NOTE
INTRODUCTIVE
Ces
martyrs appartiennent à l'Église grecque-catholique
ukrainienne de rite oriental, excepté le bienheureux Léonid
Fedorov, exarque des catholiques russes de rite byzantin, mais les
démarches en vue de sa béatification ont été
conduites par le métropolite ukrainien André
Sheptytsky.
CONTEXTE
HISTORIQUE
Kiev
est le berceau du christianisme en Europe orientale. Cette terre est
évangélisée par des missionnaires venus de
Constantinople. En 988, le Prince Wladimir se fait baptiser à
Kiev avec son peuple. C'est de là que la foi et la
civilisation chrétienne se répandent dans l'Orient
européen, région à vocation œcuménique
pour une Europe invitée à respirer "avec ses deux
poumons" comme autrefois. Au 20e siècle la
majorité des Ukrainiens est orthodoxe. Les catholiques se
trouvent surtout dans la région de Lviv à l'Ouest. Dans
ce pays charnière vivent également de nombreux Juifs,
des protestants et des Musulmans; tous ont subi les vicissitudes de
l'histoire de ce siècle terrible: les deux guerres mondiales,
la rivalité entre la Russie et la Pologne sur son territoire,
la domination tyrannique et sanguinaire de deux régimes
athées: le communisme et le nazisme. On se rappelle en
particulier que Staline a réussi à faire de l'Ukraine,
ce "grenier de l'Europe", un pays où les affamés
moururent par millions. D'autre part il a rattaché de force
les catholiques Ukrainiens à l'Église orthodoxe.
Nombreux sont ces martyrs qui ont donnés leur vie par fidélité
à Rome.
En
1986, une épreuve d'un autre ordre marque le pays: la
catastrophe de Tchernobyl dont les conséquences se font sentir
encore actuellement. Sans effusion de sang, l'Ukraine a pu se libérer
du joug soviétique, peu après avoir célébré
solennellement le millénaire de son baptême en 1988, et
depuis 10 ans, l'Église catholique Ukrainienne connaît
un extraordinaire essor des vocations, mais le pays souffre d'une
crise morale et économique et les jeunes, en particulier,
émigrent en masse.
Le
voyage et les béatifications de Jean Paul II
Jean
Paul II a visité l'Ukraine du 23 au 27 juin 2001 pour
encourager ses habitants. "Je rends grâce à Dieu
qui a rendu possible ce pèlerinage qui me tenait tant à
cœur. Il a voulu être un acte d'hommage à ce
peuple, à sa longue et glorieuse histoire de foi, de
témoignage et de martyre." (Audience Générale
du 4 juillet 2001).
Le
26 juin il a béatifié en rite latin:
Joseph
BILCZEWSKI
Au
terme du synode des évêques sur l’Eucharistie,
clôturant l’Année eucharistique voulue par Jean
Paul II, le Pape Benoît XVI, son successeur, canonise le
Dimanche 23 octobre 2005 (Dimanche des Missions) cinq Bienheureux qui
se sont distingués par leur dévotion eucharistique,
notamment Saint Joseph Bilczewski.
Jozef
(Joseph) Bilczewski naît en 1860 à Wilamowice, près
de Kety, à l'époque diocèse de Cracovie,
aujourd'hui de Bielesko-Zywiec (Ukraine). La région faisait
alors partie de l'Autriche-Hongrie et aujourd’hui de l’Ukraine.
Il est l'aîné d'une famille de paysans comptant neuf
enfants. Il fait ses classes élémentaires à
Wilamowice et à Kety, puis fréquente le lycée de
Wadowice (ville natale de Jean Paul II) où il obtient le
baccalauréat en 1880. Il entre au séminaire de Cracovie
et il est ordonné prêtre en 1884. Dès les
premières années de son sacerdoce, il cultive une
passion ardente pour la vérité qui le conduit à
faire, de la recherche théologique, une voie originale pour
traduire en comportements concrets le commandement de l'amour envers
Dieu. En même temps il témoigne d'un grand amour envers
le prochain. En 1886, il obtient un doctorat en théologie à
l'université de Vienne. Il poursuit ses études à
Rome et à Paris où il se spécialise dans la
théologie dogmatique et l'archéologie chrétienne.
En 1890 il entre à l'université Jagellone de Cracovie
et l'année suivante à celle de Jean Casimir de Lviv: il
est professeur de théologie dogmatique. Doyen puis recteur de
l'université (1900), il est l'auteur de nombreux ouvrages
d'archéologie et d'histoire de l'Église. Avec ses
collègues professeurs et ses étudiants, il cultive des
rapports respectueux et cordiaux et ceux-ci lui rendent en retour
grande estime et affection. Malgré son jeune âge, il
acquiert une renommée de scientifique. Le Pape Benoît
XVI dans son homélie de canonisation note que c’est un
homme de prière : « La Messe, la Liturgie des
Heures, la méditation, le chapelet et les autres exercices de
piété scandent ses journées. Un temps
particulièrement long est consacré à l’adoration
eucharistique. » On l’appelle ‘l’apôtre
de l’eucharistie’.
