LA NOURRITURE DE LA VÉRITÉ
Dans le Sacrement de l'autel, le Seigneur
vient à la rencontre de l'homme, créé à l'image et à la ressemblance
de Dieu (cf. Gn. 1,
27), se faisant son compagnon de route. En effet, dans ce Sacrement,
le Seigneur se fait nourriture pour l'homme assoiffé de vérité et de
liberté.
Puisque seule la vérité peut nous rendre
vraiment libres (cf. Jn. 8,
36), le Christ se fait pour nous nourriture de Vérité. Avec une
profonde connaissance de la réalité humaine, saint Augustin a mis en
évidence que l'homme se meut spontanément, et non sous la
contrainte, quand il se trouve en relation avec ce qui l'attire et
ce qui suscite en lui du désir.

S'interrogeant alors sur ce qui peut en
dernier ressort mouvoir l'homme au plus profond de lui-même, le
saint Évêque s'exclame: « Qu'est-ce que l'âme désire avec plus de
force que la Vérité ? ». Tout homme porte en effet en lui le désir
inextinguible de la vérité, ultime et définitive. C'est pourquoi le
Seigneur Jésus, « le Chemin, la Vérité et la Vie » (Jn. 14,
6), s'adresse au cœur désirant de l'homme, qui se sent pèlerin et
assoiffé, au cœur qui aspire ardemment à la source de la vie, au
cœur quêtant la Vérité. En effet, Jésus Christ est la Vérité faite
Personne, qui attire le monde à soi. « Jésus est l'étoile polaire de
la liberté humaine : sans Lui elle perd son orientation, puisque,
sans la connaissance de la vérité, la liberté se dénature, s'isole
et se réduit à un arbitraire stérile. Avec Lui, la liberté se
retrouve ». Dans le Sacrement de l'Eucharistie, Jésus nous montre en
particulier la
vérité de l'amour, qui est
l'essence même de Dieu. C'est cette vérité évangélique qui intéresse
tout homme et tout l'homme. Par conséquent, l'Église, qui trouve
dans l'Eucharistie son centre vital, s'engage sans cesse à annoncer
à tous, à temps et à contretemps (cf. 2
Tm 4,
2), que Dieu est amour. C'est justement parce que le Christ s'est
fait pour nous nourriture de la Vérité que l'Église s'adresse à
l'homme, l'invitant à accueillir librement le don de Dieu.
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