Notre Dame d'Akita
les apparitions d'Akita
(Japon)
reconnues par l'évêque du lieu
1er
Message
Vendredi 6 Juillet 1973
« C'était déjà la nuit profonde
quand, vers trois heures du matin... j’étais en train de prier. C'est alors que
j'ai entendu une voix qui venait je ne sais d'où et qui me disait :
“Ne crains pas. Ne prie pas
seulement à cause de tes péchés, mais en réparation de ceux de tous les hommes.
Le monde actuel blesse le Très Saint Cœur de Notre-Seigneur par ses ingratitudes
et ses injures. La blessure de Marie est beaucoup plus profonde et douloureuse
que la tienne. Allons prier ensemble à la chapelle.”
La personne qui s'exprimait ainsi
était la jolie personne qui avait dit la prière avec moi dans la chapelle.
Sans
doute m'étais-je un peu habituée à elle. Toujours est-il que je me suis enhardie
pour la première fois à regarder le visage de celle qui se tenait si près de mon
épaule droite. En la voyant, la ressemblance était tellement frappante que j'ai
prononcé instinctivement le nom de ma sœur aimée. Celle-ci était décédée
quelques années auparavant après avoir reçu la grâce du baptême.
Alors, elle m'a souri avec douceur
et m'a fait un léger “non” de la tête :
“Je suis celui qui est avec toi
et qui veille sur toi.”
En même temps, elle m'a fait signe
de sortir et a disparu à mes yeux. Je me suis vite rhabillée et quand je suis
sortie dans le corridor, elle se trouvait à quelques pas devant moi. Je l'ai
suivie à travers le long couloir, à pas rapides, habitée d'un sentiment de
sécurité tout à fait comparable à celui du petit enfant qu'on tient par la main.
Dès que j'ai mis le pied dans la chapelle, celle qui était si près de moi comme
une présence rassurante disparut à mes yeux. Me trouvant seule, j'ai fait un
salut en direction de l'autel, puis je me suis dirigée vers la statue de la
Sainte Vierge.
Les paroles de la “femme”
résonnaient encore dans mon esprit : “La blessure de Marie est beaucoup plus
profonde et douloureuse...”
A l'époque, la statue était
installée à droite au fond de l'autel, lequel était surélevé. Lorsque j'ai mis
le pied sur la marche de l'autel, j'ai senti soudain que la statue de bois
prenait vie et qu'elle était sur le point de m'adresser la parole. J'ai
regardé : elle était baignée d'une lumière éblouissante. Instinctivement, je me
suis prosternée à terre et au même moment une voix d'une beauté indescriptible a
frappé mes oreilles totalement sourdes :
“― Ma fille, ma novice, tu m'as
bien obéi en abandonnant tout pour me suivre. L'infirmité de tes oreilles
est-elle pénible ? Elles guériront, sois-en sûre. Sois patiente. C'est la
dernière épreuve. La blessure de la main te fait-elle mal ? Prie en réparation
des péchés de l'humanité. Chaque personne de cette communauté est ma fille
irremplaçable. Dis-tu bien la Prière des Servantes de l’Eucharistie ?Allons,
prions ensemble.”
Alors qu'Elle commençait la prière,
l'ange qui m'avait conduit à la chapelle réapparut à côté de moi et se joignit à
nos voix.
Toujours prosternée et l'esprit
vide de toute autre pensée, je venais d'entamer la phrase “Jésus présent dans
l'Eucharistie” quand la voix m'interrompit : “réellement présent”, et
comme pour mieux l'imprégner dans mon esprit troublé, la voix compléta :
“Dorénavant, tu ajouteras réellement”, dit-elle en insistant sur le mot
réellement.
Ai-je même trouvé le temps de
répondre oui ? Tout ce que je sais, c'est que je ne pensais plus à rien d'autre
en m'unissant à la voix dont la beauté inexprimable semblait venir du Ciel.
J'étais aidée par la douce voix qui parlait à mes côtés :
“Ô Jésus qui êtes réellement
présent dans l’Eucharistie, je joins mon cœur à Votre Cœur adorable immolé en
perpétuel sacrifice sur tous les autels du monde, dans la louange du Père,
implorant la venue de votre Règne, et je vous fait l'oblation totale de mon
corps et de mon âme. Daignez agréer cette humble offrande comme il vous plaira,
pour la gloire de Dieu et le salut des âmes. Sainte Mère du Ciel, ne permettez
pas que je sois jamais séparée de votre Divin Fils et gardez-moi toujours comme
votre propriété. Amen.”