Ses
capacités extraordinaires d'esprit et de cœur poussent
des gens influents à demander à l'Empereur d'Autriche
François-Joseph de le présenter au Saint Père
comme candidat au siège métropolitain de Lviv alors
vacant. Le Pape Léon XIII agrée favorablement cette
requête et le nomme Archevêque de rite latin de Lviv en
1900. Il propage la doctrine sociale de l'Église, fonde des
journaux et des revues, et soutient les mouvements naissants de
protection sociale des ouvriers. Au cours de ses 23 années de
service pastoral éclate la grande guerre de 1914-18. Lors de
la guerre polono-ukrainienne (1918-1919) il s’emploie à
faire cesser les luttes fratricides entre les deux populations. Puis
c'est l'invasion bolchevique (1919-20) qui se déchaîne
avec toute sa furie contre l'Église catholique, et enfin la
guerre polono-soviétique (1920-21) dont l'Ukraine est l'un des
enjeux. Entre 1918 et 1920, l'Archidiocèse perd environ 120
prêtres. Période de grandes souffrances où
l'Évêque intervient souvent auprès des autorités
pour défendre Polonais, Ukrainiens ou Juifs. Il encourage les
fidèles et secourt tous les pauvres, sans distinction de race,
de confession ou de rite. Il apparaît vraiment comme "l'icône
vivante du Bon Pasteur". Mais sa santé déjà
faible est minée par ces événements. Il meurt en
1923 et, comme il l'avait demandé, on l'enterre au cimetière
des indigents, lui qui, toute sa vie, a marqué un amour de
prédilection pour les pauvres.
Notons
que Jean Paul II, comme il l’a rappelé lui-même
lors de la béatification, était "dans la lignée
de la succession apostolique" du bienheureux: car il a été
ordonné évêque par Mgr Eugène Baziak,
lui-même ordonné évêque par Mgr Twardowski,
lequel avait été ordonné par Mgr Bilczewski.
Sigmund
GORAZDOWSKI
Au
terme du synode des évêques sur l’Eucharistie,
clôturant l’Année eucharistique voulue par Jean
Paul II, le Pape Benoît XVI, son successeur, canonise le
Dimanche 23 octobre 2005 (Dimanche des Missions) cinq Bienheureux qui
se sont distingués par leur dévotion eucharistique,
notamment Saint Sigismond Gorazdowski.
Zygmunt
(Sigismond) Gorazdowski (Horazdowski), "authentique perle du
clergé latin de Lviv" naît en 1845 dans une famille
profondément respectueuse des principes chrétiens. Mais
il grandit dans un climat de souffrance et d'épreuves. Dès
son jeune âge il est atteint d'une grave maladie aux poumons.
Voulant aidé ceux qui souffrent comme lui, il entreprend des
études de droit, interrompues lorsqu’il entend l’appel
au sacerdoce. Entré au grand séminaire de Lviv, il est
ordonné, en 1871, malgré son très mauvais état
de santé après avoir suivi deux ans de thérapie
intensive. En dépit de cet handicap de santé, sa
charité extraordinaire le conduit à se consacrer
inlassablement aux pauvres. Il exerce son ministère dans
différentes villes: Tartakov, Wojnilow, etc. La figure de ce
jeune prêtre qui, au mépris du danger de contagion, se
prodigue parmi les malades de Wojnilow atteints du choléra est
demeurée dans la mémoire des contemporains comme un
témoignage vivant de l'amour miséricordieux du Sauveur.
Sa passion ardente pour l'Évangile le porte à être
présent dans les écoles, dans le domaine de l'édition
et dans diverses initiatives catéchétiques. Il publie
le "Catéchisme pour le peuple" et "Conseils
pour les jeunes" à l’intention des jeunes gens et
des jeunes filles. Son activité écrite vise à
lutté contre la perte de la foi, spécialement parmi les
minorités, ce qui lui vaut de solides inimitiés
anticléricales qui le poursuivront toute sa vie. Il exerce un
intense ministère pastoral à Lviv pendant de nombreuses
années, jusqu'à sa mort. L'évêque de cette
ville est Mgr Joseph Bilczewski , canonisé avec lui. Sigmund
Goradowski écrit encore "Principes et normes
d'éducation", ainsi que d'autres textes au contenu
religieux et social. Il fonde l' "Association Bonus Pastor"
pour les prêtres. Son action apostolique s'accompagne
d'un engagement caritatif sans relâche. Il fonde une "Maison
du travail volontaire" pour donner un emploi aux pauvres et aux
sans-abri, une Cantine populaire, un "Service
d'hospitalisation", un Institut pour séminaristes et
étudiants pauvres, une "Maison de l'Enfant-Jésus"
pour mères seules et orphelins, une "École
catholique Saint-Joseph". Sa créativité et son
dévouement dans ce domaine ne connaissent pratiquement pas de
limites. Dans le souvenir des fidèles de Lviv, il demeure le
"père des pauvres" et le "prêtre des
sans-abri". Pour continuer les œuvres de charité
qu'il avait entreprises, il fonde le 17 février 1884, la
Congrégation des "Sœurs de la Miséricorde de
Saint-Joseph", Sœurs tertiaires franciscaines Quant à
lui, notait Jean Paul II, il donne l'image d'un "véritable
religieux quoique sans vœux particuliers" par le
témoignage de sa pleine fidélité au Christ
pauvre, chaste et obéissant. Il meurt en 1920, restant pour
tous un témoin privilégié de la divine
miséricorde.
