Manuel Gonçalves Cerejeira naquit le 29 novembre 1888, à
Santa Marinha do Lousado, dans
le Nord du Portugal, non loin de Balasar (Alexandrina Maria da Costa), sur le
diocèse de Braga.
Ses premières études il les fit au Séminaire de Guimarães —
la ville berceau — entre 1899 et 1906. Puis, non loin de là, à Porto, il
continua son instruction au Lycée Alexandre Herculano, entre 1905 et
1906.
Son cours de théologie il le suivit au Séminaire de Braga, de
1906 à 1909 et ensuite, il s’inscrivit à l’Université de Coimbra, pour y
parfaire son doctorat dans cette même matière. Il y fut ordonné prêtre le 11
avril 1911. Il obtint son diplôme de théologien en fin d’année 1912.
Il suivit aussi des cours de Droit, mais ne termina pas
ceux-ci, car il opta pour la licence en Lettres, matière pour laquelle il obtint
le diplôme, en 1916, celui-ci lui permettant d’être aussitôt nommé professeur en cette
matière.
Le 23 mars 1928 il est nommé archevêque titulaire de
Mytilène.
Suite au décès, le 5 août 1928, du Cardinal António Mendes
Belo, alors Patriarche de Lisbonne, Manuel Cerejeira fut élu Vicaire Capitulaire
pour le « siège vacant », puis, le 18 novembre de la même année il fut élu
Patriarche de Lisbonne — dans la longue liste, il devenait le quatorzième
Patriarche. Lors d’un consistoire secret du 16 décembre 1929, fut décidée son
ascension au cardinalat, devenant ainsi le plus jeune cardinal de son temps, et
reçut son béret des mains de Pie XI, en même temps que le cardinal Pacelli
(futur Pie XII).
Il prit possession de son Siège le jour de la fête de Saint
Vincent, le 22 janvier 1930 et fit son entrée solennelle le 2 février suivant.
Le Saint-Siège et le Portugal lui doivent la signature du
Concordat de 1940 entre la République Portugaise et le Vatican.
Il fut également le fondateur infatigable de l’Université
Catholique de Lisbonne.
Il est bon de rappeler ici que le Cardinal Manuel Cerejeira
était un « inconditionnel » admirateur et protecteur de la bienheureuse
Alexandrina de Balasar, et pour cause : elle avait été l’instrument auprès de
Dieu de la conversion de l’un des frères du Cardinal qui s’était dangereusement
éloigné de la foi catholique.
Le bon Cardinal ne l’oubliera plus jamais et, nous savons que
lors de son décès, on trouva sur sa table de nuit le Journal spirituel (Cristo Gesú in Alexandrina – Anthologie des écrits de la Bienheureuse compilés
par le Père Umberto Pasquale, son deuxième Directeur spirituel) de la
bienheureuse de Balasar, qu’il lisait régulièrement et lui tenait même la place
de livre de méditation.
Après une vie bien remplie au service de l’Église et de son
pays qu’il aimait profondément, il remit sa belle âme à Dieu, laissant derrière
lui tout un pays en larmes.
Alphonse Rocha
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