Ecrits janvier 2009 fr

SOYEZ LES BIENVENUS SUR LE SITE D'ALEXANDRINA

     

Page mensuelle

SENTIMENTS DE L'ÂME
4 juillet au 26 août 1942

4 juillet 1942 – Premier samedi

— Le Soleil brillant, le soleil splendide sera celui qui va se refléter dans le monde. Les hommes ne veulent pas laisser refléter sa luminosité. Malheur à eux, pauvres hommes qui s'opposent aux desseins du Seigneur ! Jésus se console et se réjouit dans les âmes de ses aimées. Jésus se sent bien dans la blancheur des âmes pures. Les rayons de l'amour divin forment sur elles une auréole brillante et charmante qui attire à elle le monde et les cœurs. Ceux qui se disent amis de Jésus ne connaissent pas les âmes ses épouses. Jésus est très mécontent de la plupart de ses disciples : ils n'ont pas la lumière, ne la cherchent pas, ne savent pas, ne cherchent pas à savoir. Ils s’emploient comme Satan à mettre par terre les œuvres du Seigneur. Ils écartent d’eux les bénédictions divines et la protection de la Vierge Marie.

La céleste Petite Maman est prête à venir chercher sa petite fille pour la prendre auprès d’Elle. La récompense est très précieuse.

La souffrance du Père spirituel de la petite folle de Jésus est cause de beaucoup de gloire et de triomphe dans le Ciel. Pauvres sont ceux qui le font tant souffrir. Jésus ne laisse jamais rien sans récompense.

Jésus accorde beaucoup de grâces et beaucoup d’amour au médecin du corps de la petite folle de l’Eucharistie. Jésus sera tout entier en eux et tout pour eux.

27 juillet 1942

Les hommes ont rendue lourde et triste ma vie sur la terre! Oh ! triste non ; laissez-moi m’expliquer : tout ce qui est supporté par amour pour Jésus et pour les âmes est joyeux et consolant ! Pauvres sont ceux qui s’opposent aux desseins de Jésus !

J'ai surmonté, même si lentement et très blessée, les souffrances que les hommes ont inventées contre moi. Je suis montée, mais j’ai dû m’arrêter à la porte du Ciel. C'est là que je me trouve immobilisée depuis de longs jours, n’apercevant qu’une petite ouverture ; j'ai compris que c'était là l’entrée du Paradis. Néanmoins la prison que les hommes m'ont faite est telle qu’il me faut y rester pendant un long espace de temps. Jusqu’à quand ? Jésus seul le sait. J’ai confiance et j’espère en Lui. Mes envols sont aussitôt fortement retenus et Jésus seul peut les détacher, Lui seul peut transformer les cœurs des hommes qui semblent ne rien comprendre et qui portent sur moi leur jugement. C’est doux d’aimer et de suivre Jésus, mais pauvre de moi s’Il m’abandonne un seul instant ! Il m’a fait comprendre que pour moi, sur la terre tout était complété. Cela s’est passé pendant la nuit, mais je suis certaine que je ne dormais pas : j’étais parfaitement consciente. J’ai vu devant moi deux anges : qu’ils étaient beaux ! Ils ne pouvaient venir que du Ciel ! L’un d’eux avait dans ses mains une couronne brillante et tout à fait achevée, l’autre une grande palme du martyre. Tout cela apporta du réconfort à mon âme. J’étais heureuse de voir que Jésus me montrait que ma mission sur la terre touchait à sa fin, mais plus je m’efforçais pour me libérer des liens que m’attachaient à la terre, moins j’y parvenais. J’attendrai que Jésus me libère, Le priant toujours pour ceux qui m’y attachent. Pauvres malheureux ! Ils ne comprennent pas sa grandeur ni la grandeur des âmes. Je souffrirai pour eux. Si je ne souffrais pas autant à cause d’eux, je ne pourrais pas procurer autant de gloire à Jésus ni Lui sauver autant d’âmes. Qu’elle est poignante la douleur de me sentir aussi près du Ciel et de ne pouvoir y entrer de suite ! Parfois j’ai du mal à contenir mes larmes. J’ai l’impression que la nostalgie du Ciel me tue ! Je n’ai plus de vie sur la terre, ni non plus quoi que ce soit qui me satisfasse ! Seul le Ciel me satisferait, là seulement je serais heureuse ! Le Ciel seul sera ma vie ! Ce ne sera qu’au Ciel que les élans de mon cœur seront comblés ! Combien il est beau, le Ciel! Combien j’aimerais que tous, sur la terre, puissent le connaître ! Combien malheureux sont ceux qui méprisent Jésus et suivent Satan !