Le
27 juin il a béatifié en rite byzantin-ukrainien :
Théodore
ROMZHA
Teodor
(Théodore) Georges Rhomzha naît dans une humble famille
le 14 avril 1911 à Velykyj Bychkiv dans la Transcarpathie au
Sud-Ouest de l'Ukraine. Enfant joyeux et étudiant très
populaire, il étonne tout le monde en annonçant son
intention de devenir prêtre. Il part à Rome en 1930 pour
se former au "Russicum", collège pontifical créé
à la demande de Pie XI, dans le but de se préparer à
un travail missionnaire dans la Russie soviétique. Il
fréquente aussi l'Université grégorienne.
Ordonné prêtre le 25 décembre 1936, il obtient
une licence l'année suivante. De retour dans son pays, il est
nommé au printemps de 1938 curé de Berezovo dans la
région de Chust, prêtre pauvre parmi les pauvres. En
mars 1939, après l'occupation des Carpates par les Hongrois
alliés aux allemands, le Père Romzha est nommé
directeur spirituel et professeur de philosophie au séminaire
d'Oujgorod (Uzhorod). Il est ensuite nommé administrateur
apostolique de Mukachevo et le 24 septembre 1944 il est ordonné
évêque de cette éparchie (ou diocèse).
Après avoir subi la main de fer des Nazis de 1941 à
1944, on s'attend d'un moment à l'autre à l'occupation
russe, ce qui advient. En 1946, Staline supprime d'autorité
l'Église uniate (catholique) et la rattache aux orthodoxes.
L'évêque refuse de renier l'union avec le Saint-Siège,
et se fait l'infatigable défenseur des droits de l'Église
catholique. Il s'oppose aux expulsions de prêtres et à
la confiscation des biens du clergé, ce que les Rouges
réalisent quand même par la force. Finalement les
Soviétiques lui proposent un marché: Ils cesseront
leurs persécutions s'il entraîne ses fidèles à
rejeter le Vatican pour se rallier au Patriarcat orthodoxe de Moscou.
Il refuse de céder à leurs intimidations et encourage
au contraire prêtres et fidèles à rester fidèles
à Rome. Son exemple contribue au maintien de la foi dans son
diocèse et fait de lui un symbole de la résistance.
Étant donné qu'il est difficile de trouver une raison
même fictive à son arrestation, son assassinat est alors
projeté. A l'occasion d'une visite pastorale, il est renversé
volontairement dans un accident d'automobile. Grièvement
blessé, il est transporté à l'hôpital de
Mukacevo. L'Évêque convalescent est empoisonné
par le général de la police d'État et ses agents
spéciaux et meurt le 1er novembre 1947. Il savait
que sa confession de la foi lui coûterait la vie.
Émile
KOVCH
Emilian
(Émile) Kovch naît le 20 août 1884 à
Kosmach près de Kosiv en Ukraine orientale. Son père
est un prêtre gréco-catholique de rite oriental. (Dans
ce rite il y a des prêtres mariés; le bienheureux
Emilian le sera aussi.) Il étudie philosophie et théologie
à Lviv, puis à Rome au collège ukrainien et à
l'Université urbanienne. Ordonné en 1911, il exerce
d'abord son ministère sacerdotal en Galicie , puis en
Bosnie (Yougoslavie) parmi les immigrés ukrainiens. En 1919,
il devient aumônier de l'armée ukrainienne engagée
contre les troupes bolcheviques. De 1921 à 1941, il est curé
à Peremychlyony, village de 5'000 habitants des environs de
Lviv. C'est un prêtre plein de zèle et son apostolat est
dynamique. Sa maison connue comme "la maison où les anges
volent sur le toit" offre toujours un abri aux enfants pauvres
et orphelins, bien qu'il ait déjà lui-même six
enfants. Au cours de la dure occupation allemande, il se prodigue
pour combattre l'anti-sémitisme, car son village est peuplé
en majorité de juifs. Il les aide et les baptise en masse sur
leur demande pour mettre leur vie à l'abri de la persécution,
mais l'occupant interdit cela. Il est arrêté en décembre
1942 et jeté en prison. De nombreuses personnalités,
dont le métropolite André Cheptytsky, alors à la
tête de l'Église gréco-catholique, font tout leur
possible pour obtenir sa libération. Quant à lui, il ne
faiblit pas comme en témoigne cet extrait de son
interrogatoire par un officier de la Gestapo : "Est-ce que
vous saviez qu'il était interdit de baptiser les Juifs?
― Je n'en savais rien. ― Et maintenant,
vous le savez ? ― Oui ― Est-ce
que vous continuerez à les baptiser ? ― Bien
sûr."