Quand la prière fut terminée, la
voix reprit :
“Prie beaucoup pour le Pape, les
Évêques et les prêtres. Depuis ton baptême, tu as toujours prié fidèlement pour
eux. Continue de prier beaucoup, beaucoup. Transmets à ton Supérieur ce qui
s'est passé aujourd'hui et obéis-lui dans tout ce qu'il te dira. Présentement,
il demande qu'on prie avec ferveur.”
La voix se tut et après un court
instant, l'ange entama une prière qui nous est familière. Je repris aussitôt
avec lui : “Seigneur Jésus-Christ, Fils du Père...” Quand cette prière fut
terminée, j'ai relevé timidement la tête : la splendeur lumineuse avait
complètement disparu. Un ange n'était plus visible et la statue avait retrouvé
son aspect habituel. »
2e
Message
3 août 1973, premier vendredi du mois
Une semaine a passé. Sœur Agnès
commence la journée par un temps de prière plus long que d'habitude à la
chapelle. La matinée s'écoule sans événement particulier. L'après-midi, pendant
la visite au Saint Sacrement, elle raconte ce qui arriva :
« Je suis restée à méditer la
Passion de Notre-Seigneur à partir de deux heures et demie de l'après-midi et
j'ai récité un chapelet. S'était-il écoulé plus d'une heure depuis mon arrivée à
la chapelle ? Ce jour-là, l'ange gardien est apparu, ce qui n'était pas arrivé
depuis longtemps, et il a récité le chapelet avec moi. Pendant ce temps, j'avais
à l'esprit les questions de Monseigneur et je priais secrètement que l'occasion
me soit donnée de les formuler.
L'ange avait-il deviné mon désir ?
L’occasion me fut donnée rapidement :
“Tu as quelque chose à
demander ? Vas-y, tu n'as pas à te gêner”, ― dit-il avec un sourire en
penchant un peu la tête. Alors, prenant mon courage à deux mains, très
impressionnée, j'entamai le premier mot, quand soudain, de la statue de Marie,
j'entendis comme la première fois la voix d'une indicible beauté :
“Ma fille, ma novice, aimes-tu
le Seigneur ? Si tu aimes le Seigneur, écoute ce que j'ai à te dire. C'est très
important. Tu le transmettras à ton Supérieur.
Beaucoup d'hommes en ce monde
affligent le Seigneur. Je souhaite des âmes pour Le consoler. Pour adoucir la
colère du Père Céleste, je souhaite, avec mon Fils, des âmes qui réparent, par
leur souffrance et leur pauvreté, pour les pécheurs et les ingrats.
Pour faire connaître au monde sa
colère, le Père Céleste s'apprête à infliger un grand châtiment à l'humanité
entière. Avec mon Fils, je suis intervenue tant de fois pour apaiser le courroux
du Père. J'ai empêché la venue de calamités en lui offrant les souffrances du
Fils sur la Croix, son précieux Sang, les âmes bien-aimées qui le consolent et
forment la cohorte des âmes victimes. Prière, pénitence et sacrifices courageux
peuvent adoucir la colère du Père. Je le désire aussi de ta communauté. Qu'elle
aime la pauvreté, se sanctifie et prie en réparation des ingratitudes et des
outrages de tant d'hommes.
Récitez la Prière des Servantes
de l'Eucharistie en prenant bien conscience de son contenu ; mettez-la en
pratique; offrez en réparation des péchés. Que chacune s'efforce, selon ses
capacités et sa position, de s'offrir entièrement au Seigneur.
Même dans un Ordre séculier, la
prière est nécessaire. Déjà, les âmes qui veulent prier sont en train d'être
rassemblées. Sans trop vous attacher à la forme, soyez fidèles et ferventes à la
prière pour consoler le Maître.”