1er août 1942 – Premier samedi

— Le Cœur de Jésus et celui de sa très Sainte Mère sont joyeux et jubilent à cause des souffrances de la petite folle, la folle de Jésus, la crucifiée du calvaire et des souffrances de celui qui reste et le restera pour l’éternité son Père spirituel. Combien d’honneur et de gloire ces mois de souffrances procurent au Ciel ! Les âmes, épouses de Jésus, les âmes martyrisées qui s’immolent pour Jésus et pour les âmes… Jésus et Marie désirent tant voir briller dans le monde entier ce phare resplendissant. Les hommes cherchent à l’éteindre et à le détruire, mais en vain. Jésus, caché dans sa victime, se soumet à ses faux juges. Jésus, caché dans sa victime, se soumet à la volonté du Père spirituel et à celle du médecin de sa petite folle. Tout ce qu’ils feront pour la gloire du Très-Haut, Jésus l’accueillera avec bienveillance. Rien ne serait nécessaire, Jésus Lui-même ne le voudrait pas si les aveugles voulaient voir. Quel aveuglement, quelle cruauté ! On fait subir aux âmes les plus aimantes de Jésus les pires martyrs. On soumet aux pires humiliations ceux et celles qui sont les pupilles les plus chères à Jésus. Jésus, le Roi d’Amour, vainc et sera toujours vainqueur. Il aime follement les âmes qui aiment et qui entourent sa crucifiée. Combien sont beaux les desseins de Jésus ! Combien est charmant tout ce qu’il laisse transparaître à travers son aimée !

— Ô mon Jésus, combien grand est votre amour envers moi ! Accordez-moi le courage dont j’ai besoin, accordez-moi votre amour infini et faites-moi partir pour ma Patrie ! J’appartiens au Ciel et non point à la terre ; je suis toute à vous et non point au monde !

— Le Ciel va bientôt vivre ce grand triomphe : voir y entrer la plus grande héroïne de l’humanité.

— Merci, mon Jésus, merci !

15 août 1942

— C’est avec les liens les plus fermes et du plus pur amour que Jésus attache à son divin Cœur et à celui de sa très-Sainte Mère la petite folle d’amour, la victime de la plus grande immolation, la plus grande joie et gloire du Très-Haut que la terre ait jamais connue.

C’est avec ces mêmes liens d’amour que Jésus attache à ces mêmes divins Cœurs le Père spirituel de sa benjamine, le médecin et les âmes bien-aimées qui se sacrifient pour elle.

Les prédilections de l’héroïne du calvaire sont les prédilections de Jésus. Jésus aime passionnément sa benjamine, Il l’aime plus que les pupilles de ses yeux. Jésus va lui donner le Ciel. Jésus va lui donner toute la gloire et tout l’amour afin qu’elle le distribue aux âmes.

— Ô mon Jésus, vos caresses et celles de la Mãezinha[1] sont si douces !

— C’est la récompense pour tant de souffrance et de martyr ; c’est la folie d’amour de Jésus et de la Mãezinha envers leur crucifiée. C’est avec ce même amour que Jésus et Marie aiment et se donnent aux âmes qui aiment leur petite folle.

La Très-Sainte Trinité s’incline, le Saint Esprit étend ses rayons et les fait briller sur ce coffre très riche du Très-Saint Cœur de Jésus.

— Merci, merci, mon Jésus !

