Nathalie Tulasiewicz
naquit à Rzezow (prononcer Jéchouf) près des Monts Carpathes le 9
avril 1906 dans une famille d’intellectuels polonais. Elle passa son
baccalauréat chez les Ursulines de Poznan et étudia la
philologie à
l’Université Mickiewicz de Poznan où elle passa sa maîtrise. Le
sujet en était Mickiewicz et la musique.
Elle devint enseignante
à l’école privée Saint-Casimir et chez les Ursulines. En 1938 elle
préparait un doctorat de lettres. Elle s’intéressait au théâtre, à
la philosophie, à la psychologie et à la musicologie. Elle étudiait
particulièrement les écrits de saint François d' Assise, sainte
Thérèse d' Avila et saint Jean de la Croix.
L'occupation allemande
fut un terrible choc pour elle comme pour ses compatriotes. Elle y
répondit par l’intensification de ses forces spirituelles devenant
une véritable “Mulier Fortis”. Elle faisait partie de la Sodalité de
Marie (Sodalicja Marianska) association de laïcs à la spiritualité
mariale.
En 1940, elle quitta
Poznan qui faisait partie de la Pologne annexée au Reich et
déménagea à Cracovie siège administratif du Gouvernement Général, où
elle recevait quotidiennement la Sainte Communion. Elle avait des
contacts avec des Polonais fidèles au Conseil polonais de Londres et
donnait des leçons de littérature polonaise et de théologie en
cachette. A la même époque à Cracovie un certain Karol Wojtila
ouvrier à l’usine de Solvay allait se préparer clandestinement au
séminaire...
Après une récollection
près de Varsovie, elle prit la décision d’accompagner volontairement
en 1943 un groupe de femmes polonaises au titre du travail
obligatoire en Allemagne pour leur apporter un soutien spirituel.
Elles travaillèrent dans une usine à Hanovre. Sa décision est
comparable à celle en France du bienheureux Marcel Callo.
Comme lui elle
organisait des conférences, des cercles de prières, des pièces de
théâtre après le travail, etc...
Lorsque la Gestapo
découvrit cette présence chrétienne en avril 1944, elle fut arrêtée,
torturée et incarcérée à Cologne. En septembre 1944, elle fut
déportée au camp de Ravensbrück.
Le Vendredi Saint 1945
recueillant ses pauvres forces, elle réunit des compagnes pour faire
une conférence sur la Passion et la Résurrection du Seigneur.
Deux jours après, elle
fut envoyée à la chambre à gaz. C’était le jour de Pâques le 31 mars
1945.
Le camp fut libéré par
l’armée soviétique le 30 avril 1945.
Elle fut béatifiée par
Jean-Paul II le 13 juin 1999. |