Après un silence :
“Ce que tu penses dans ton cœur,
est-ce vrai ? Es-tu vraiment décidée à devenir la pierre rejetée ? Ma novice,
toi qui veux être sans partage au Seigneur, pour devenir l'épouse digne de
l'Époux, prononce tes vœux en sachant que tu dois être fixée sur la croix avec
trois clous. Ces trois clous sont la pauvreté, la chasteté et l'obéissance. Des
trois, l'obéissance est le fondement. Dans un total abandon, laisse-toi conduire
par ton Supérieur. Il saura te comprendre et te diriger.”
C'était une voix d'une beauté
indéfinissable, comme il ne peut y en avoir qu'au Ciel. J'étais beaucoup trop
impressionnée. »
Cependant, au cours de l'office du
soir se produisit un phénomène inhabituel qui porta la métamorphose de la main à
la connaissance de toutes. L'office allait bientôt se terminer quand la statue
devint à nouveau resplendissante de lumière. L’une des Sœurs, qui se trouvait au
premier rang, aperçut un liquide ruisselant comme de la sueur et sortit en
informer les absentes.
Sœur Agnès qui avait la tête
baissée et ne se doutait de rien, sentit soudain quelqu'un à côté d'elle. Elle
leva les yeux et vit l'ange qui lui parla :
“Marie est encore plus triste
que lorsqu'elle versait du sang. Essuie la sueur.”
Elle se joignit aux autres qui
avaient apporté un sac de coton hydrophile. A cinq, elles épongèrent la sueur
avec beaucoup de précaution et de dévotion. Tout le corps en était trempé. Elles
avaient beau essuyer, essuyer... Un liquide semblable à de la sueur graisseuse
suintait sans arrêt, surtout sur le front et sur le cou. A la stupéfaction
générale se mêlait un chagrin partagé par toutes. Sœur K. pria avec des larmes
dans la voix : “Sainte Marie, pardonnez-nous de vous causer tant de tristesse
et de douleur. Nous vous demandons pardon pour nos péchés et nos fautes.
Protégez-nous, aidez-nous !” ; et chacune de s'appliquer à essuyer avec les
autres l'endroit qui se présente devant ses yeux dans une commune intention de
réparation et de vénération. Les cotons sont trempés à tordre.
Après le dîner, on retourne voir la
statue : elle est à nouveau en sueur. Affolées, les Sœurs recommencent à
essuyer. On entend même Sœur O., qui n'est pas d'un naturel bavard, murmurer
d'une voix triste : “Mon coton ne s'imbibe pas. On dirait que cela ne coule
pas quand j'essuie.” Aussitôt, comme en réponse à ses paroles angoissées, le
coton qu'elle tient se met à boire comme une éponge trempée dans l'eau, ce qui
l'impressionne beaucoup.
Au bout d'un moment, l'une des
Sœurs fait remarquer que les cotons sentent bon. Chacune se met à sentir le
sien : il s'en dégage une essence subtile dont on ne peut dire si elle tient de
la rose, de la violette ou du lys. C'est le ravissement général, on n'a jamais
senti une essence aussi merveilleuse. Quand Sœur O. déclare que le plus subtil
des parfums ne peut exhaler une telle suavité, et c'est bien l'avis de tout le
monde, on se demande si ce ne serait pas le parfum du Paradis.
Le dimanche suivant, quand elles
entrent dans la chapelle, elles sont frappées par le même parfum. La Supérieure
va s'assurer qu'il vient bien de la statue tandis que les autres, restées à leur
place, se sentent comme enveloppées dans les délicieuses effluves. L'abattement
de la veille au soir causé par la découverte de la sueur, fait place à la paix
et à la joie qui rayonnent sur tous les visages.
Le parfum resta longtemps dans la
chapelle. A chaque fois qu'on y allait, on avait l'impression d'être comme
transporté au Ciel.
TROISIÈME MESSAGE DE LA VIERGE
Peu après, ses compagnes lui
confient la garde de la maison pendant qu'elles sortent en ville. Elle en
profite pour se rendre à la chapelle où elle décide de dire le chapelet. Elle
raconte :
« Sortant mon chapelet, je me suis
agenouillée et j'ai fait le signe de croix. A peine ce geste était-il achevé que
la Voix d'une indicible beauté parvint de la statue à mes oreilles sourdes. Dès
le premier mot, je me suis prosternée à terre en concentrant toute mon
attention :
“Ma fille chérie, écoute bien ce
que je vais te dire. Tu en informeras ton Supérieur.”
