« Sa Sainteté
Jean XXIII, après avis favorable de la Sacrée Congrégation des
Rites, a daigné promulguer, en date du 19 mars dernier, le Bref
apostolique Celsitudo ex humilitate. Ce document proclame saint
Laurent de Brindes docteur de l'Église universelle, étendant
l'office et la messe fixés au 21 juillet de chaque année ».
Osservatore Romano du 10 mai 1959
Les
« capucins » une partie des moines fondés par saint François
d'Assise en 1209 : l'ordre des Frères mineurs. Trois siècles après,
en 1526, des moines désireux de revenir aux sources, Mathieu de
Brasci, Louis et Raphaël de Fossombrone, décident de réhabiliter la
règle primitive. On les appela capucins en raison du « capuchon »
plus ample et plus en pointe que celui des autres membres de
l'Ordre.
En 1575, date de
l'entrée chez eux de saint Laurent de Brindisi (de Brindes) , ils
sont cinq mille et se répandront largement hors d'Italie.
Sur le haut talon
de la botte italienne, entre Lecce, Tarente et Bari, se situe
Brindisi, sur l'Adriatique. C'est à cette extrémité de la péninsule,
en son point le plus rapproché de la Grèce, que s'élève cette ville
portuaire, trait d'union entre le monde oriental et le monde romain.
C'est là qu'en 19 avant Jésus Christ, mourut le poèteVirgile. C'est
là que vient au monde, le 22 juillet 1559, saint Laurent de Brindisi
(de Brindes) auquel on donne comme prénom Jules-César,
Saint Laurent de
Brindisi (de Brindes) est le fils de Guillaume Rossi et d'Élisabeth
Masella.
Âgé de six ans,
il aurait prêché devant la cathédrale de Brindes (mot qui signifie
« toast ») et soulèvé à plusieurs reprises, l'enthousiasme de son
auditoire. Réalité ou légende ? De tels actes pourraient bien être
le fait d'un enfant surdoué, pour admettre ce fait, il n'est donc
pas besoin de crier au miracle, de nos jours des enfants surdoués de
6 ans, comme le fut peut être saint Laurent de Brindisi (de Brindes)
sont capables de tenir des discours tout à fait stupéfiants et cela
devant un auditoire d'adultes.
En tout cas, le
petit garçon devenu « oblat » (jeune postulant à la vie religieuse),
chez les conventuels de sa ville natale, se montre écolier modèle.
Âgé de dix ans,
saint Laurent de Brindisi (de Brindes) perd son père et supplie sa
maman : « Laisse-moi entrer chez les capucins. Dieu m'y appelle ».
Après le décès de
sa mère, saint Laurent de Brindisi (de Brindes) se rend à Venise,
chez Pierre, son oncle paternel qui est prêtre. L'année suivante,
âgé de seize ans, saint Laurent de Brindisi (de Brindes) entre chez
les capucins de Vérone, sur l'Adige, entre Brescia et Padoue.
Parle 7
langues
A partir de cet
engagement commence une longue activité apostolique de
quarante-quatre ans.
Le 24 mars 1576,
saint Laurent de Brindisi (de Brindes) , jeune religieux de dix-neuf
ans fait ainsi profession capucine, prenant le nom de Laurent et se
mettant sous la protection du fameux diacre martyr.
On l'envoie
étudier à Padoue, ville universitaire qui honore pour patron
Antoine, le célèbre franciscain, également docteur (+1231).
Doué d'une
mémoire prodigieuse, saint Laurent de Brindisi (de Brindes)
s'applique à l'acquisition des sciences sacrées. saint Laurent de
Brindisi (de Brindes) excelle en exégèse et en patrologie. Son
originalité fut de devenir un étonnant polyglotte. Bientôt en effet,
saint Laurent de Brindisi (de Brindes) acquiert et maîtrise sept
langues : latin, grec. syriaque, hébreu, italien, allemand et
français.
Ordonné prêtre le
18 décembre 1582, saint Laurent de Brindisi (de Brindes) discute
volontiers avec les juifs et connaît, par ses courtoises
controverses, des succès retentissants.
