Maria Anna Sala naquit
à Brivio (province de Lecce, Italie du SE), le 21 avril 1829,
cinquième des huit enfants de Giovanni Maria Sala et de Giovannina
Comi, parents profondément chrétiens et vivant à l’aise en
de
bonnes conditions économiques. Monsieur Sala avait sa place dans le
commerce du bois et possédait une belle villa au centre du pays.
Baptisée le jour-même de la naissance, la petite fille reçut les
noms de Maria Anna Elisabetta.
Comme ses nombreux
frères et sœurs, Maria Anna reçut au sein de cette grande famille
une bonne éducation chrétienne et une solide formation. Très
intelligente, elle fut vite remarquée par sa maîtresse, Mademoiselle
Alessandrina, à l’école primaire. Elle reçut la Confirmation le 12
septembre 1839, à dix ans, et pour la première fois l’Eucharistie,
comme c’était la coutume à cette époque.
Comme elle avait de
bonnes dispositions pour l’étude, on la confia aux Sœurs Marcellines
de Vimercate, une récente congrégation fondée près de Milan par Mgr
Luigi Biraghi, pour l’éducation chrétienne des jeunes filles de
cette bourgeoisie qui commençait à se développer alors. En novembre
1846, à dix-sept ans, Maria Anna obtint brillamment son diplôme de
l’enseignement pour les écoles primaires.
Elle rentra aussitôt
dans son pays et se donna pleinement à l’assistance auprès de sa
mère malade, aux soins de ses petits frères et sœurs, mais aussi
autant que possible auprès des petits enfants de la paroisse, aux
malades et à ceux qui étaient dans le besoin. Bientôt, elle sentit
en elle cet appel divin à la consécration totale, au témoignage pour
le Christ dans les écoles, et entra chez les Sœurs Marcellines.
Il y eut quelques
difficultés, car alors la famille subit quelques revers économiques
; mais Dieu aidant, elle fut accueillie par le Fondateur lui-même.
Là elle put s’épanouir et donner libre cours à ses deux aspirations
fondamentales : nourrir une intense vie intérieure, et se donner
activement à l’apostolat parmi les jeunes filles.
Son noviciat, commencé
en 1849, se prolongea au-delà des temps habituels, à cause des
vicissitudes politiques que l’Italie traversait alors, de sorte
qu’elle ne prononça ses vœux qu’en 1852, au moment où la
Congrégation obtenait enfin l’érection canonique, qui est la
reconnaissance officielle de la part de l’Église et du gouvernement
(autrichien) d’alors.
Elle enseigna
successivement la musique et le français dans les écoles primaires,
en diverses écoles, jusqu’à Milan, où elle fut aussi assistante à
l’Hôpital militaire, tout en préparant et obtenant brillamment le
diplôme supérieur de l’Enseignement. Puis elle fut supérieure
adjointe des élèves des grandes classes, envoyée ensuite à Gênes
avec la même charge, et eut aussi des responsabilités importantes à
Chambéry, où elle enseigna et dirigea des groupes de sœurs et de
grandes élèves italiennes qui apprenaient le français.
La volonté du fondateur
des Sœurs Marcellines était que les religieuses fussent en constant
rapport avec les élèves, jour et nuit, à l’étude et à la récréation,
à la prière et au travail, à table et au dortoir. C’était une tâche
vraiment harassante, que notre Maria Anna accomplissait avec
fidélité, sérénité et profond esprit de responsabilité, pendant plus
de quarante années.
Rappelée à la
maison-mère, elle fut Assistante Générale, sachant donner
d’excellents conseils pour les affaires de la Congrégation.
Maîtresse des novices, bibliothécaire, chancelière, économe :
partout elle montra sagesse, prudence et exactitude, faisant tout
remonter à la gloire de Dieu. Toujours disponible, son “J’arrive de
suite” était proverbial.
Un des sacrifices qui
lui coûta beaucoup fut son transfert de Gênes à Milan. “J’ai honte
de moi-même, disait-elle, parce que je me croyais prête à tout
sacrifice, mais en pratique, la nature se manifeste encore bien
vivace”.
Aux fatigues
quotidiennes vint s’ajouter une tumeur à la gorge. Douleurs intenses
et crises de toux lui imposaient d’interrompre son cours, mais elle
se dominait, s’excusait pour le “mauvais exemple” qu’elle donnait,
et achevait la leçon imperturbablement.
Elle s’éteignit enfin
le 24 novembre 1891, à Milan, en odeur de sainteté. En 1920, on
retrouva son corps absolument sans corruption, et elle fut béatifiée
par Jean-Paul II le 26 octobre 1980.
Source :
www.vatican.va
Traduit de l’italien
par Bruno Kiefer, prêtre
VOIR : http://www.marcelline.org/ |