En
août 1943, il est transféré dans un camp de
concentration à Majdanek. Là il vit une expérience
de communion dans la souffrance qui lui fait écrire: "Hormis
le ciel, c'est l'unique endroit où je voudrais être. Ici
nous sommes tous égaux: les Polonais, les Juifs, les
Ukrainiens, les Russes, les Lettoniens et les Estoniens. Je suis le
seul prêtre ici. Lorsque je célèbre la liturgie,
ils prient tous. Chacun dans sa langue. Mais est-ce que Dieu ne
comprend pas toutes les langues? Ici, je vois Dieu, Dieu est le même
pour tous, en dépit des différences de religion qui
nous séparent." Il écrit aussi: "Priez pour
ceux qui ont construit ce camp et le système… Que le
Seigneur prenne pitié d'eux." La veille de sa mort il
écrit encore aux siens qui faisaient des démarches pour
le libérer: "Je vous en prie, ne le faites pas. Hier ils
ont tué 50 hommes. Si je n'étais pas là, qui les
aiderait à supporter de telles souffrances? Que pourrais-je
demander de plus au Seigneur? Ne vous inquiétez pas pour moi.
Réjouissez-vous avec moi…" Il meurt brûlé
dans les fours crématoires le 25 mars 1944. En 1999, il a été
reconnu comme un "Ukrainien juste" par le Conseil des Juifs
d'Ukraine.
Josaphata
HORDASHEVKA
Michaelina
Hordashevska naît en 1869 à Lviv en Ukraine occidentale
dans une famille pauvre. A 18 ans, elle fait une retraite avec le
Père Jérémie Lomnytsky, qui devient son
directeur spirituel. La même année, elle entre au
couvent dans un monastère de Sœurs contemplatives de
l'ordre basilien, appartenant à une congrégation
féminine de rite oriental, la seule existante dans le pays. En
1892, la Congrégation décide de fonder un ordre de
religieuses apostoliques. Elle en est la cofondatrice avec le Père
Kyrylo Seletsky: c'est la première congrégation
féminine de rite byzantin-ukrainien consacrée à
l'apostolat actif. Elle est élue pour en être la
première Supérieure. Elle prend alors le nom de
Josaphata. La sainteté de la bienheureuse consiste à
accomplir le devoir quotidien dans l'amour de Dieu et du prochain.
Elle entraîne ses jeunes sœurs à "servir leur
peuple là où le besoin se révèle le plus
grand". En effet, à cette époque, les gens en
Ukraine sont pauvres et délaissés matériellement
et spirituellement. Le domaine de l'apostolat qui s'ouvre aux Sœurs
est très vaste: soin aux malades, écoles maternelles,
catéchisme pour enfants et adultes. Elles s'occupent d'églises
à l'abandon et de vêtements liturgiques; elles prennent
une part active à la vie des paroisses.
Le
développement de la Congrégation est merveilleux: au
bout de 10 ans, il y a déjà 23 maisons avec 123 Sœurs.
Elles se rendent au Canada, en Croatie, au Brésil. (dernière
implantation en date: le Kazakhstan). En se remémorant chaque
jour le Christ, Sœur Josaphata trouve la force de supporter en
paix de nombreux problèmes. Atteinte d'un cancer des os qui la
fait terriblement souffrir, elle meurt à 49 ans. Sa tombe se
trouve à Rome dans la Maison Généralice.
Le
Groupe de martyrs
Nicolas
CHARNETSKY et 24 compagnons :
Nicolas
CHARNETSKY
Mykola
(Nicolas) Carneckyj (Charnetsky) naît le 14 décembre
1884 à Semakivtsi (district de Horodenka - Ukraine
occidentale). En 1903, il entre au séminaire de Stanislaviv
(aujourd'hui Ivano-Frankivsk). Durant les années 1903 à
1910, il étudie au Collège ukrainien de Rome, obtenant
un doctorat en Théologie. Ordonné prêtre en 1909,
il enseigne au séminaire de Stanislaviv, où il est
également Père spirituel. En 1919, il entre dans la
Congrégation des Missionnaires Rédemptoristes à
Zboiska, près de Lviv. En 1926, Pie XI, sur la requête
du Métropolite Andriy Sheptytsky, le nomme Visiteur
Apostolique pour les grecs-catholiques de Volyn et Polissia, où
les structures de l'Église grecque-catholique avaient été
détruites par le régime tsariste du 19e
siècle. En 1931, il est nommé Ordinaire des catholiques
de rite byzantin-slave en Pologne et reçoit l'ordination
épiscopale le 8 février 1931 à Rome.
Durant
la première occupation bolchevique, le Métropolite
Andriy le désigne comme Exarque Apostolique de Volyn et
Pidlassia. Le 11 avril 1945, il est arrêté à Lviv
par les agents du KGB, avec tous les Évêques
grecs-catholiques. Condamné au début à cinq ans
de travaux forcés en Sibérie, il passe 11 ans dans les
prisons. Il subit des tortures et des humiliations permanentes, qu'il
accepte et supporte avec une patience et une sainteté
héroïques, priant pour ses compagnons de camp, pour
lesquels il est un véritable bon pasteur. En 1956, il est
libéré et retourne à Lviv. Mais dans un état
de santé grave. Il poursuit son ministère épiscopal
à Lviv: de son lit il dirige l'Église des catacombes.
Il meurt à Lviv le 2 avril 1959. Dès le début,
les fidèles de Lviv le considèrent comme un saint
Évêque et un martyr de la foi catholique. Chaque jour,
de nombreux fidèles prient sur sa tombe.