Sa famille
religieuse utilise au maximum ce pieux et brillant sujet. On peut en
juger par les postes occupés.
Vingt
années de charges chez les capucins
1583-1586 :
Lecteur en théologie et Écriture Sainte à Venise ;
1586-1588: Supérieur et maître des novices à Bassano del Grappa ;
1590-1592 : Ministre provincial en Toscane ;
1596-1602 : Définiteur général (membre du conseil supérieur) ;
1602-1605 : Ministre général (supérieur au sommet).
Par ailleurs,
saint Laurent de Brindisi (de Brindes) a remplie plusieurs missions
diplomatiques :
– 1599. saint
Laurent de Brindisi (de Brindes) est envoyé en Autriche et en
Bohême, avec onze confrères capucins, pour oeuvrer à la réforme
catholique. A cette occasion, saint Laurent de Brindisi (de
Brindes) implante son Ordre à Prague, Vienne et Gratz.
– 1601-1602. Le
pape Clément VIII envoie saint Laurent de Brindisi (de Brindes) à
l'empereur Rodolphe II, commandant en chef des forces catholiques
contre les Turcs.
Le Souverain
Pontife précise l'ordre de mission et la valeur du renfort : « Ce
capucin, animateur spirituel, vaut une armée entière. »
Effectivement, promu aumônier des troupes impériales, l'émissaire
papal devient le plus puissant soutien de Philippe Emmanuel de
Lorraine, duc de Mercoeur. Combattant à un contre cinq, les forces
anti-ottomanes, galvanisées par leur chapelain, écrasent les Turcs à
Szekes-Fejerdars, près d'Albe-Royale, en Hongrie.
Au plus fort de
l'engagement, saint Laurent de Brindisi (de Brindes) , un moment
cerné par l'ennemi, est dégagé par ses compagnons de lutte : « Votre
place n'est pas ici », lui crient-ils. « Vous vous trompez,
répond-il, c'est bien ici que, de par Dieu, je dois être. En avant !
La victoire est à nous ! »
L'année suivante,
dans l'oraison funèbre de Mercoeur, prononcée à Notre-Dame de Paris
le 27 avril 1602, François de Sales évoque, six mois plus tard, la
mémorable victoire:
Héroïsme des aumôniers militaires capucins
Le duc de
Mercoeur avait toujours en son armée des Pères capucins, lesquels
portant une grande croix, non seulement animaient les soldats, mais
aussi, après la confession générale que tous les catholiques
faisaient en signe de contrition, leur donnaient la sainte
bénédiction. Mais surtout c'était une belle chose que de voir ce
général exhorter ses capitaines à la constance, leur remontrer que
s'ils mouraient ce serait avec le mérite du martyre, et parler à
chacun en sa propre langue, français, allemand, italien
(Œuvres complètes de Saint François de Sales, éd. d'Annecy,
t. 7, p. 448).
– 1606. A la
suite d'une sollicitation de la cour de Prague, saint Laurent de
Brindisi (de Brindes) reçoit du pape Paul V l'ordre formel :
« Passez en Allemagne pour y travailler aux affaires
politico-religieuses de l'Empire ».
Saint Laurent de
Brindisi (de Brindes) devient conseiller ordinaire de Maximilien Ier,
duc de Bavière. saint Laurent de Brindisi (de Brindes) va jouer un
rôle capital pour créer, développer et animer la « Ligue
catholique », face à l'« Union évangélique protestante ».
De plus,saint
Laurent de Brindisi (de Brindes) habile négociateur obtient le
financement partiel de cette vaste entreprise par la cour madrilène.
– 1612. Fruit de
l'action de saint Laurent de Brindisi (de Brindes) : règlement des
questions litigieuses entre la monarchie des Habsbourg et les
électeurs catholiques.
– 1618. saint
Laurent de Brindisi (de Brindes) est Chargé par les Napolitains
d'assumer leur défense contre les exactions du vice-roi, duc d'Ossuna,
saint Laurent de Brindisi (de Brindes) part pour Madrid et se rend à
Lisbonne afin d'obtenir une audience de Philippe III. La mort le
surprend : saint Laurent de Brindisi (de Brindes) est âgé de
soixante ans.