Après un court silence :
“Comme je te l'ai déjà dit, si
les hommes ne se repentent et ne s'améliorent pas, le Père infligera un
châtiment terrible à l'humanité entière. Ce sera alors un châtiment plus grave
que le déluge, tel qu'il n'y en a jamais eu auparavant. Un feu tombera du ciel
et anéantira une grande partie de l'humanité, les bons comme les méchants,
n'épargnant ni les prêtres ni les fidèles.
Les survivants se trouveront
dans une telle désolation qu'ils envieront les morts. Les seules armes qui nous
resteront alors seront le Rosaire et le Signe laissé par le Fils. Récitez chaque
jour les prières du Rosaire. Avec le Rosaire, priez pour le Pape, les Évêques et
les prêtres.
L'action du diable s'infiltrera
même dans l Église, de sorte qu'on verra des cardinaux s'opposer à des
cardinaux, des évêques contre d'autres évêques. Les prêtres qui me vénèrent
seront méprisés et combattus par leurs confrères, les églises, les autels
saccagés, l’Église sera pleine de ceux qui acceptent les compromis et le démon
poussera beaucoup de prêtres et de consacrés à quitter le service du Seigneur.
Le démon s'acharne surtout
contre les âmes consacrées à Dieu. La perspective de la perte de nombreuses âmes
est la cause de ma tristesse. Si les péchés croissent en nombre et en gravité,
il n'y aura plus de pardon pour ceux-ci.
Avec courage, parle à ton
Supérieur. Il saura encourager chacune d'entre vous à prier et à accomplir des
œuvres de réparation.” »
LA
STATUE DE MARIE VERSE DES LARMES
C'était le 4 janvier 1975, premier
samedi du mois, vers neuf heures du matin, alors que les esprits étaient encore
tout imprégnés de l'atmosphère joyeuse des festivités qui rythment les trois
premiers jours de l'année. Je me trouvais au presbytère quand la nouvelle me fut
annoncée précipitamment : “La statue de la Vierge pleure !”
Comme c'était le dernier jour d'une
retraite prêchée aux Sœurs, j'avais commencé à préparer le sermon, mais j'ai
tout de suite déposé mon stylo pour aller voir. Il était normal d'espérer qu'un
signe du Ciel viendrait authentifier les messages donnés à trois reprises par la
Vierge à Sœur Agnès. Je m'attendais plus ou moins à la venue prochaine d'un
nouveau miracle.
En y réfléchissant bien, ce genre
de prodige auquel personne ne s'attendait devait être sans aucun doute le
miracle le plus approprié pour une telle cause. Grâce touchante du Ciel en
harmonie parfaite avec le contenu des messages, qui remplit à tout instant le
cœur d'une profonde gratitude.
Les notes et souvenirs de Sœur
Agnès, qui fut l'un des premiers témoins oculaires, évoquent le jour de la
première lacrymation :
« C'était après le temps de prière
qui succède au petit déjeuner. Sœur K., qui mettait de l'ordre dans la chapelle,
vint m'appeler en courant, alors que j'étais dans le couloir :
― Agnès, viens voir!
Me demandant ce qui se passait, je
l'ai suivie dans la chapelle. Elle m'a montré du doigt la statue de la Vierge.
Qu'y a-t-il ?, lui ai-je demandé en
regardant son visage qui avait pris une couleur terreuse. Le doigt qu'elle
tendait tremblait comme une feuille. Me rapprochant de la statue, j'ai eu un
choc en voyant son visage : il y avait de l'eau accumulée dans les deux yeux.
― Oh ! de l'eau.... me suis-je dit
quand l'eau s'est mise tout à coup à dégouliner. De l'eau qui coule des yeux...
Mais alors, ce sont des larmes !, ai-je pensé en moi-même. Est-ce que ce
seraient les larmes de la Sainte Vierge ?, ai-je demandé à Sœur K., mais
celle-ci restait figée et ses lèvres étaient agitées d'un tremblement nerveux.
