Verena Bütler naît
en 1848 à Auw, canton d’Argovie (Suisse), dans une famille de
paysans modestes qui
compte en tout huit enfants. Elle fait sa
première communion avec une grande ferveur et dès lors, la
dévotion à l’Eucharistie demeurera un des piliers de sa
spiritualité.
Elle entre en 1867
chez les Capucines de Maria Hilf à Altstätten et prend le nom de
Maria Bernarda du Saint Cœur de Marie. Elle assume bientôt les
responsabilités de maîtresse des novices puis de supérieure.
L’Église de l’Équateur demandant des missionnaires, elle
s’embarque avec six compagnes.
Partie pour une
fondation, elle se trouve rapidement à la tête d’un nouvel
institut : la Congrégation des Sœurs franciscaines de Marie
Auxiliatrice. A Chone (13 000 habitants), elle se dévoue à des
soins charitables et à l’apostolat. Les conditions sont
difficiles : chaleur équatoriale, pauvreté, malentendus avec les
autorités ecclésiastiques. Elle supporte tout sans juger
personne et en pardonnant à ses détracteurs. Elle essaime dans
d’autres localités de l’Équateur.
Une révolution
d’inspiration maçonnique l’oblige à fuir le pays en 1895. Avec
15 sœurs, elle arrive à Carthagène, en Colombie, où l’évêque de
cette ville les a invitées, leur confiant une dépendance
délabrée de l’hôpital appelée “Obra Pia”. Sa Congrégation
essaime en Colombie puis au Brésil et en Autriche, mais
elle-même ne reverra jamais son pays natal. Elle visite ses
fondations dont elle partage les humbles travaux.
Sa spiritualité est
marquée par l’esprit franciscain : amour de Dieu s’exprimant par
l’amour de tout homme, spécialement des pauvres et des
marginaux ; respect des ministres du Seigneur ; conscience
d’être fille de l’Église, “notre sainte Mère l’Église”,
comme elle aimait le redire.
Sœur Maria
Bernarda reste un exemple admirable : forte, prudente,
spirituelle, enseignante, missionnaire… malgré les “coups durs”
qui ne l’ont pas épargnée. Elle a laissé à l’Église un
témoignage merveilleux de dévouement à la cause de l’Évangile,
en enseignant à tous, surtout aujourd’hui,
qu’il est possible d’unir contemplation et action, vie avec Dieu
et au service de ses frères et soeurs, en portant Dieu aux
hommes et les hommes vers Dieu.
Morte en Colombie
en 1924, Sœur Maria Bernarda avait été béatifiée par Jean Paul
II le 29 octobre 1995. Canonisée le 12 octobre 2008, au Vatican,
par le Pape Benoît XVI.
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