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Joseph Marie Tomasi
Prêtre - Clerc régulier Théatin, Saint
1649-1713

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JANVIER

S’il n’y avait pas encore de saint à vénérer pour les chercheurs – les ‘fouineurs’ – de manuscrit, en voici un : Joseph-Marie Tomasi. Il naît en 1649 à Alicata en Sicile. Fils aîné de Jules Tomasi, duc de Palma et prince de Lampedusa, il doit hériter d’une immense fortune, mais ce n’est pas cela qui l’attire. Il reçoit une éducation très chrétienne et se sent porté vers les choses de Dieu. Son frère en faveur de qui il a renoncé à tous ses biens, mourra saintement après un bref temps de mariage. Ses quatre sœurs seront bénédictines. L’une d’elle, en religion sœur Marie Crucifiée sera sa grande confidente. Elle a été déclarée vénérable. Leur mère finira aussi sous l’habit religieux.

Sans délai, Joseph Marie entre dans la vie religieuse, car il comprend que c’est le meilleur moyen de se consacrer d’une façon stable au service de Dieu. Il choisit les Théatins où se trouvait déjà un de ses oncles. Il fait ses vœux à Palerme en 1666. Très doué pour les études, il sait déjà l’espagnol et apprend, comme naturellement, le grec et le latin. Mais il a une mauvaise santé provoquée par un abattement d’esprit qui le poursuivra jusqu’à la fin. Aussi doit-il changer de lieu pour trouver un climat qui lui convienne. Après Messine, il étudie à Rome, Ferrare et Modène. Il est ordonné prêtre à Rome en 1675. Ses supérieurs le déchargent des devoirs de la prédication et du confessionnal. Comme il se livre à la recherche de manuscrits anciens, il ne tarde pas à se fixer presque définitivement à Rome où, grâce à lui beaucoup de manuscrits de valeur sont exhumés ; en particulier les manuscrits liturgiques l’attirent, lui qui dès son enfance aimait les mélodies grégoriennes. Il fait de nombreuses publications, appréciées des savants de l’époque (comme Mabillon) et même de certains protestants. Pour comprendre ces sources liturgiques dans leur langue originale, il est amené à apprendre d’autres langues encore : syriaque, chaldéen, grec moderne, arabe, et bien sûr l’hébreu, et cette dernière grâce à un savant rabbin de Rome : Moïse de Cave. L’élève, en retour, dit à son maître qu’il se doit d’étudier la religion chrétienne, ce qui est plus important que la connaissance d’une langue. Le rabbin, contrarié, parfois irrité, oppose de longues résistances, mais, gagné par la vie exemplaire de son élève, il finit par se convertir sur le tard à l’âge de septante ans, ajoutant à son nom celui de Tomasi, pour marquer sa joyeuse reconnaissance envers lui. Lorsqu’il s’agit de publier ses propres œuvres, Joseph-Marie craint de céder à une tentation de vanité ; aussi le fait-il souvent sous le pseudonyme de ‘Joseph Marie Caro’. Son ouvrage le plus important est le “Recueil des sacramentaires des 9 premiers siècles” (Codices sacramentorum nongentis annis antiquiores). Pastoralement, Joseph Marie a le souci de faire participer les gens activement au sacrifice de la messe ; il souhaite qu’ils puissent davantage prier dans leur langue, là où c’est possible. Son premier souci est de rendre un culte à Dieu et la journée du chrétien sera un prolongement de l’action liturgique.

On lui confie en outre des tâches délicates. Il est théologien expert et consulteur dans plusieurs Congrégations romaines. « En donnant son opinion – dit un cardinal contemporain – il était toujours modeste, ne s’opposant à personne à moins que l’autorité des conciles ou le sentiment des saints Pères ne le rendit nécessaire ; et telle était son admirable douceur, qu’il ramenait infailliblement l’esprit de ses auditeurs à l’opinion qu’il défendait. » Il est confesseur du cardinal Albani, et lorsqu’en 1700 celui-ci est élu pape et hésite à accepter, il lui fait un devoir de conscience sous peine de péché grave d’accepter son élection, ce qu’il fait malgré lui. Il prend le nom de Clément XI. Douze ans plus tard (le 18 mai 1712), sans préavis, il nomme Joseph-Marie cardinal. Effrayé, comme si le tonnerre lui était tombé sur la tête, il se récrie : « Toutes sortes de raison m’empêchent d’accepter cette dignité, mes péchés, mes passions mal domptées, mon ignorance (sic), mes vœux et mes serments de n’accepter aucune dignité. » Mais, à son tour, il est bien forcé d’accepter. Sa sœur lui avait prédit cette élévation quand il était jeune, en ajoutant : « Souvenez-vous qu’un cheval bien harnaché reste toujours un cheval ». Le cardinal Tomasi, qui a hérité du titre romain du saint cardinal Charles Borromée, Saint-Martin-aux-Monts, se propose d’imiter son prédécesseur, notamment en catéchisant les pauvres. Après huit mois de cardinalat seulement, sentant approcher sa fin, il veut chercher lui-même dans le Rituel les prières des agonisants. Il ne tarde pas à les trouver ; la joie se répand sur ses traits et il meurt dans le plus grand calme le 1er janvier 1713. Il avait prédit lui-même cette date. Son corps, resté intact après la mort, est exposé à l’église de Saint-Martin-aux-Monts.

Ajoutons que, lorsqu’en 1707 le Père de Montfort vient à Rome chercher appui auprès du pape, c’est grâce à Joseph-Marie qu’il est introduit. L’ardent évangélisateur de l’ouest de la France obtient du Saint Père un crucifix et le titre de Missionnaire apostolique.

Enfin Jean Paul II, lors de sa canonisation, caractérise ainsi Saint Joseph-Marie : « La motivation principale de sa canonisation vient de l’importance que revêt la figure de saint Joseph Marie dans le domaine du culte liturgique, qu’il a grandement contribué à promouvoir par sa vie et ses écrits scientifiques. »

SOURCE : http://www.abbaye-saint-benoit.ch/

 

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