Saint Laurent de
Brindisi (de Brindes) a construit une synthèse doctrinale puissante.
Il est un parfait émule des deux docteurs jésuites, ses
contemporains : le Hollandais Pierre Canisius (+ 1597) et le Toscan
Robert Bellarmin (+1621).
Il a notamment
laissé une « Dissertation dogmatique sur Luther » et
840 homélies ou sermons.
Extraits :
Saint Laurent de
Brindisi (de Brindes) prononce souvent cette formule, recueillie par
les premiers biographes et authentifiées par les recherches du Père
Laurent d'Aoste.
Par le
signe de croix
Grâce à ce geste
sacré et par l'intermédiaire de la Vierge Marie, que le Seigneur
vous bénisse et vous ait en sa sainte garde !
Qu'il vous montre
son visage et vous prenne en pitié pour vous conférer la paix !
Puisse le
Tout-Puissant vous rendre la santé après laquelle vous soupirez, par
Notre-Seigneur Jésus-Christ !
Par ce signe de
croix, que le Rédempteur vous guérisse, lui qui calme toutes
langueurs et infirmités en même temps qu'il délivre tous les
possédés du démon.
Que Jésus-Christ
et la Vierge Marie vous bénissent, par le signe de la sainte croix !
Merveilleux effets de la Parole divine
La Parole de Dieu
est lumière pour l'intelligence, feu pour la volonté. Par elle,
l'homme peut connaître Dieu et l'aimer. Pour l'homme intérieur qui,
par la grâce, vit du Saint-Esprit, c'est du pain et de l'eau. Mais
ce pain est plus doux que le rayon de miel, cette eau est meilleure
que le vin et le lait. Pour l'âme spirituelle, quel trésor de
mérites !
On l'appellera
donc : or et pierre précieuse. Contre le coeur obstiné dans le vice,
quel marteau !
Contre la chair
rebelle, le monde et le démon : épée qui tranche le péché !
Deuxième
sermon de carême 5, 1.
Les œuvres
compètes de saint Laurent de Brindisi (de Brindes) commencent par
les écrits sur la Vierge Marie : 84 sermons sur les prérogatives de
l'Immaculée
Voici cinq
extraits :
Arche
de la divinité
Autrefois
c'était dans l'Arche du Testament du Seigneur, Arche qui était
trésor et trône de la divinité, que les véritables Israélites
plaçaient pieusement tout leur espoir et leur salut.
C'est à cette
Arche qu'ils recouraient dans leurs besoins et leurs adversités. Ils
l'honoraient par-dessus tout; prosternés devant elle, ils priaient
du fond du coeur pour obtenir les secours divins (1 S 4, 3).
Aujourd'hui,
les vrais Israélites, c'est-à-dire les fidèles du Christ, les fils
légitimes de la sainte Église, n'agissent pas autrement envers la
Vierge, Mère de Dieu, Arche vivante de la divinité. C'est en elle,
après le Christ qu'ils ont placé toute l'espérance de leur salut,
c'est à elle qu'ils recourent
Dixième sermon
sur la salutation angélique : exorde
Médiatrice
auprès de l'unique Médiateur
Sans aucune
injure envers Jésus, sa Mère est appelée notre vie et notre
espérance.
Certes, elle
ne l'est pas comme le Christ lui-même ;
elle ne l'est pas davantage
au même titre que Dieu.
Elle est la
vie, puisque c'est par son intermédiaire que nous sommes
rendus,participants du fruit de vie, né de son sein.
Comme l'appelle Epiphane (Contre les hérétiques, 42, 1050 ) Marie
est « mère des vivants». Par son enfantement du Christ, la voilà,
pour nous, cause de vie éternelle.
De la sorte, par le Christ et après
lui, la voilà devenue pour le monde entier cause de l'éternel Salut.
D'autre part,
elle est notre espérance, puisque notre Mère très tendre, notre
Médiatrice et notre Avocate auprès de son Fils, de qui il n'est rien
qu'elle ne puisse obtenir.
