série d’échecs auprès des Zoulous. En 1862, ils obtiennent
de Moshesh, roi du Basutoland (actuellement Lesotho), la permission
de s'installer dans la vallée de Roma et créent la mission appelée
"Village de la Mère de Jésus" ou plus communément Roma. Le Père
Gérard a la volonté de s’adapter au peuple basotho, de connaître
leur langue et leurs coutumes. Avec ses confrères, il accomplit un
ministère très fécond et deux autres missions sont fondées.
En 1876, on l’envoie au
nord du royaume où il crée la mission ‘Sainte Monique’. Là, pendant
22 ans, il travaille sans relâche, fonde un couvent et une école,
construit plusieurs missions aux alentours. Il visite les malades et
ceux qui souffrent, trouve les mots qu’il faut pour consoler les
mourants. Il a affaire aussi aux sorciers. En même temps, au milieu
de toutes ces activités, il reste très uni à Dieu. Sa vie est
centrée sur l’amour envers la Sainte Trinité.
Comme le dit Jean Paul II, c’est là “le secret de sa sainteté
et la clef de sa joie et de sa ferveur”.
En 1898, il est de
retour à ‘Roma’. Les gens vénèrent cet homme de Dieu comme un saint.
Ils veulent être proches du P. Gérard car ils sentent que lui-même
est toujours proche de Dieu ; on l’appelle ‘Ramehlolo’, “le père des
miracles” car il fait certaines actions qui relèvent du prodige.
Pendant 52 ans, le Père Gérard aura rempli un ministère fécond, sans
être jamais retourné en France.
Devenu vieux, sa vue
baisse et il a de la peine à lire, mais après les catéchismes et les
visites aux malades qu’il ne voudrait manquer à aucun prix, il tient
à dire encore son office ; souvent il est tard et il doit allumer
une bougie. Parfois il s’endort et le livre tombe avec la chandelle,
ou bien c’est une mèche de cheveux qui brûle. Lorsqu’il meurt en
1914, les gens viennent en pèlerinage sur sa tombe et en remportent
un peu de terre dite «miraculeuse». Le
Père Gérard est vénéré comme le père de la communauté catholique du
Lesotho qui connaîtra une remarquable expansion et demeure de nos
jours une Église très vivante.
http://www.abbaye-saint-benoit.ch/hagiographie/fiches/f0302.htm |