Ecrits Février 2011

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SENTIMENTS DE L'ÂME
2 décembre 1944

ÉCRITS DE LA BIENHEUREUSE ALEXANDRINA

2 décembre 1944 – Premier samedi du mois

Nuit de douleur, nuit de tristesse et de ténèbres. Le démon est venu remplir son rôle infernal. La lute la plus violente dura rien moins qu’une heure. Il m’est apparu sous la forme d’un serpent horrible ; il était aussi gros qu’une personne, recouvert d’écailles, long et affreux. Il s’enroulait de telle sorte que l’on croirait qu’il s’agissait de plusieurs et non point d’un seul. Il m’est arrivé d’en avoir peur. Avec des paroles affreuses, et des gestes obscènes, il piétinait les têtes des personnes avec lesquelles, selon lui, je commettais des péchés. Il faisait semblant de tout écraser.

— T’es condamnée à l’enfer. Dis que tu veux les plaisirs, dis que tu veux pécher. Ou bien tu désistes de ton offrande comme victime ou j’écrase ton corps et je t’avale comme si j’étais un lion.

Et il faisait des tentatives pour m’avaler. Lors des moments les plus difficiles j’ai appelé vers le Ciel ; tourmentée par la peur de pécher j’ai appelé Jésus avec grande affliction.

Ce qui s’est passé je ne pourrai le dire qu’en confession.

Combien Jésus veille et soutient celui qui ne veut pas l’offenser !

J’ai été libérée, malgré les menaces de devoir soutenir le combat toute la nuit. Je ne sais pas si ce fur Jésus qui lui ordonna de se retirer ou si ce fut lui qui le décida de la sorte. J’entendais l’affirmation que c’était moi qui n’en pouvais plus à cause de ma fatigue.

Malgré la nuit éclairée, je suis restée dans la plus grande obscurité et dans une tristesse mortelle. Je me suis limitée à un mot par ci, un mot par là, à Jésus et à la Petite-Maman, car non seulement j’étais fatiguée, mais aussi parce que la honte ne me quittait pas.

Mon Dieu, comment puis-je Vous aimer et Vous consoler ? Ô ma Petite-Maman, en ce premier samedi, quelle communion que la mienne ! La pensée m’est venue de demander à Jésus de ne pas me parler.

Quelle horreur, quelle timidité j’ai lors des extases ! J’ai eu peur de déplaire à Jésus à cause de mes pensées.

L’heure de communier est venue. Quelques instants plus tard Il a commencé à me parler comme d’habitude, avec douceur et amour :

— Ma fille, colombe bien-aimée, lis blanc, lis candide et pur, viens là et écoute-moi. L’Époux qui aime et qui est fidèle aime à s’épancher avec son épouse au sujet de ses douleurs et de ses peines. Regarde, je suis si peiné, mon divin Cœur est si blessé ! Les pécheurs ne cessent pas leurs crimes, ils m’offensent de plus en plus par les malhonnêtetés et les impuretés. La jouissance, la chaire, la maudite chaire.

Je suis aussi offensé par les prêtres ! Et il y en a beaucoup que ne m’offensant pas par l’impureté, m’offensent sur bien d’autres points ; combien ils causent des dégâts, combien ils scandalisent !

Aie courage ! Répare par tes lutes avec le démon. Donne-Moi cette réparation.

Aie courage, anime-toi, donne-Moi tout, souffre tout. Ta pureté n’en souffre pas, son auréole candide enchante la Majesté divine, réjouis le Ciel.

Courage, mon aimée, ne crains pas la guerre déclarée contre toi, ne crains pas parce que Je suis avec toi. Ne crains pas car le triomphe de Ma divine cause est certain.

Dis à ton Père spirituel que Je lui confirme Mon divin Amour. Les hommes l’ont retiré d’auprès de toi, mais, Moi, je ne l’ai pas retiré ; je vous unis même de plus en plus dans Mon divin Cœur. Il a été et sera toujours ton vrai directeur. Mes brièvetés sont toujours ainsi ; tout en ce monde est bref en comparaison à l’éternité. Je le lui affirme, afin qu’il sache qu’il est dans le vrai, que mes promesses s’accompliront. Je l’ai créé pour les âmes, pour qu’il se donne entièrement à elles.