Sentant mes genoux plier, je me
suis prosternée. Puis reprenant mes esprits et me disant qu'il fallait faire
quelque chose, je me suis précipitée au téléphone pour avertir le Père qui se
trouvait au presbytère à ce moment-là. Ensuite, ce fut l'affolement général. Le
Père est arrivé aussitôt et toute la communauté s'est retrouvée dans la chapelle
en l'espace de quelques instants. Prosternée dans le fond, je n'avais pas le
courage de m'approcher de la statue. Je priais en moi-même de toutes mes
forces : “Sainte Marie, pardonnez-moi. C'est moi qui vous fais pleurer.
Pardon ! Seigneur, pardonnez-moi parce que je suis pécheresse. Marie pleure
parce qu'on n'a pas tenu compte de toutes les grâces obtenues par son
intercession ! J'étais abattue par le poids du regret.”
Ce jour-là, les larmes sont
apparues encore deux fois. La deuxième fois, il était une heure de l'après-midi.
Comme deux Sœurs retraitantes devaient repartir plus tôt, je suis allée
reprendre des médailles exposées en offrande devant la statue de Marie, car
j'étais de service à la sacristie ce jour-là. Quand j'ai regardé son visage pour
la saluer, après les avoir retiré de la tablette, je fus stupéfaite de voir que
les larmes s'étaient remises à couler. Je me suis sentie secouée par une émotion
encore plus forte que la première fois, sans doute parce que je les avais
découvertes moi-même et de tout près. Mais je me suis ressaisie et j'en ai
informé une Sœur qui se trouvait à l'autre extrémité, puis je me suis dépêchée
d'aller le dire aux autres. Elles sont arrivées aussitôt avec le Père et nous
avons récité un chapelet.
A quatre heures, le Père a commencé
la causerie. J'ai été touchée quand il a expliqué que ces larmes étaient la
preuve de l'authenticité des messages. L’émotion que j'avais refoulée jusque-là
m'a assaillie subitement et j'ai senti mon corps se vider de toutes ses
énergies. Après le sermon, le Père s'est aperçu que j'étais dans un état
d'affaiblissement tel que j'étais incapable de me lever, tandis que mes
compagnes semblaient avoir cru simplement que je m'attardais à prier.
La troisième fois, les larmes se
sont mises à couler alors que j'étais restée ainsi pendant un long moment
absorbée dans la prière. Vers six heures et demie du soir, la Sœur venue battre
le rappel pour le dîner s'en est aperçue et c'est elle qui nous l'a fait
remarquer. Nous étions deux à prier dans la chapelle. Cette fois-ci, les larmes
ne s'écoulaient plus par accumulation et débordement, elles ruisselaient les
unes après les autres. Elles affluaient, affluaient... En un flux continuel,
elles formaient des filets sur les joues, le menton, jusque sur la poitrine, et
tombaient goutte à goutte. J'ai trouvé tout juste la force de me prosterner, me
répétant en moi-même sans pouvoir remuer les lèvres :
― Sainte Marie, Sainte Marie,
pourquoi à ce point... ?
Les Sœurs qui étaient accourues
semblaient elles aussi fortement impressionnées. Mêmes celles qui étaient
restées perplexes les deux premières fois, peut-être parce qu'elles n'avaient
pas bien vu, paraissaient convaincues cette fois-ci de l'évidence du miracle.
Monseigneur qui était arrivé entre
temps et voyait les larmes pour la première fois a fait apporter de l'ouate et a
essuyé lui-même au fur et à mesure. Vingt personnes furent témoins de ces trois
lacrymatoires successives. D'ordinaire, il y avait moins de dix Sœurs présentes
dans le couvent, mais des membres de branches régionales s'étaient jointes à
nous pour la retraite du nouvel an. Quant à moi qui ai observé le phénomène
minutieusement à chaque fois, j'en ai été profondément touché. »
Les deux yeux de la statue de bois
brillaient, le liquide s'accumulait, débordait, ruisselait, tout à fait comme
ceux d'un être humain. Chacun en reparla ensuite comme s'il avait assisté aux
larmes d'une personne vivante. Les larmes apparaissaient sur le bord intérieur
des yeux où se trouvent les glandes lacrymales, coulaient le long du nez, sur
les joues, puis tombaient goutte à goutte, exactement comme une personne humaine
qui pleurerait toutes les larmes de son corps en conservant la même position.
