Loup de Troyes Évêque

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Loup de Troyes
Évêque, Saint
+ 478

Loup (saint), évêque de Troyes, naquit vers 383, à Toul, d'une famille distinguée, et se livra dès sa jeunesse à l'étude du droit, afin de devenir avocat. Après avoir brillé dans le barreau, le désir d'embrasser la vie religieuse le porta à se séparer de Piméniole, son épouse, qui était sœur de saint Hilaire d'Arles, et avec laquelle il avait passé six ans. Piméniole, de son côté, embrassa aussi la continence ; mais on ignore ce qu'elle devint ensuite. Loup, après avoir distribué ses biens aux pauvres se retira dans la célèbre abbaye de Lérins, alors gouvernée par saint Honorât, et il y trouva saint Hilaire, son beau-frère. Il y avait passé un an dans la pratique des plus parfaites vertus, lorsque, le saint abbé ayant été élevé sur le siège d'Arles en 427, Loup se rendit à Macon pour se défaire d'un bien qu'il possédait dans le voisinage de celte ville, afin que, n'ayant plus rien en propre, il pût pratiquer la pauvreté dans toute sa rigueur; mais lorsqu'il se disposait à retourner à Lérins, les députés de l'Eglise de Troyes vinrent le demander pour succéder, sur le siège de cette ville, à saint Ours, qui venait de mourir. Malgré sa résistance et ses supplications, il fut sacré par les évêques de la province de Sens. Sa nouvelle dignité ne changea rien au genre de vie qu'il menait à Lérins : il couchait sur des planches, et passait la moitié des nuits en prière ; il était quelquefois trois jours sans prendre aucune nourriture, et il ne rompait ce long jeûne que pour manger du pain d'orge.

Il fut désigné, en 429, par les évêques des Gaules, assemblés à Arles, pour accompagner en Angleterre saint Germain, que le pape saint Célestin venait de nommer son vicaire apostolique, pour aller combattre dans cette ile l'hérésie de Pelage. A peine furent-ils débarqués, qu'une foule immense, attirée par le bruit de leur sainteté et de leurs miracles, vint à leur rencontre ; et comme les églises ne pouvaient contenir cette multitude, les deux évêques prêchaient souvent en pleine campagne. Leurs discours affermissaient les fidèles dans la foi, et ramenaient à la vérité les personnes engagées dans les erreurs pélagiennes. Quoique saint Loup n'ait joué que le second rôle dans cette mission, qui produisit des effets si salutaires dans la Grande-Bretagne, il prouva qu'il était digne du choix qu'avaient fait de lui les évêques des Gaules ; et après la mort de saint Germain, ses collègues dans l'épiscopat le regardaient comme leur chef, du rapport de saint Sidoine Apollinaire, qui l'appelle la règle des mœurs, la colonne de la vérité, l'ami de Dieu, le médiateur des hommes auprès du ciel. On cite, comme une preuve du zèle avec lequel il courait après les brebis égarées, la conversion d'un nommé Dallius, qui avait quitté sa femme et s'était retiré à Clermont. Saint Loup écrivit à saint Sidoine, évêque de cette ville, une lettre pleine de force et d'onction tout à la fois, celui qu'elle concernait, ne l'eut pas plutôt lue, qu'il fut saisi d'un remords salutaire, et qu'il prit la résolution de retourner vers sa femme. Quoi de plus admirable, s'écrie saint Sidoine à cette occasion, qu'une réprimande qui convertit un pécheur, en lui faisant aimer celui par qui il est réprimandé ? Nous n'avons plus cette lettre, ni plusieurs autres qu'il écrivit à différentes personnes : il ne nous reste que celle qu'il adressa, en 471, au même saint Sidoine, pour le féliciter de sa promotion à l'épiscopat.

Lorsque Attila, suivi d'une armée de barbares, vint fondre sur les Gaules, au milieu du Ve siècle, et qu'il s'approchait de Troyes, après avoir pris cl saccagé Reims, Cambrai, Besançon, Auxerre et Langres, le saint évoque, voyant son troupeau dans la plus grande consternation, adressa au ciel, pendant plusieurs jours, des prières ferventes accompagnées de larmes et de jeûnes. Prenant ensuite une résolution hardie, il alla, revêtu de ses habits pontificaux, à la rencontre du roi des Huns, et lui demanda qui il était. Je suis, dit Attila, le fléau île Dieu. — Nous respectons, reprit le saint évêque ce qui nous vient de la part de Dieu ; mais si vous êtes le fléau au moyen duquel le ciel nous chasse, souvenez-vous Je ne faire que ce qui vous est permis par la main toute-puissante qui vous meut et vous gouverne. Attila, frappé de ces paroles promit d'épargner Troyes, et conduisit ses troupes cinq lieues plus loin, dans la plaine de Méry-sur-Seine, où il fut battu par les Romains que commandait le brave Aetius. Après sa défaite, Attila, obligé de repasser le Rhin, voulut que saint Loup l'accompagnât dans sa retraite, s'imaginant que la présence d'un si grand serviteur de Dieu serait une sauvegarde assurée pour lui et pour ses troupes : et lorsqu'il le congédia sur les bords du Rhin, il se recommanda à ses prières. Mais cette démarche de saint Loup irrita les généraux de l'empire, et ils l'accusèrent d'avoir favorisé l'évasion des barbares. Il fut donc obligé de quitter son siège pour laisser l'orage se calmer, et il se retira sur une montagne, où il vécut en ermite. Deux ans après, son innocence ayant été hautement reconnue, il revint au milieu de son troupeau, à la sanctification duquel il travailla avec une nouvelle ardeur. Il mourut l'an 478, dans un âge très avancé, après avoir gouverné son Eglise pendant cinquante-deux ans. Il fut enterré dans une église qui prit son nom, et où l'on garda ses reliques jusqu'à ce qu'on les transfère à la cathédrale. Il était autrefois honoré en Angleterre, où l'on avait érigé plusieurs églises sous son invocation.

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