Grégoire
KHOMYSHYN
Hryhorij
(Grégoire) (Khomyshyn naît le 25 mars 1867 à
Hadynkivtsi dans la région de Ternopil. Après ses
études au séminaire et son ordination sacerdotale, le
18 novembre 1893, il enrichit sa formation théologique en
allant étudier à Vienne entre 1894 et 1899. En 1902, le
métropolite Andrej Sheptytsky le nomme Recteur du séminaire
de Lviv. En 1904, il est nommé évêque de
Stanislaviv (actuellement Ivano-Frankivsk) et il reçoit
l'ordination épiscopale du même métropolite dans
la cathédrale Saint Georges de Lviv. Il est arrêté
une première fois en 1939 par le NKVD (KGB). Il est arrêté
une seconde fois et déporté à Kiev. Il meurt
dans les prisons du NKVD le 17 janvier 1945.
Josaphat
KOTSYLOVSKY
Josaphat
Kocylovsky naît le 3 mars 1876 au village de Pakoshivka dans la
région de Lemko. En 1907 il termine avec succès ses
études de théologie à Rome et le 9 octobre de
cette année il est ordonné prêtre. Peu après,
il est nommé vice-recteur et professeur de théologie au
séminaire grec-catholique de Stanislaviv (actuellement
Ivano-Frankivsk). Le 2 octobre 1911, il entre au noviciat de l'Ordre
basilien de Saint Josephat. Le 23 décembre 1917, il est
ordonné évêque à Premeshyl (Przemysl). En
septembre 1945, les autorités polonaises communistes
l'arrêtent une première fois, puis le relâchent ;
ils le reprennent en 1946 et le livrent à l'Union Soviétique.
Il meurt en martyr de la foi le 17 novembre 1947 à la prison
de Kiev.
Symeon
LUKACH
Symeon
Lukac (Lukach) naît le 7 juillet 1893 à Starunya dans la
région de Stanislaviv (aujourd'hui Ivano-Frankivsk). Ses
parents sont de simples villageois qui cultivent la terre. En 1913 il
entre au séminaire. Ses études sont interrompues
pendant 2 ans par la première guerre mondiale, mais il les
complète en 1919. La même année, il est ordonné
prêtre par le bienheureux évêque Grégoire
Khomyshyn. Il enseigne la théologie morale au séminaire
d'Ivano-Fankivsk jusqu'en avril 1945, où l'on se doute qu'il a
été ordonné secrètement évêque
par le même Mgr Khomyshyn. Le 26 octobre 1949, il est arrêté
par le NKVD. Il est libéré le 11 février 1955.
Il vit et agit alors en évêque de l'Église
clandestine. En juillet 1962 il est arrêté une seconde
fois et comparaît au tribunal avec le Bienheureux Ivan Slezyuk
qui est également évêque clandestin. En prison il
contracte la tuberculose, ce qui hâte sa fin, laquelle survient
le 22 août 1964.
Basile
VELYCHKOVSKY
Vasyl
(Basile) Velycovskyj (Velychkovsky) naît le 1er juin
1903 à Stanislaviv (aujourd'hui Ivano-Frankivsk). En 1920, il
entre au séminaire grec-catholique de Lviv. Il fait ses
premiers vœux de religieux Rédemptoriste à
Holosko près de Lviv en 1925 et est ordonné prêtre
le 9 octobre 1925. Frère Basile est professeur et missionnaire
à Volyn. En 1942, il devient higoumène (Prieur) de son
monastère de Ternopil. C'est là qu'il est arrêté
en 1945 et emmené à Kiev. Sa peine de mort est commuée
en 10 années de travaux forcés. Il retourne à
Lviv en 1955. En 1963, il est ordonné secrètement
archevêque à Moscou. En 1969, il est emprisonné
pour la seconde fois et condamné à une peine de 3 ans.
Ce confesseur de la foi, déjà proche de la mort est
relâché et autorisé à se rendre à
Rome, puis à Winnipeg au Canada où il meurt moins d'un
an plus tard, le 30 juin 1973.
Ivan
SLEZYUK
Ivan
Slezyuk naît le 14 janvier 1896 au village de Zhyvachiv dans la
région de Stanislaviv (aujourd'hui Ivano-Frankivsk). Il est
ordonné prêtre en 1923. En avril 1945, le bienheureux
évêque Grégoire Khomyshyn l'ordonne comme
coadjuteur avec droit de lui succéder si lui-même était
arrêté par les Bolcheviques. Peu après, le 2 juin
1945, l'évêque Ivan est arrêté et déporté
pour 10 ans dans le camp de travail de Vorkuta en Russie (Nord de
l'Oural). En 1950 il est transféré dans le camp de
travail de Mordovia, toujours en Russie. Il est libéré
le 15 novembre 1954 et revient à Ivano-Frankivsk. Il est
arrêté pour la seconde fois en 1962 et condamné à
5 ans de régime dur en prison. Il est relâché le
30 novembre 1968, mais il est régulièrement convoqué
au KGB pour des “conversations”. La dernière a
lieu 2 semaines avant sa mort. Il meurt le 2 décembre 1973 à
Ivano-Frankivsk.