C'est pourquoi saint Bemard, dans son Sermon sur la Nativité de
la Vierge (183, 1015), l'appelle « échelle des pécheurs » et la
proclame : « Parfaite Médiatrice auprès du Médiateur» (Mediatricem
ad mediatorem). Voilà pourquoi, Frères : c'est en Marie, Mère
de Dieu, qu'après le Christ, son Fils, nous devons placer toute
l'espérance de notre salut
Dixième sermon
sur la salutation angélique : conclusion.
Regina coeli
Marie est la
première forme et l'exemplaire, l'archétype de toute l'Église des
élus de Dieu. Le Seigneur la prédestina, au-dessus de tous les
saints ; il la
prédestina au suprême degré de grâce, au suprême degré de
gloire, au suprême degré de dignité. De la sorte, la
Vierge est bien vraie Fille de Dieu, Épouse et Mère de Dieu,
Reine des anges et de tous les saints
Fundamenta ejus :
deuxième sermon, p. 147.
Vierge aux
miracles
Les trois
fleuves de la Divinité : le fleuve de la puissance, celui de la
sainteté, celui de la bénignité divine
se déversent en Marie, cette mer immense. De la sorte, la
Vïerge est devenue sainte et clémente entre toutes les créatures :
d'une puissance, d'une sainteté et d'une clémence qui ne sont
dépassées que par celles de Dieu. Aussi peut-elle opérer des
miracles et nous combler de multiples bienfaits
Dixième sermon
sur le Cantique, III, p. 297.
Reine de toutes
créatures
Marie, en qui
Dieu fit alliance avec l'humanité,
en qui le Verbe s'incarna, se trouve toute proche du
Seigneur et très intimement unie à lui comme épouse, toute
proche et intimement unie à Dieu comme mère
Septième sermon
sur la salutation angéligue.
Un pieux enfant
de Marie.
Tel est, en
plénitude, le capucin soldat, au témoignage même d'un érudit
moderne, son confrère, le Père Jérôme de Paris. De ce dernier,
quiconque veut des renseignements puisés à la source doit lire le
brillant essai : « La Doctrine mariale de saint Laurent de Brindes »
(Paris, 1933). La leçon dispensée culmine en cette expression
dogmatique : « Il ne s'agit pas seulement d'honorer Marie par
l'imitation de ses vertus. Nos hommages montent vers elle, non comme
ils montent vers Dieu, mais comme il convient à une créature
privilégiée » (Op. cit., pp. 180-189).
Quant à la
touchante dévotion de ce fils de la Vierge, les éditeurs capucins la
caractérisent :
Ravi en Dieu, par
Marie Frère Laurent a constamment le nom de Marie dans le cœur et
sur les lèvres. Le plus souvent, alors qu'il contemple ses
grandeurs, le ravissement de l'extase s'empare de lui. En voyage, il
aime chanter les louanges mariales, répétant de préférence celles
que composa Pétrarque (fi 1374)... Ne signe-t-il pas habituellement
son appartenance : « Nos cum prole pla benedicat Virgo Maria »
(Comme membres de sa famille qui la vénèrent, que la Vierge Marie
nous bénisse !) (oeuvres complètes, le vol., pp. 17 et 18).
Prière de saint
Laurent de Brindisi (de Brindes)
Dieu de
miséricorde, détruis tout mal.
Par ta grâce, rends bons ceux qui sont mauvais,
afin que nous parvenions tous au ciel
Autre citation
de saint Laurent de Brindisi (de Brindes) :
La philosophie
n'est qu'une simple émanation de la théologie.
En effet, le Seigneur apparaît aussi bien dans les Écritures que
dans la Nature. (Œuvres complètes, V 3, pp. 14-15).
D'abord,
guérissons-nous du péché, cette plaie purulente.
Courage,
confiance et espérance, pour cette œuvre des œuvres
En premier
lieu, il importe, du coeur, d'arracher les vices
(VI, 626 et XI, 340).
Saint Laurent de
Brindisi (de Brindes) a commenté 35 000 textes bibliques et en cite
90 000.
La fête de saint
Laurent de Brindisi (de Brindes) est le 21 juillet.
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