Antonina (Antoinette) De Angelis naît
en 1880 au petit village de saint Grégoire dans les Abruzzes en
Italie centrale. Enfant vertueuse et gaie, laborieuse, elle aide son
père aux travaux des champs, ce qui ne favorise
pas une
fréquentation régulière de l’école. Malgré cela, elle se débrouille
pour apprendre à lire et à écrire, et pour savoir son catéchisme
qu’elle enseigne ensuite aux autres. Jeune fille, elle désire se
faire religieuse mais sa mère s’y oppose. Elle s’en ouvre à son curé
qui l’encourage dans sa vocation et lui fournit sa dot. Elle entre
en 1904 chez les “Filles de N.-D. de la Miséricorde” fondées en 1837
par sainte Marie Joséphine Rossello pour l’éducation des jeunes
filles. Elle fait ses vœux en 1905 et reçoit le nom de Sœur Maria
Ludovica (Marie-Louise). En 1907, c’est le départ pour l’Argentine
où, à l’époque émigrent beaucoup d’italiens.
Arrivée à Buenos Aires, on la dirige
vers un ‘hôpital’ pour enfants qui se réduit à deux salles
construites en bois et une clôture de barbelés. Pas question de
faire de la Sœur une infirmière ou une responsable puisqu’elle n’a
pas d’instruction. On l’emploie donc pour la cuisine, mais elle
accomplit toutes les fonctions qu’on lui confie avec une telle
compétence qu’elle devient peu à peu responsable de
l’administration, charge qu’elle occupera jusqu’à la fin, ainsi que
supérieure de la communauté. Elle crée une atmosphère familiale dans
son hôpital qui prospère : nouvelles salles, nouvelles machines.
Elle achète un domaine cultivable pour que les enfants puissent
avoir des produits frais et naturels. Toujours gaie et accueillante
malgré de graves ennuis de santé, elle ne cesse de répéter sa
devise: « Faire du bien à tous et à n’importe qui ». Et c’est ainsi
qu’elle agira pendant 54 ans à la tête de son hôpital. Débordante
d’activité, elle a toujours le chapelet à la main, “faisant de sa
vie un dialogue permanent avec le Seigneur ” (Jean-Paul II). Elle
met à profit les insomnies dont elle souffre pour coudre des
ornements liturgiques ou faire le tour de ses petits protégés. Elle
fonde un sanatorium pour la convalescence des enfants tuberculeux à
Mar del Plata, crée une chapelle avec des institutions de
bienfaisance qui deviendra paroisse.
Au début de 1962 se déclare une tumeur
à l’abdomen ; elle accepte cela en toute sérénité, répétant
souvent : « Dieu le veut. Il sait ce qu’il fait ! Que sa volonté
soit faite ! » Elle meurt le 25 février de la même année à Mar del
Plata entourée de l’affection des enfants et de la reconnaissance de
la population. Son hôpital va s’appeler :
“Hôpital de la Supérieure Ludovica”.
Jean-Paul
II la caractérise ainsi : « Dans sa physionomie se distinguent son
cœur de mère, ses qualités de guide, et le courage qui est le propre
des saints. »
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