Innocent
de l'Immaculée est né en Espagne en 1887. Il devient
passioniste en 1905 sous le nom de Inocencio de la Immaculada, et
prêtre en 1920. Au cours de la révolution des Asturies,
en 1934, tandis qu'il célébrait la messe, il est arrêté
et fusillé à cause de sa foi.
Un
mois seulement avant son martyre, en septembre 1934, il arrive à
la communauté des Pères Passionistes de Mieres, qui
assurent le service pastoral des Frères de Turon, non loin de
là. Il devient leur confesseur et directeur spirituel. Le
Jeudi 4 octobre, veille de l’arrestation des Frères, il
arrive à Turon afin de permettre aux élèves de
célébrer le premier Vendredi du mois. Le lendemain,
alors qu’il célèbre la messe, il est arrêté
en même temps que les Frères, emprisonné et
fusillé avec eux le mardi suivant, 9 octobre 1934.
La
République en Espagne était en crise. En 1936,
l'assassinat de Calvo Sotelo déclenche le mouvement
« d'insurrection nationale » : c'est la
guerre civile, qui dévorera l'Espagne jusqu'en 1939. Les
atrocités sont le lot de ces périodes de folie
collective. Le clergé est visé particulièrement
par les républicains. Parmi les provinces les plus touchées
du pays, on compte celle de Ciudad Real, où se trouvait le
monastère Passioniste de Daimiel, province qui vit
l'assassinat de 40% de son clergé.
Le
P. Nicéfor de Jésus est alors le provincial des
Passionistes de cette région. Il est rentré
spécialement d'Amérique Latine, où il visitait
les maisons des passionistes, pour assister ses religieux en danger
en Espagne. Il se rend sciemment à Daimiel, où ils sont
le plus menacés. Comme supérieur, c'est lui qui les
aidera à franchir le pas du martyre. Saisis violemment de nuit
dans leur couvent de Daimiel en 1936, ils seront exécutés
par groupes, à cause de leur foi en Christ. 26 des 31
religieux de la retraite de Daimiel tombent ainsi sous les balles. La
plupart d'entre eux sont des jeunes gens qui se préparent au
sacerdoce, et qui ont entre 18 et 23 ans. Tout comme les prêtres
et les frères plus âgés qui les accompagnent, ils
sont hors politique, n'étant intéressés qu'à
aimer Dieu et leurs frères, à aimer et à donner
leur vie pour Celui qu'ils aimaient plus qu’eux-mêmes...
Il
est né en 1900 en Bulgarie, dans une famille de modestes
paysans. A 11 ans, il entre au séminaire des passionistes,
puis au noviciat, où il prend le nom d'Eugène du
Sacré-Cœur. Il fait sa profession religieuse en 1920,
puis est ordonné prêtre en 1926. En 1934 il devient curé
de la grosse paroisse de Bardarscki-Gheran. Il se révèle
alors un prédicateur brillant, que les autres paroisses, et
même les autres diocèses, réclament
régulièrement. Durant la seconde guerre mondiale il
sauve la vie de nombreux juifs. Mais cette solidarité avec les
persécutés n'était que le présage d'une
communion plus précise. En effet, en septembre 1944, les
soviétiques envahissent le pays, et cette fois ce sont les
catholiques qui vont être pourchassés de ville en ville
par une haine implacable. Les persécutions s'intensifient à
partir de 1946 : sur la demande de son évêque, le
P. Bossilkov prêche alors une mission populaire dans toutes les
paroisses, afin d’affermir les catholiques dans leur foi,
tandis que les communistes mènent une intense campagne
antireligieuse. En 1947, Eugène Bossilkov devient évêque
de Nicopoli, et en même temps la cible de la police politique.
Lors d'une visite à Rome, en 1948, dans la basilique de Sainte
Marie Majeure, à un passioniste qui lui demande le motif de sa
visite, il répond : “J'ai besoin d'une grande
grâce : mourir martyr pour mon diocèse. Seule
Notre-Dame peut me l'obtenir”. Malgré plusieurs
tentatives pour l'empêcher de retourner dans son pays, il
s'obstine à vouloir souffrir avec ses frères
catholiques. De fait, il est arrêté en juillet 1952.
Avec d'autres prêtres, il subit des tortures inouïes
autant que gratuites. Finalement la haine des communistes bulgares
éclate totalement dans un procès “contre
l'organisation catholique subversive”. Bossilbov est
condamné à mort et exécuté le 11 novembre
1952. Il a le visage d'un homme simple, fidèle à la
vérité, refusant les prostitutions morales faciles, et
un cœur doux comme celui du premier de tous les martyrs, Jésus,
l'Agneau du Père.
Elle
est née à Corinaldo en 1890. Peu après sa
naissance, sa famille s'installe près de Nettuno. Son père,
agriculteur, meurt de la malaria. Marie devient alors un grand
soutien pour sa mère. Le drame la guette en 1902: agressée,
elle préfère affronter la mort, plutôt que de
renoncer à sa virginité, consacrée à
Jésus. Son agresseur la cribla de nombreux coups de couteau.
Avant de mourir elle lui pardonna. Ce meurtre fit grand bruit en
Italie. Pie XII la canonisa en 1950, comme vierge et martyre.
Pas
plus que Gemma Galgani, sainte Maria Goretti ne fut membre
officiellement (c’est-à-dire par voie de vœux
religieux) de la congrégation passioniste. Comme Gemma, elle
fut une laïque de spiritualité passioniste. Les religieux
passionistes tenaient le sanctuaire marial de Nettuno. C’est là
que Maria les connut. Et c’est un père passioniste qui
lui fit faire sa première communion. Il était son
confesseur, et la formait à la méditation de la
Passion, la préparant ainsi sans le savoir au martyre qu’elle
devait bientôt subir. A sa mort, l’Église confia à
la congrégation passioniste le soin de défendre son
dossier pour la canonisation. Ce sont donc les passionistes qui
diffusèrent le culte de cette sainte. Le sanctuaire marial de
Nettuno, encore tenu aujourd’hui par les passionistes, devint
par leur action un sanctuaire également dédié à
sainte Maria Goretti. Quant à la maison natale de la sainte,
elle fut rachetée, et elle est gérée désormais,
par les sœurs apostoliques passionistes de Signa.
Philippe Plet, passioniste |