Sentiments de l’âme – 1943
5
juillet 1943 – Premier samedi du mois
― L’âme fidèle ne
craint pas la croix ; elle la prends, l’embrasse, la caresse et la
porte uniquement par amour !
Les
épines avec lesquelles Jésus embellit ses crucifiées se
transformeront dans le Ciel en pétales des plus belles et plus
fraîches roses. Plus encore : elles se transformeront en perles, en
pierres précieuses. Combien agréable est pour Jésus une vierge qui
se donne tout entière à Lui et pour Lui souffre tout !
― Mon Jésus, je
me donne à Vous, je souffre pour Vous : concassez mon cœur par la
douleur ; je veux Vous aimer, je veux Vous donner des âmes. Couvrez
d’épines tout mon corps, mais que suis-je sans Vous ? Misère, mon
Jésus, seulement misère.
― Tu es grande,
tu es forte, mon aimée. Tu seras grande pour le monde et grande aux
yeux de Dieu. Tu es riche, tu es riche, mon amour, des plus grands
dons et des plus grandes richesses du Ciel. Combien Dieu est beau,
combien Jésus est beau et belles sont ses âmes ! Tu vas, ma petite
folle, tu vas, mon héroïne, donner la plus grande preuve, la
dernière preuve d’amour à Jésus et aux âmes
(dans le Refuge de la Paralysie
enfantine , à Foz du Douro, Porto).
Ne crains pas, ne crains pas, Jésus et Marie sont avec toi, le divin
Esprit Saint t’éclairera toujours. Tu est le coffre très riche que
Jésus a sur terre ; tu as beaucoup à distribuer aux âmes.
― Ô Jésus, je
compte sur votre grâce, la force et l’amour du Ciel.
― Dis-le à ton
Père spirituel, que Jésus t’a choisi ; dis-le à ton médecin a qui
Jésus t’a confiée, dis-le à ta sœur qui t’accompagne dans tes
souffrances, dis-le à tous ceux qui t’aident à monter ton dur
calvaire que les premières bénédictions seront pour eux, les
premières grâces, tout ce qui est du Ciel. Dis à ton Père spirituel
qu’il a déjà sur la terre un trône dans mon divin Cœur. Dis-lui que
Jésus et Marie l’aiment à la folie. Dis-lui que, comme dans cette
lutte il ne peut plus rien, qu’il t’accompagne toujours, toujours,
par ses prières, par cette union d’âme par laquelle je vous ai unis.
qu’il t’aide à porter ta croix. Dis à ton médecin qu’il soit fort de
la force de mon divin Cœur. Qu’il t’accompagne toujours, toujours,
et t’aide à porter ta croix. Qu’il compte toujours sur les grâces et
bénédictions du Seigneur, pour lui et ses familiers ; ils auront
tous la persévérance finale. Jésus et la Petite-Maman te caressent :
ce sont des tendresses, des tendresses, de l’amour du Ciel.
― Prends du
réconfort, ma petite fille, épouse de mon Jésus, salut de tous mes
enfants ! Combien tu est aimée de la Cours céleste !
Ces dernières
paroles ont été dites par la Petite-Maman.
6
juillet 1943
Après avoir
offert, la veille, à Notre-Seigneur le sacrifice de mon départ, bien
avant que le jour pointe, dans un épanchement profond j’ai dit à
Jésus : Ô mon Jésus, je ne veux que faire votre très sainte Volonté.
Aussitôt je l’ai entendu me dire dans son infinie bonté :
― Courage, ma
fille, encore quelques jours ! C’est pour ma cause, c’est pour les
brebis si chères à mon divin Cœur.
13 juillet 1943 – Après la Sainte Communion
Accaparée par un
grand découragement de mon âme, j’ai demandé à Jésus un peu de
réconfort, il m'a dit :
― Anime-toi,
anime-toi, ma fille, encourage ta petit sœur. Tu retournes dans ta
maisonnette ; la lumière a été faite. Heureux ceux qui cherchent à
comprendre et se laissent guider par cette lumière le long des
siècles. Reprend courage, car c’est Jésus qui te parle. Je n’exige
pas de toi d’avantage de sacrifices de cette sorte ni ne les
consens. Tu retournes libre de tout danger ; Jésus continue de
réaliser son miracle. Tu y retournes jusqu’à ce que tu montes au
Ciel.
7 août
1943 – Premier samedi
― Transports
d’amour, jubilation d’allégresse, hymnes de louange ! Jésus et Marie
viennent dans le nid de leurs amours, ils viennent accomplir leur
promesse et réparer leur absence de samedi dernier. Il n’était pas
convenable que Jésus parle dans cette douloureuse prison-là. Le
voici content, le voici plein de joie, avec sa Mère bénie. Il est
maintenant dans son tabernacle, dans sa demeure habituelle sur la
terre. Ta souffrance a été pénible, ma petite fille, dure a été la
peine de ta sœur en cette prison-là. En avant ! Ce fut pour Jésus,
pour sa gloire, ce fut pour le salut de milliers et de milliers de
pécheurs. Quel triomphe pour le Cœur de ton Jésus, de ton Époux ! Le
voilà exalté, le voilà glorifié dans ses bien-aimés humiliés. Jésus
remercie une aussi grande exaltation, en aussi grand triomphe. Cela
suffit, cela suffit pour le moment, ma fille, tu ne sortiras plus de
ta chambrette, du paradis de Jésus, de son bonheur sur la terre. Le
voilà, le voilà content et joyeux ! C’est Jésus qui prouve à ton
Père spirituel combien Il l’aime. C’est Jésus qui montre au monde
combien Il aime sa petite folle, combien par elle Il est glorifié.
