Mayeul de Cluny Abbé

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Mayeul de Cluny
Abbé, Saint
ca. 906-994

Mayeul naquit à Avignon vers l'an 906. Sa famille, qui était noble et riche, avait fait des donations Mayeul de Clunyconsidérables au monastère de Cluny. Il était encore jeune lorsqu'il perdit son père et sa mère. Voyant sa patrie exposée aux ravages des Sarrasins, il se retira à Macon, chez un seigneur de ses parents. Bernon, évêque de cette ville, lui donna la tonsure, et le fit chanoine de sa cathédrale, afin de le fixer dans son diocèse.

Quelque temps après, le jeune Mayeul se rendit à Lyon, pour y étudier la philosophie sous le célèbre Antoine, abbé de l'île Barbe. Les progrès qu'il fi,t dans cette science lui attirèrent l'admiration de tous ceux qui le connaissaient. Mais l'étude n'absorbait pas tout son temps, il en donnait une partie considérable aux exercices de piété. De retour à Macon, il s'y appliqua avec ardeur à la théologie; l'évêque, frappé de son mérite, lui conféra, malgré sa jeunesse, la dignité d'archidiacre.

L'archevêché de Besançon étant venu à vaquer, le prince, le clergé et le peuple s'accordèrent à élire Mayeul pour le remplir ; mais il refusa d'acquiescer à son élection. Il prit même la fuite, et se retira à Cluny, où il fit profession. L'abbé Aimard, qui découvrait en lui les plus heureuses qualités, l'établit bibliothécaire et apocrisiaire de la maison. Le premier de ces emplois lui donnait l'intendance des études; il était chargé par le second de la garde du trésor de l'église, et du soin des plus importantes affaires de la communauté.

Aimard voulant, à l'exemple de ses prédécesseurs, se donner un successeur de son vivant, fit déclarer Mayeul abbé en sa place. Ceci arriva en 948, et Aimard vécut encore jusqu'en 965. Quoique le saint ne gouvernât d'abord que comme coadjuteur, il ne laissa pas de faire connaître sa vertu et sa capacité. Il s'acquit l'estime et le respect de tous les princes de son siècle. L'empereur Othon le Grand avait en lui une confiance entière, et il lui donna une inspection générale sur tous les monastères de ses États.

Mayeul n'eut pas moins de crédit auprès de l'impératrice Adélaïde et de son fils Othon II, et il vint à bout de ménager entre eux une sincère réconciliation. Ils voulaient l'un et l'autre l'élever sur la chaire de S. Pierre ; mais ils ne purent triompher de sa résistance. Lorsqu'on le pressait de se rendre, il fit cette belle réponse : « Je n'ai pas les qualités requises pour une si haute dignité ; d'ailleurs, nous sommes, les Romains et moi, autant éloignés de mœurs que de pays. »

Comme S. Mayeul était fort savant, il s'intéressait beaucoup à l'avancement des sciences utiles. De là ce zèle avec lequel il encourageait les talents, et cette attention à faire fleurir les bonnes études.

En 991, il voulut s'assurer d'une personne propre à lui succéder, et il choisit pour coadjuteur S. Odilon, le plus illustre de ses disciples. Depuis ce temps-là il ne s'occupa plus que des exercices de la pénitence et de la contemplation. Il fut cependant obligé, à la prière de Hugues Capet, roi de France, d'entreprendre un voyage à l'abbaye de Saint-Denys, près de Paris, pour y mettre la réforme. Mais il tomba malade en route, et mourut le 11 mai 994 dans le monastère de Souvigny, à deux lieues de Moulins. Il y fut enterré dans l'église de Saint-Pierre. Le roi Hugues Capet honora ses funérailles de sa présence, et fit de riches présents à son tombeau, sur lequel on éleva bientôt un autel. C'était la manière de canoniser dans ce temps-là. S. Mayeul est nommé en ce jour (11 mai) dans le Martyrologe romain.

SOURCE : Alban Butler : Vie des Pères, Martyrs et autres principaux Saints… Tome III. – Traduction : Jean-François Godescard.

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