Née à Valence (Espagne) le 30 mars
1862 dans une famille chrétienne aisée, elle reçut une formation humaine et
chrétienne soignée en contraste avec la vague de déchristianisation qui régnait
alors à Valence. Très tôt, elle découvrit le don de l'amour de Dieu qui se
développait abondamment dans son cœur.
Elle avait à peine 18 ans quand
elle comprit que la volonté de Dieu dans sa vie était de s'abandonner
entièrement à la cause du Royaume, au moyen de l'évangélisation et du service à
la femme ouvrière, en s'intéressant aux conditions de vie et de travail de ces
jeunes femmes.
En 1884, après plusieurs années de
difficultés et d'obstacles, en particulier dus à l'Archevêque de Valence, qui la
trouvait trop jeune pour fonder une Congrégation religieuse, elle obtint
finalement la permission d'ouvrir une maison afin d'accueillir, former et
redonner leur dignité aux ouvrières qui n'étaient considérées que comme des
instruments de travail. Convaincue que son œuvre était le fruit de l'Esprit
Saint, elle persista dans le projet de fonder une Congrégation religieuse et
suivre ainsi le Christ. Elle obtint l'approbation diocésaine de la Congrégation
des Servantes de l'Immaculée Conception en 1892.
En 1895, elle prononça ses vœux
temporaires et, en 1911, sa profession perpétuelle. Toute sa vie, vécue sur
l'exemple de la Vierge Immaculée, fut un don inconditionné à la volonté de
Dieu.
Mère Condesa Lluch mourut le 16
janvier 1916.
Le 14 avril 1937, l'Institut obtint
l'approbation pontificale temporaire de la part de Pie XI et le 27 janvier 1947
l'approbation définitive du Pape Pie XII.
Son procès en canonisation fut
ouvert en 1953 à Valence. Ses vertus héroïques furent reconnues en 1997.
Sur la bienheureuse Juana María
Condesa Lluch, Jean Paul II, lors de la cérémonie de béatification, s'expliqua
en ces termes:
«"Pendant six jours tu travailleras
et tu feras tout ton ouvrage; mais le septième jour est un sabbat pour Yahvé ton
Dieu" (Ex 20,
9.10). La lecture de l'Exode que nous venons d'entendre nous rappelle le devoir
de travailler, afin de collaborer par nos efforts à l'œuvre du Créateur et
édifier ainsi un monde meilleur et plus humain. Toutefois, au XIX siècle,
l'insertion de la femme dans le monde du travail rémunéré en dehors du foyer
domestique mit en difficultés sa vie de foi et sa dignité humaine. C'est ce dont
se rendit compte la bienheureuse Juana Condesa Lluch, guidée par son extrême
sensibilité religieuse. Dans sa jeunesse, elle fut profondément chrétienne:
elle assistait chaque jour à la messe dans l'église du patriarche, renforçant sa
foi par une prière assidue. Elle se prépara ainsi à se consacrer entièrement à
l'amour de Dieu, en fondant la Congrégation des Servantes de Marie Immaculée
qui, fidèle à son charisme, poursuit son engagement pour la promotion de la
femme qui travaille.»
Béatifiée
le 23 mars 2003, à Rome.
SOURCE :
http://www.vatican.va/ |