Dis, ma fille,
dis, mon amour, dis à ton Père spirituel, dis à ton médecin que
toutes leurs humiliations vont être exaltées. Jésus les remercie
pour le triomphe obtenu, pour la victoire de sa cause. Les hommes
ont essayé de la faire capoter, mais Jésus a veillé : eux, ils ont
coopéré. Tout ce qui appartient à Jésus ne tombe pas ; même au
milieu des tempêtes, brille et triomphe. Jésus règne avec sa
bien-aimée. Jésus triomphe avec les bien-aimés de son aimée.
— Ô mon Jésus,
merci beaucoup. Triomphez et régnez Vous-même pour votre gloire,
afin que les âmes soient sauvées. Je veux être toujours petite aux
yeux du monde, mais grande dans l’amour, grande dans la mission de
vous sauver des âmes, de se pouvoir qui est le vôtre, de ce pouvoir
qui n’appartient qu’à Vous.
— Abreuve-toi,
abreuve-toi, ma petite fille dans l’amour de Jésus et dans celui de
ta Petite-Maman bien-aimée. Donne cet amour comme tu le voudras aux
âmes mes bien-aimées et qui sont aussi tes bien-aimées. Les caresses
de Jésus, les caresses de Marie, les folies de l’amour divin.
4 septembre
1943 – Premier samedi
— Je me sens si
bien, ma fille! Quelle demeure si douce, délicieuse et agréable est
ton cœur ! Réjoui-toi, console-toi, tu es le palais où Jésus habite.
Que de belles fleurs parfumées l’embellissent ! Tu veux savoir, ma
petite fille, veux-tu savoir, mon amour, quelles fleurs sont
celles-ci ?
Ce sont tes
vertus, ce sont tes souffrances, ce sont les dons avec lesquels ton
Époux t’a enrichie. Tu es comblée par les dons divins. Tu es le
glaïeul, tu es lys où Jésus trouve son bonheur. Tu es la violette
petite et cachée. Ton humilité enchante le Ciel et la terre.
J’ai hâte, ma
petite enfant, j’ai hâte de te prendre dans ma Patrie, sans tarder,
dans la Patrie qui est aussi la tienne : je t’ai créée pour elle. Ta
place est dans les hauteurs, tout en haut, près de la Divinité. La
seulement tu connaîtras la valeur de ta souffrance. La seulement tu
comprendras la mission que je t’ai confiée. Des milliers et des
milliers de pécheurs sauvés grâce à toi : que de belles hymnes ils
chanteront pour toi lors de ton arrivée ! Le Ciel tout entier
t’attend pour te rendre hommage. Tu es l’épouse bien-aimée, tu es
celle que Jésus a le plus aimée.
— Ô mon Jésus, je
ne sais rien vous dire. Vous m’avez revêtue de ce qui était à vous
et êtes tombé amoureux de ce qui n’était qu’à vous. Vous avez caché
avec votre splendeur, avec votre grandeur, l’énormité des mes
misères. Ayez pitié de moi, Jésus !
— Jésus, ton
amour, par amour t’a enrichie. Et toi, épouse fidèle, par amour tu
as répondu et as été fidèle. L’œuvre se termine, ta mission sur la
terre est presque accomplie. Dis à ton Père spirituel que la preuve
de combien je l’aime c’est qu’il est le fils le plus aimé que j’ai
dans la Compagnie, ce fut de te mettre sous sa protection afin qu’il
te guide vers moi. Je l’aime ; il a toujours été très fidèle à mon
divin Cœur. Dis à ton médecin de mon divin Amour envers lui ce fut
de l’avoir choisi pour accomplir une si épineuse mission. Mes
bénédictions, mon amour se déversent sur lui et sur sa famille en
abondance. Ses enfants ce sont des perles très chères à mon divin
Cœur, ce sont des pierres précieuses sorties et toujours purifiées
dans le coffre très riche de Jésus. Ô ma fille, ô mon amour, reçois
les caresses de Jésus, reçois les tendresses de ta Petite-Maman
chérie.
— Ma fille, ma
toute petite fille, sauve avec moi l’humanité, sauve avec moi le
Portugal ! Tu es l’épouse la plus aimée de Jésus, tu es la plus
aimée de mon très saint Cœur.
— Ô ma
Petite-Maman, ô ma Mère chérie, acceptez mes souffrances, avec
elles, sauvez l’humanité, avec elles, sauvez notre cher Portugal.
— Il est sauvé,
sauvé avec douleur et amour.
— Merci beaucoup,
ma Petite-Maman ! Remerciez Jésus pour moi.
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