Remercie une fois encore ton médecin. Dis-lui que Je me réjouis de voir sa fermeté dans Ma divine cause. Ils sont ainsi, les amis du Seigneur, ils combattent sans crainte. Dis-lui qu’en union avec Moi nous opérons des miracles en toi, te conservant la vie ici sur la terre.

Dis à ton bien-aimé Père Humberto que Je l’ai fait venir ici afin qu’il défende Ma divine cause ; ce n’est pas lui qui est venu de lui-même.

Courage et fermeté toujours !

Que mon cher père Alberto soit assidu à tes côtés jusqu’à ce que cesse la persécution des mauvais juges.

La douleur est fille de l’amour. C’est avec douleur et amour que tu donnes vie à mes enfants. Seulement cette douleur et cet amour pouvaient être donnés à une victime qui accomplit sur la terre la plus haute et la plus sublime mission.

Les amis de Ma divine cause arborent en leurs mains l’étendard du triomphe et du royaume divin.

Courage, ma fille, c’est Jésus qui te le demande : courage, courage !

Je te fais ressembler à Moi. Moi aussi J’ai été persécuté. En tous temps mon Église et tout ce qui est à Moi a aussi été persécuté. Comment, ne devrait être persécutée maintenant ma cause la plus riche, la mission  la plus difficile ?

Courage, courage, Mon aimée, Ma bien-aimée ! C’est la rage de Satan !

En même temps la Petite-Maman est venue à côté de moi et m’a prise dans ses bras. Au nom de son Fils, Elle m’a demandé d’être courageuse.

— Reprends courage, ma fille, courage ! Je te le demande au nom de mon amour et du tien et mon Jésus. Accepte, souffre tout, console son divin Cœur blessé par les péchés du monde.

Oui, ma fille, Je viens confirmer les paroles de mon divin Fils.

Tu es reine des pécheurs, tu es reine du monde. Accepte mon très saint Manteau, il est à toi, fais comme Je fais. Enveloppe en lui, mets autour de toi ceux qui te sont si chers et qui de plus près partagent ta douleur. Ceux qui la partagent et prennent soin de la cause de mon Jésus, sont les bien-aimés de ton cœur, du mien et de celui de mon bien-aimé Fils. Ceux que nous associons le plus à ta souffrance ce sont ceux que nous voulons plus volontiers purifier. Mets ensuite autour de toi tous les pécheurs. Tu peux couvrir le monde entier avec mon Manteau : il y a de la place pour tous.

Accepte ma couronne ; tu es couronnée par Moi, tu es reine.

Combien je me trouvais petite, mesquine aux pieds de la Petite-Maman ! Combien j’étais honteuse de sentir qu’Elle posait son très saint Manteau sur mes épaules et plaçait sur ma tête sa couronne de Reine, qu’Elle avait ôtée de sa très sainte Tête.

— Ma Petite-Maman, Mãezinha, combien je me sens honteuse devant Vous et devant Jésus ! Je ne suis pas digne de tout cela. Ô quelle misère la mienne !

— Courage, ma petite fille, n’aie pas honte.

Tu es purifiée par la souffrance et par le Sang de ton Jésus, qui a tout purifié ; tu as la blancheur de l’hermine.

L’éclat de ta pureté et de tes vertus illumine le monde, irradie ton parfum.

Remplis-toi, reçois l’amour : c’est le mien et celui de Jésus.

L’amour, la tendresse et les caresses que tu reçois de Nous attirent les âmes vers toi.

Donne tout en Notre nom à tous ceux qui te sont chers.

Remplis-toi-en pour sauver le monde entier. Remplis-toi, car c’est à toi, tout t’appartient : sauve le monde.

La Petite-Maman et Jésus m’ont inondée d’amour et après de tendres caresses se sont retirés.

Cela m’a redonné vie et je me sentais bien plus heureuse.

À mesure que le temps passe, la joie disparaît et la vie faiblit par moments. Mais, malgré cela, je crie et je crierai toujours :

— J’aime Jésus et la Petite-Maman ; je veux ce qu’Ils voudront !

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