Escritos Abril 2011 Francês

SOYEZ LES BIENVENUS SUR LE SITE D'ALEXANDRINA

 

PagE MensUElLE

SENTIMENTS DE L'ÂME
8 et 9 décembre 1944

8 décembre 1944 - vendredi

Bien avant que l’aurore se lève — ce jour-là elle ne s'est pas levée pour moi — j’ai commencé à faire mes prières et à me préparer pour la visite de mon Jésus. Je ne pouvais pas prier, remplie de peur, accablé par la honte, la douleur et l'humiliation. On me portait de maison en maison, de rue en rue, je souffrais au plus profond de mon âme. Je pleurais à l'intérieur, à l'intérieur je soupirais. Mes lèvres ne pouvaient pas exprimer un mot de plainte. Le poids des humiliations m’écrasait.

Mon Dieu, quelle douleur si intime et si profonde! C'était une douleur infinie. Je ne parvenais pas à savoir où elle pourrait s'arrêter.

Jésus, comment pourrais-je supporter un tel tourment ? Si Vous me manquez, je ne résiste pas, je meurs, je meurs rapidement.

Avec cette douleur je n’ai pas pu avoir un moment de joie, je ne pouvais pas me souvenir que c'était le de la Petite-Maman, jour de prédilection pour moi, jour, de l'Immaculée Conception. Je ne pouvais même pas respirer.

Jésus, pauvre de moi, je ne peux pas être ici!

Jésus est venu. Il m’a tout de suite réchauffée à la chaleur de son amour divin; m’a caressée et m’a dit:

— Ta douleur, ma fille, est une douleur de salut. Cette vaste mer de sang qui ne cesse de se répandre de ton cœur est l'endroit où les pécheurs sont plongés. C’est dans le sang de ta douleur qu'ils sont purifiés, c’est le sang de la nouvelle rédemption. Tu es la seconde arche de Noé. En toi je garde les pécheurs ; en toi, comme dans cette arche-là, je garde tout pour la vie du nouveau monde. Ta douleur, ton immolation est la douleur et immolation de vie pour les âmes et pour les corps. Courage, ma toute petite, ne crains rien !

La pluie qui tombe sur la nouvelle arche n'est pas de condamnation, elle est de salut. C'est une pluie d’humiliations, de mépris et de sacrifices. L'arche n’est pas en danger, elle navigue au large. Une fois que les eaux de la persécution se seront abaissées, elle verra le monde et que la richesse qu'il contenait, était de salut.

Ma petite fille, ma bien-aimée, Je ne suis pas seul, ma Sainte Mère est avec moi Écoute ce qu'elle te dit :

Jésus a gauche, la Petite-Maman, à droite, Elle m’a prise sur ses genoux, m’a serrée étroitement contre son Très-Saint Cœur, m’a couverte de caresses et m’a dit :

- Ma fille, Je suis venue avec mon divin Fils pour te remettre l'humanité et l’enfermer dans votre cœur ; les clés sont en possession de ton Jésus, et de ta chère Petite-Maman. Je t’ai donné mon Manteau et ma couronne de Reine ; tu as été choisie par Moi. Tu es la reine des pécheurs, tu es la reine du monde, choisie par Jésus et Marie.

Aujourd'hui, jour de mon Immaculée Conception, nous te remettons ton royaume ; commence à partir d'aujourd'hui, ton règne : gouverne-le, prends-en soin. Gardez-le sur la terre comme tu le garderas  et gouverneras plus tard dans le Ciel.

J'ai choisi ce jour qu’en mon honneur est consacré, afin que, en union avec moi, soit fêté le jour où t'a été remis le règne de l'humanité.

Quand le monde en sera au courant, tu seras louée.

J’ai senti comme si l’on m’ouvrait la poitrine et à l'intérieur le cœur a été ouvert par Jésus et par la Petite-Maman. Après y avoir déposé quelque chose, Ils l’ont de nouveau refermé. C’est la Petite-Maman qui l’a fermé à clé et Jésus ensuite. Ils l’ont légèrement soufflé dessus et l’ont tendrement réchauffé.

Ensuite, je suis restée entre Jésus et la Mãezinha comme au milieu des deux mords d’un étau. Ils me serraient si fort entre leurs divins Cœurs que j’avais l’impression de ne pas pouvoir résister à tant d'amour, de mourir dans ces divines flammes. Une fois la Maman, puis Jésus, unissaient leurs lèvres aux miennes, me réchauffaient et me donnaient leur vie divine. Et la Petite-Maman a continué :

— Chère petite fille, bien-aimée de mon Jésus, reçois la vie de laquelle tu vis, reçoit la vie du Ciel, reçoit-la et donne-la aux âmes.

Et Jésus poursuivit:

— Ma belle colombe, lys blanc, lys pur, étoile brillante qui scintilleras nuit et jour pour procurer la lumière et guider les pécheurs, pour procurer la lumière et les conseils à ceux qui souhaitent Me suivre et M’aimer de l’amour le plus pur et le plus fort.