26 août 1942

Cela ne coûte rien de nous offrir à Jésus et de Lui dire que tout notre corps est à Lui, de Lui dire : Je suis tout à vous pour le martyr et pour la croix. Mais quand on perçoit les rigueurs de la divine Justice, quand Jésus nous montre qu’il a bien pris au sérieux notre offrande et qu’Il a bien voulu se servir de notre faible corps comme instrument pour le salut du monde, c’est à en mourir. Combien terrible et effrayante est la Justice dine !

Le 21 août [1942], qui était un vendredi, Jésus est venu comme d’habitude s’épancher avec moi, me gratifiant de ses douces et tendres caresses[2]. Ce jour-là, dans sa bonté infinie, Il n’a pas voulu m’en priver. Il fallait que je souffre pour expérimenter ce que le Père éternel réservait au monde coupable, mais surtout au Portugal. Je sentais tout en feu, je ne voyais que des ruines. Les flammes incendiaient le Portugal au point qu’il n’y restait plus pierre sur pierre, que l’on n’y voyait rien même du plus haut édifice. Suite aux plaintes de Notre-Seigneur chargé de tout le poids de la divine Justice, je suis restée épouvantée pendant plusieurs jours et plusieurs nuits[3]. Très souvent tout mon corps tremblait d’épouvante. Les flammes continuaient et je me sentais au milieu de toute cette destruction. Il m’aurait été impossible de résister à cette souffrance si elle se prolongeait et si Jésus n’était pas venu me montrer une solution atténuante à cette situation. Ce que je vais décrire, je ne jure pas de sa réalité, même si je sens pouvoir le jurer.

C’était vers 4 heures du matin : un Paradis s’est formé autours de moi. Il était uniquement composé d’anges très beaux, brillants comme l’or. Je ne voyais que des petites têtes et des petites ailes ; et tous voletaient continuellement et me fixaient de leurs yeux brillants. J’ai compris que ce battement d’ailes était une invitation pour moi à aller au Paradis. Mon âme a ressenti un tel réconfort que je suis sortie hors de moi : je ne vivais plus sur la terre et une force invisible me faisait monter et m’approcher de ces petits anges. Je ne sais pas ce qui me retenait en l’air. Dès lors, toute ma peur des menaces du Seigneur fut doucement soulagée : la brillance des anges et leurs battements d’ailes vainquent tout ce qui est souffrance, tout ce qui menace le monde et le Portugal. Le Ciel est plus puissant que la terre ! L’amour de Jésus est plus fort que sa divine Justice !

Mon âme m’oblige à décrire tout cela, et moi, je laisse à mon Père spirituel de discerner s’il s’agit ici d’un rêve ou d’une illusion ou s’il s’agit d’une vraie réalité. Je crois que je ne dormais pas et le réconfort que j’y ai reçu ne pouvait venir que du Ciel. Ce fut pour moi un remède divin.


[1] Afin que nous n’ayons pas à y revenir, voici l’explication de ce mot portugais : “Mãezinha” veut dire, littéralement : “Petite Maman”, car il est le diminutif du mot “mãe” qui signifie “mère”. Mais ce diminutif employé en portugais comporte en lui seul toute la tendresse, tout l’amour, toute la vénération qu’un enfant peut avoir ou peut démontrer envers sa mère. C’est pour cette raison que nous avons décidé de garder le mot portugais qui n’a pas d’équivalent en français. Prononcez : “mainhisigne”.
[2] Il faut savoir que très souvent Alexandrina appelle “caresses du Seigneur” les souffrances qu’elle accepte librement pour le salut des âmes.
[3] Il est bon de se souvenir que le monde était en guerre et que le Portugal, malgré son alliance avec l’Angleterre, restait dans une neutralité relative, pouvant être obligé de s’engager dans le conflit mondial à tout instant, avec l’approche allemande de la frontière pyrénéenne espagnole.

 

Pour toute demande de renseignements, pour tout témoignage ou toute suggestion,
veuillez adresser vos courriers à
 :

alexandrina.balasar@free.fr