Les gouttes s'arrêtaient sous le menton comme de petites perles, s'accumulaient
sur le col du vêtement, roulaient sur la ceinture, suivaient les plis de la robe
et tombaient sur le globe.
Qui pourrait prétendre donner une
explication naturelle à un tel phénomène ? Les analyses scientifiques du liquide
effectuées par la suite ont montré qu'il s'agissait bien de “larmes humaines”.
Quand on voit sortir un liquide des yeux d'une statue de bois, alors que
celui-ci est si sec qu'il est déjà craquelé par endroits, on ne peut s'empêcher
de penser que ce sont les vraies larmes de Marie suscitées une nouvelle fois par
la puissance créatrice de Dieu.
Qu'ils croient à la sur naturalité
des faits ou qu'ils n'y croient pas, tous les témoins disent avoir été
profondément touchés, car ils avaient vraiment eu l'impression de voir pleurer
Marie en personne. Avec le temps, il semble que le doute se soit pourtant
installé chez certains. Mais quand on tente d'éclairer le miracle avec les
seules lumières de l'intelligence humaine on ne comprend rien et on ne
solutionne rien ; il est évident que c'est la porte ouverte au scepticisme.
Si l'on considère que le miracle
transcende toutes les lois naturelles et ne peut être provoqué que par la
toute-puissance de Dieu, se demander s'il s'agit d'un petit miracle ou d'un
grand miracle n'a pas de sens. On ne peut que s'incliner devant le mystère en se
gardant de toute argumentation creuse.
Il y a encore des gens qui non
seulement prennent les faits à la légère, mais essayent par tous les moyens de
faire valoir la thèse de facultés ectoplasmiques chez Sœur Agnès alors qu'ils ne
peuvent avancer aucune preuve à l'appui de leurs affirmations. Or, les études
scientifiques menées au cours des dix dernières années n'ont pas permis de nier
le caractère surnaturel de ces phénomènes. Il est à mon sens tout aussi
impossible à l'homme de faire sortir des larmes humaines d'un morceau de bois
que de changer de l'eau en vin. J'ai le sentiment d'être en présence d'un
prodige aussi inouï que celui des noces de Cana dans l'Évangile de Jean où Jésus
transforme l'eau en vin.
La statue réalisée dans du bois
d'arbre de Judée plus de dix ans auparavant par M. Saburô Wakasa, un sculpteur
renommé de la région, avait complètement séché depuis sa réalisation et de
petites fissures commençaient à apparaître. Il est déjà miraculeux que de l'eau
soit sortie d'un tel matériau, mais il est encore plus prodigieux qu'un liquide
légèrement salé, de vraies larmes humaines se soient écoulées précisément des
yeux.
Au début, la stupéfaction était
telle que personne n'aurait eu l'idée de prendre des photos, mais on le fit par
la suite et les preuves objectives restent ainsi conservées. Comment peut-on
persister à taxer ces réalités d'illusion ou d'hallucination ? Ainsi, les
lacrymatoires qui ont commencé le 4 janvier 1975 se sont succédées à des
intervalles plus ou moins réguliers, parfois jour après jour, jusqu'au 15
septembre 1981, jour où les larmes coulèrent pour la dernière fois.
Le phénomène s'est reproduit cent
une fois.
Approbation
En la fête de Pâques, le 22 Avril
1984, Mgr Ito, Évêque de Nigata au japon, reconnaissait la provenance
surnaturelle des faits d’Akita.
Une statue de bois représentant la
Vierge Marie, a versé 101 fois des larmes.
Sœur Agnès Sasagawa, membre de la
communauté des Servantes de l’Eucharistie, a eu des visions de son ange gardien
et de la Mère de Dieu. Marie lui a confié des messages d’une extrême gravité.
A la vue des hommes qui sont si
éloignés de Dieu, notre Mère du Ciel, a manifesté sa tristesse en versant de
vraies larmes ― reconnues comme telles par les experts ― devant d’innombrables
témoins dont l’Évêque, Mgr ITO.
Depuis les apparitions de Banneux
en Belgique, ce sont les premières apparitions mariales qui font l’objet d’une
reconnaissance diocésaine officielle.
A Akita la Vierge nous interpelle
par ses larmes et messages.
Le monde restera-t-il sourd à ses
appels ?
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