Mykyta
BUDKA
Mykyta
(Nicetas) Budka naît le 7 juin 1877 à Dobromirka dans la
région de Zbarazh. En 1905, après avoir obtenu ses
diplômes de théologie à Vienne et Innsbruck, il
est ordonné prêtre par le métropolite Andrej
Sheptytsky. Le 14 octobre 1912, il est consacré évêque
à Lviv. La même année il est nommé par le
Saint-Siège premier Exarque apostolique (évêque)
des Ukrainiens catholiques du Canada. En 1928, il devient évêque
auxiliaire de l'archevêque grec-catholique à Lviv. Le 11
avril 1945, le gouvernement communiste l'arrête et le condamne
à 8 ans de prison. Il meurt martyr le 1er octobre
1949 dans un camp de concentration à Karaganda, au Kazakhstan.
Grégoire
LAKOTA
Hryhory
(Grégoire) Lakota naît le 31 janvier 1883 au village de
Holodivka dans la région de Lemko. Il étudie la
théologie à Lviv et il est ordonné prêtre
en 1908 dans la ville de Przemysl. Il obtient un doctorat en
théologie à Vienne en 1911. En 1913, il devient
professeur au séminaire grec-catholique de Przemysl, puis en
devient le recteur. Le 16 mai 1926 il reçoit l'ordination
épiscopale et il est nommé évêque
auxiliaire de Przemysl. Le 9 juin 1946 il est arrêté et
emprisonné pour 10 ans à Vorkuta en Russie. Il meurt en
martyr de la foi le 12 novembre 1950 au village d'Abez près de
Vorkuta.
Leonid
FEODOROV
Leonid
(Léonide) Fëdorov (Feodorov) naît le 4 novembre
1879 à Saint-Pétersbourg dans une famille orthodoxe
russe. En 1902 il quitte son séminaire orthodoxe et fait un
voyage à Rome où il devient catholique. Il étudie
à Anonia, Rome et Fribourg. Le 25 mars 1911, il reçoit
l'ordination sacerdotale dans le rite oriental en Bosnie. C'est là
qu'en 1913 il devient moine au monastère de Saint Théodore
le Studite. Il revient à Saint-Pétersbourg. Au bout
d'un certain temps, il est arrêté et envoyé en
Sibérie. A sa libération, en 1917, il est nommé
Exarque de l'Église catholique russe de rite oriental. En
1923, il est arrêté une seconde fois. Condamné à
10 ans de déportation, il est envoyé aux îles
Solovky sur la Mer Blanche et à Vladka. Il meurt en martyr de
la foi le 7 mars 1935. En 1937, son procès de béatification
est entrepris avec l'appui du métropolite André
Sheptytsky.
Nicolas
KONRAD
Mykola
(Nicolas) Konrad naît le 16 mai 1876 au village de Strusiv dans
la région de Ternopil. Il fait ses études
philosophiques et théologiques à Rome. Il est ordonné
prêtre en 1899 et obtient un doctorat. Il commence par
enseigner dans des écoles supérieures à
Berezhany et à Terebovlia ; puis en 1930, le métropolite
André Sheptytsky l'invite à enseigner à
l'Académie théologique de Lviv. Plus tard il lui confie
la paroisse du village de Stradch. Il est assassiné non loin
de là par les Bolcheviques avec le bienheureux Volodymyr
Pryjma. Ils revenaient tous les deux d'une visite à une
paroissienne malade qui leur avait demandé les derniers
sacrements. C'était le 26 juin 1941.
André
ISHCHAK
Andrij
(André) Išcak (Ishchak) naît le 23 septembre 1887
à Mycolayix dans la région de Lviv. Il complète
ses études théologiques aux universités de Lviv
et d'Innsbruck. En 1914 il obtient son doctorat en théologie à
l'université d'Innsbruck et il reçoit l'ordination
sacerdotale. En 1928 il enseigne à l'université de Lviv
tout en étant curé du village de Sykhiv, près de
Lviv. C'est là qu'il meurt en martyr de la foi, par les mains
des soldats de l'armée soviétique en retraite, le 26
juin 1941.
Roman
LYSKO
Roman
Lysko naît le 14 août 1914 à Horodok, près
de Lviv. Diplômé de l'Académie théologique
de Lviv, il passe une jeunesse heureuse avec sa femme au service des
jeunes. Le 28 août 1941, il est ordonné prêtre par
le métropolite André Sheptytsky. Le 9 septembre 1949,
il est arrêté par le NKVD et mis en prison à
Lviv. Les gens racontent qu'après avoir été
torturé, le jeune Père chanta des psaumes de sa voix la
plus forte, et qu'ensuite, il fut emmuré vivant. La date
officielle de sa mort est le 14 octobre 1949.