Courage, ma petite fille courage, ma bien-aimée, ne crains pas la guerre dans le monde ! Le Ciel t’attend pour t’embrasser, le Ciel t’attend afin d’y garder le plus grand trésor que J'ai sur la terre. Tu appartiens à Jésus, tu appartiens à la Petite-Maman. Toute la cour céleste t’attend.

 

O Conception pure, ô Mère de Jésus,
Garde mon corps cloué sur la Croix
Cloué à la Croix, à la Croix enlacée.
Garde-le, Petite-Mama, O Conception pure,
Mère de mon Époux bien-aimée !

 

J’ai reçu de nouvelles caresses de Jésus et la Petite-Maman, je me suis offerte à Eux et j’ai offert tous ceux qui me sont chers et enfin du monde entier, y compris ceux qui me font souffrir davantage.

— Petite-Maman, je Vous rends l'humanité, gardez-la car elle est à Vous, Vous seule la pouvez garder. J'ai honte d’avoir reçu de Vous l’humanité. Que peut faire la misérable que je suis sans votre protection ?

O Jésus, ô Mãezinha, je m'abandonne à vous comme le soldat qui veut se battre et défendre Votre Royaume. Je veux me battre, j'obéis : commandez. Moi, avec Votre grâce j’accomplirai tout, je serai forte. Avec la grâce et la puissance d'en Haut le monde sera sauvé.

Je me suis détachée de Jésus et de la Petite-Maman à regret. Unie à Eux, je vainquais le monde, je ne craignais rien. Maintenant je crains tout, je ne peux rien.

Oh, quelle nostalgie j’ai du ciel. Quand vais-je y aller ?

9 décembre

A l'aube d'aujourd'hui je ne pouvais même pas faire mes prières, ni me préparer à recevoir mon Jésus comme je le devrais. Ma douleur est indicible. Les larmes, parfois, ont failli glisser sur mes joues. Je m’arrêtais de prier et je disais :

— O mon Dieu, ô mon Dieu ! Mon âme se déchirait comme un vieux chiffon, fil par fil, s'émiettait, se fondait. Jésus, comment pourrai-je vivre comme ça ?

L’heure de recevoir la communion est arrivée. Ni la visite de Jésus m'a apporté la joie ou le soulagement, je suis restée dans le même état d'esprit. Je Lui ai rendu grâces du mieux que j’ai pu.

Puis j'ai commencé à lire le courrier qui m'a été remis. La seconde lettre que j'ai lue a fait briller quelques petits rayons de lumière dans mon âme. Le poids qui écrasait tout mon être a été soulagé. Sans manquer à la sainte obéissance, déjà le Père Humberto pourrait m'écrire et ainsi atténuer ma douleur et me donner un peu de lumière au milieu de tant de ténèbres.

Sans savoir comment, à une impulsion d'amour, j’ai pu me mettre à genoux sur mon lit, lever les mains, prier le Magnificat, prière que j’ai l'habitude de faire que quand je reçois des “câlins”[1] de Jésus, qu’ils viennent me blesser, ou adoucir ma souffrance.

J’ai chanté des louanges à Jésus dans l'Eucharistie et à son Très-Saint Cœur Lui témoignant ma confiance en Lui ainsi qu’à la Mãezinha, à Qui, avec ma sœur et mes cousines j’ai entonné un chant d'amour.

Après un mot de remerciement au Ciel, je suis tombée sur mon lit, restant immédiatement sur ma croix bien-aimée. Ma joie était morte.

Je n'ai pas l'habitude me donne à elle, j’accepte comme Jésus le veut, mais si je m’étais livrée à la joie celle-ci n’aurait duré que peu de temps. Aussi vite elle vient aussi vite elle meurt. Même les extases avec mon Jésus meurent, comme s’ils n’avaient pas eu lieu.

J’ai passé le reste de la journée plongée dans la souffrance, sentant en mon âme la grande humiliation que les Révérends Pères Salésiens ont souffert à cause de moi.

Les pauvres, pour avoir fait le bien et soulagé une pauvre âme, ils souffrent eux aussi.

Oh, combien douce est la souffrance acceptée par amour pour Jésus et des âmes! J'ai offert à Jésus et à la Petite-Maman la consolation que je pouvais ressentir par cette bonne nouvelle. Je leur ai dit que c'était pour leurs Très-Saints Cœurs la consolation que je devrais ressentir ainsi que la joie.

Tirez de tout cela, Jésus, profit pour les âmes. Ce sont elles e Votre amour le seul but de ma vie.


[1] Alexandrina avait l’habitude d’appeler “câlins” de Jésus, toutes les souffrances qu’elle devait endurer pour les pécheurs.

Pour toute demande de renseignements, pour tout témoignage ou toute suggestion,
veuillez adresser vos courriers à
 :

alexandrina.balasar@free.fr