Marie Joséphine
Caroline Brader naît en 1860 dans le canton de Saint-Gall (Suisse).
Son père s'appelle Joseph
Sébastien et sa mère Marie Caroline Zanner.
L'enfant est baptisée le lendemain de sa naissance. Elle est fille
unique. Douée d'une intelligence hors du commun, sa mère soigne son
éducation intellectuelle et morale et l'entoure d'affection. A
l'école primaire, la petite Caroline est toujours la première. De
même pour ses études secondaires qu'elle suit à Altstätten au
collège des Franciscaines de "Maria Hilf" (Sœurs cloîtrées du
Tiers-Ordre de saint François).
En 1880, alors que le
monde lui sourit, elle entre comme religieuse à 20 ans chez ces
mêmes Franciscaines après une opposition initiale de sa mère,
compréhensible par le fait qu'elle est veuve et n'a pas d'autre
enfant. En 1881 elle prend l'habit et reçoit le nom de Marie Caritas
de l'amour du Saint-Esprit. Elle fait ses vœux en 1882. Vu sa
formation, elle enseigne dans le collège attenant au couvent. Les
religieuses cloîtrées, à la fin du 19ème siècle, ayant
été autorisées à prendre une activité missionnaire à l'extérieur,
des évêques de pays de mission se mettent à solliciter les couvents
pour leur pays. L'évêque de Portoviejo en Equateur écrit aux
religieuses de Maria Hilf leur proposant de travailler comme
missionnaires dans son diocèse. Elles répondent avec enthousiasme,
l'une des plus ardentes étant la mère Caritas Brader. Elles sont six
à partir. La responsable, la future bienheureuse Maria Bernada
Butler ; porte ce témoignage sur la mère Caritas: "Elle part pour la
Fondation avec la plus grande générosité. Elle ne recule devant
aucun sacrifice. Son sens pratique et son intelligence pédagogique
pourront rendre à la Mission les plus grands services." Les sœurs
partent en 1888 et aboutissent à Chone. Là, au prix d'un dur
travail, la mère Marie Caritas catéchise des groupes innombrables
d'enfants. En 1893, alors que l'Equateur est menacé par une
persécution religieuse, elle est envoyée pour faire une fondation en
Colombie dans le village andin de Tùquerres à 3000 m. d'altitude.
Elle y manifeste son ardeur missionnaire: elle aime les autochtones
et n'épargne aucun effort pour aller vers eux afin de leur annoncer
l'Evangile, ne reculant pas devant les dangers de la montagne (froid
intense des Hauts Plateaux) ou l'enchevêtrement de la forêt
amazonienne. Pour faire face au besoin urgent de missionnaires dans
le vaste champ de l'apostolat, elle fonde avec l'aide d'un Père
allemand la congrégation des ‘Franciscaines de Marie Immaculée’ le
31 mars 1893. Elle est composée d'abord de jeunes Suissesses
auxquelles s'ajoutent bientôt des vocations du pays. Avec une
confiance illimitée dans la Divine Providence, la Mère Caritas crée
également des écoles, spécialement dans les quartiers pauvres,
elle-même et ses sœurs vivant la pauvreté franciscaine. Elle veut
que ses Filles soient instruites pour être d'autant plus efficaces;
la vertu doit être leur première étude. Elle les exhorte à "voir la
volonté de Dieu en toutes choses et à faire sa volonté avec joie".
D'où la devise qui conduit sa vie: "Il le veut." Elle tient à unir
la contemplation à l'action. Animée d'un grand amour pour
l'Eucharistie dans laquelle elle trouve son inspiration, elle
obtient d'instaurer dans sa Congrégation l'adoration perpétuelle
(diurne et nocturne) et elle diffuse la dévotion eucharistique.
A 82 ans, sur le point
de mourir, elle dit à ses sœurs: "N'abandonnez pas les bonnes œuvres
de la Congrégation, les aumônes et une grande charité à l'égard des
pauvres, une grande charité entre les sœurs, une profonde adhésion
aux évêques et aux prêtres." Elle meurt à Pasto (Colombie). Elle est
vénérée immédiatement comme une sainte et les fidèles n'ont jamais
cessé de venir prier sur sa tombe pour obtenir des grâces.
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