Nicolas
TSEHELSKY
Mykola
(Nicolas) Cehelskyj (Tsehelsky) naît le 17 décembre 1896
au village de Strusiv près de Ternopil. En 1923, il est
diplômé du département de théologie de
l'université de Lviv et il est ordonné prêtre 2
ans plus tard, le 5 avril 1925, par le métropolite André
Sheptytsky. Chargé de la paroisse du village de Soroko, c'est
un prêtre zélé qui prend soin de la vie
spirituelle, de l'éducation et du bien-être de ses
paroissiens. Il construit une nouvelle église. Après la
2e guerre mondiale commence une ère de répression
totalitaire. Le Père Nicolas fait personnellement l'expérience
d'intimidations, de menaces et de coups, avant d'être arrêté
le 28 octobre 1946. Le 17 janvier 1947, il est condamné à
10 ans de prison. Bien qu'il ait une femme, deux fils et deux filles,
il est déporté dans un camp de travaux forcés en
Moravie. Il connaît des conditions de vie effrayantes dans ce
camp connu pour sa rigueur et sa cruauté. Il endure de
terribles souffrances et meurt le 25 mai 1951 en martyr de la foi. On
l'ensevelit au cimetière du camp.
Petro
VERHUN
Petro
Verhun naît à Horodok près de Lviv le 18 novembre
1890. Il est ordonné prêtre par le métropolite
André Sheptytsky dans la cathédrale Saint Georges à
Lviv le 30 octobre 1927. Il est envoyé à Berlin pour
s'occuper des grecs-catholiques de cette ville et peu après il
devient Visiteur Apostolique pour les catholiques Ukrainiens
d'Allemagne. En juin 1945, il est arrêté et envoyé
en Sibérie. Il meurt en martyr de la foi le 7 février
1957 au village d'Angarski dans le territoire de Krasnoïarsk
(Russie).
Oleksa
ZARYTSKY
Oleska
Zarytscky naît en 1912 au village de Bilche dans la région
de Lviv. En 1931 il entre au séminaire de Lviv et en 1936 il
est ordonné prêtre par le métropolite André
Sheptytsky. En 1948 il est emprisonné pour 10 ans et déporté
à Karaganda au Kazakhstan. Après sa libération
anticipée en 1957, il est nommé Administrateur
Apostolique du Kazakhstan et de Sibérie, mais peu de temps
après il est de nouveau emprisonné pour une peine de 3
ans. Il meurt en martyr de la foi le 30 octobre 1963 au camp de
concentration de Dolynka près de Karaganda (Kazakhstan).
Clément
SHEPTYTSKY
Klymentij
(Clément) Šeptyckyj (Sheptytsky), le plus jeune frère
du métropolite André Sheptytsky, naît le 17
novembre 1869 au village de Prylbychi dans la région de Lviv.
En 1911, il entre au monastère de Saint Théodore le
Studite, renonçant ainsi à une carrière
prometteuse dans le monde. (C'est son frère qui a implanté
en Ukraine le monachisme studite.) Il reçoit sa formation
théologique à Innsbruck. Le 28 août 1915, il est
ordonné prêtre. Pendant longtemps, il est higoumène
(prieur) du monastère Studite à Univ, et en 1944 il
devient Archimandrite (Abbé). Durant la 2e guerre
mondiale il donne refuge à des Juifs persécutés.
Le 5 juin 1947, il est arrêté par des agents du NKVD et
condamné à 6 ans de travaux forcés. Il meurt en
martyr de la foi le 1er mai 1951 à la prison de
Vladimir (Nord-est de Moscou).
Severian
BARANYK
Severian
Baranyk naît le 18 juillet 1889. Il entre le 24 septembre 1904
au monastère de Krekhiv de l'Ordre de Saint Basile le Grand et
fait ses vœux perpétuels le 21 septembre 1910. Le 14
février 1915 il est ordonné prêtre. En 1932 il
devient higoumène (prieur) du monastère basilien de
Drohobych. Le 26 juin 1941, le NKVD l'emprisonne. Ensuite personne ne
le revoit vivant. Après le retrait des Bolcheviques, le
peuple, en faisant des recherches, retrouve son corps dans la prison,
torturé et mutilé.
Joachim
SENKIVSKY
Jakym
(Joachim) Senkivsky naît le 2 mai 1896 au village de Haji
Velyky près de Ternopil. Après avoir accompli ses
études théologiques à Lviv, il est ordonné
prêtre le 4 décembre 1921. Il poursuit ses études
à Innsbruck où il obtient un doctorat en théologie.
En 1923, il devient novice de l'ordre basilien à Krekhiv.
Après ses premiers vœux, il est transféré
au village de Krasno Pushcha, puis à celui de Lavriv. De 1931
à 1938, il occupe des fonctions variées au monastère
de Saint Onuphre, à Lviv. En 1939, il est nommé
proto-higoumène (sous-prieur) au monastère de
Drohobych. C'est là qu'il est arrêté par les
autorités communistes le 26 juin 1941 et le 29 juin il meurt
torturé à l'eau bouillante dans la prison de Drohobych.
Zénon
KOVALYK
Zynovij
(Zénon) Kovalyk naît le 18 août 1903 au village
d'Ivachev non loin de Ternopil. Il entre dans la Congrégation
des Rédemptoristes où il fait ses vœux le 28 août
1926. Il complète sa formation philosophique et théologique
en Belgique. Après son retour en Ukraine, il est ordonné
prêtre le 4 septembre 1932. Il est nommé à Volyn.
Le 21 décembre 1940 il est arrêté par le KGB à
cause des sermons qu'il prêchait au monastère des
rédemptoristes de Lviv où l'on célébrait
une neuvaine en l'honneur de L'Immaculée Conception. En 1941
il est martyrisé par les communistes qui le crucifient par
dérision contre un mur, dans la prison de Bryhidky (autrefois
couvent de Brigittines) à Lviv.
Vital
BAYRAK
Vitalij
(Vital) Bajrak (Bayrak) naît le 24 février 1907 au
village de Shvaikiytsi dans la région de Ternopil. Le 4
septembre 1924 il entre chez les Basiliens. Il est ordonné
prêtre le 13 août 1933. En 1941 il devient Higoumène
(supérieur) du monastère de Drohobych. Le 17 septembre
1945, le NKVD l'arrête. Le 13 novembre, ses biens sont
confisqués et il est condamné à 8 ans de travaux
forcés. Juste avant Pâques 1946, il meurt après
avoir été sévèrement battu dans la prison
de Drohobych près de Lviv.
Ivan
ZIATYK
Ivan
(Jean) Ziatik naît le 26 décembre 1899 dans le village
d'Odrekhova (aujourd'hui en Pologne). Il est ordonné prêtre
en 1923. En 1944 durant l'occupation nazie, il est nommé
Higoumène du monastère de Ternopil. Lorsque le Père
Provincial Josef de Vocht est expulsé en Belgique(1948), le
Père Ivan est nommé Provincial et Vicaire général
de l'Église grec-catholique. Il commence alors à être
“connu” des autorités. Il est arrêté
par les communistes le 5 janvier 1950. Il séjourne d'abord
dans la prison de Zolochiv. Ensuite il est déporté en
Russie à Ozerlag (Irkoutsk). Il meurt à la suite de
tortures.
Tarsykia
MATSKIV
Olha
Mackiv (Matskiv) naît le 23 mars 1919 au village de Khodoriv
dans la région de Lviv. Le 3 mars 1938, elle entre chez les
Servantes de Marie-Immaculée. Elle y reçoit le nom de
Tarsykia et fait ses premiers vœux le 5 novembre 1940. Prieure
de son couvent lors de l'arrivée des communistes à
Lviv, elle fait un vœu privé en présence de son
directeur spirituel, le Fr. Volodomyr Kovalyk osbm, stipulant qu'elle
voulait sacrifier sa vie pour la conversion de la Russie et le bien
de l'Église catholique. Les Bolcheviques étaient
décidés à détruire le monastère.
Dans la matinée du 17 juillet 1944, à 8 h., on sonne à
la porte : des soldats russes investissent le couvent et Sœur
Tarsykia est tuée par une balle.
Olympia
BIDÀ
Olha
Bidà naît en 1903 au village de Tsebliv dans la région
de Lviv. Elle entre chez les Sœurs de Saint Joseph et prend le
nom d'Olympia. Elle sert dans de nombreuses villes ou villages comme
catéchiste. Elle est maîtresse des novices et prend soin
des personnes âgées et infirmes. Elle a un charisme
spécial pour les jeunes et s'occupe personnellement de
l'éducation d'un grand nombre de jeunes femmes. Nommée
supérieure du couvent de la ville de Kheriv, elle fait de son
mieux pour discerner les besoins spirituels et sociaux de la
population en dépit de la pression exercée par les
communistes pour entraver leur travail. En 1951 elle est arrêtée
avec deux autres religieuses, emprisonnée pendant un certain
temps, puis envoyée en exil dans la région de Tomsk en
Sibérie. Soumise à de rudes travaux forcés, Sœur
Olympia essaie de remplir ses devoirs de supérieure auprès
de ses Sœurs, faisant venir des Sœurs isolées dans
d'autres camps afin de prier et de s'entraider ; mais peu de
temps après son arrivée, elle succombe à la
maladie et meurt le 28 janvier 1952.
Laurentia
HERASYMIV
Leukadia
Herasymiv naît le 31 décembre 1911 au village de Rudnyky
dans la région de Lviv. En 1931, elle entre chez les Sœurs
de Saint-Joseph. Elle y reçoit le nom de Laurentia et fait ses
premiers vœux en 1933. En 1951, elle est arrêtée
par des agents du KGB et envoyée à Borislav, puis
déportée à Tomsk en Sibérie. Bien qu'elle
ait une très faible santé, elle partage une chambre
avec un paralytique atteint de tuberculose dont personne ne voulait
par crainte de la contagion. Tout en supportant avec patience des
conditions de vie inhumaines, elle continue à prier
intensément. Elle meurt le 28 août 1952 au village de
Kharsk dans la région de Tomsk.
Volodymyr
PRYJMA
Volodymyr
Pryjma naît le 17 juillet 1906 au village de Stradch dans la
région de Yavoriv. Après avoir obtenu son diplôme
dans une école de chantre patronnée par le métropolite
Sheptytsky, il devient chantre et directeur de chœur à
la paroisse de Stradch. Le 26 juin 1941, alors qu'il revenait avec le
bienheureux Père Nicolas Konrad de visiter une paroissienne
malade, ils sont, dans une forêt près du village,
torturés sans merci et mis à mort par des agents du
NKVD.
Il
est le seul laïc parmi les 32 Ukrainiens béatifiés
par Jean Paul II à Lviv les 26 et 27 juin 2001. |