Escritos Março 2011 - Francês

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PagE MensUElLE

SENTIMENTS DE L'ÂME
4 et 7 décembre 1944

4 décembre 1944

Le temps ne passe pas, l’éternité tarde. Ne pourrai-je pas, mon Jésus, voir encore quelques petits rayons de soleil, vivre encore parmi les miens quelques moment de joie ?

Très-Sainte Volonté de mon Dieu, je te veux, je t’aime de tout mon cœur et de toute mon âme. Je me trouve dans la situation d’un voleur qui se cache de tout et de tous. Mais, malgré cela j’ai du mal à supporter la douleur que je ressens de voir la distance qui me sépare de mon Jésus : Lui au Ciel et moi sur la terre.

Mon Dieu, quand pourrai-je Vous voir et Vois aimer ? La source qui en moi faisait naître le désir ardent de Vous aimer et de Vous posséder semble tarie.

Tout disparaît, tout meurt, mais pas la douleur. Celle-là me taraude toutes les heures du jour et de la nuit. Je ne sais pas aimer, l’amour je ne le possède pas. La douleur oui, la douleur existe dans toute sa force et toute son acuité. Où est-elle partie la vie de ma douleur ? Ô mon Dieu, comment me convaincre de la mort de mon âme ? Il y a des heures où elle vit, ou je la sens se fracasser une et des milliers de fois ; sa souffrance à elle est plus grande que celle de mon corps.

J’ai eu de fortes tentations contre la foi : il n’y a pas de Ciel, il n’y a pas d’enfer, les saints n’existent pas, les anges n’existent pas et Dieu non plus. Et, s’Il n’existe pas, pourquoi Le craindrais-je ? Je m’efforce toujours de vivre en sa divine présence, mais en même temps je cherche aussi à me cacher de Lui. Je ne veux pas me séparer de Lui, mais je suis remplie de honte et confuse parce qu’Il lance sur moi son divin regard

Ma vie, ce ne sont que des illusions. Je n’ai pas vu le Ciel, je n’ai pas vu l’Enfer et je n’ai pas non plus entendu Jésus. Ce sont là des moments de terribles tribulations ; c’est le démon qui me suggère tout cela.

Mon Dieu, je crois en Vous, et je me reconnais comme la plus misérable de toutes les créatures, mais j’ai pleine confiance en votre Miséricorde, je crois à Votre pardon. Je sais que le Ciel et l’Enfer existent : je les ai vus, je les ai vu, mon Jésus à plusieurs reprises. Je confirme avoir entendu, des centaines et des centaines de fois, Votre tendre et douce voix.

Je crois, je crois, je crois en tout, mon Jésus !

Ces deux dernières nuits Jésus m’a épargnée des attaques violentes du démon ; mais aujourd’hui j’ai fortement été attaquée par lui. La gueule ouverte et sous la forme d’un lion il descendait une montagne, du milieu d’une noire forêt e t il rougissait désespéramment. Arrivé près de moi, il a ouvert sa bouche pour m’avaler. Mon âme s’en est épouvantée, elle le ressentit encore davantage que mon corps. Le corps lui-même est resté sans pouvoir faire ni consentir le moindre mouvement ; je me suis vue aux portes de l’éternité. Les gestes qu’il faisait étaient très laids et les mots qu’il m’adressait ainsi qu’aux personnes complices, comme il disait, étaient indécents.

Mon âme s'est épouvantée; elle l'a ressenti encore davantage que le corps. Le corps, quant à lui est resté sans pouvoir faire ni consentir que l'on me fasse le moindre mouvement: je me suis crue aux portes de l'éternité. Les gestes étaient très laids aussi bien que les noms dont il m'affublait ainsi qu'aux personnes complices de mon crime, comme il dit. Avec ses pates il assenait des coups vers ces mêmes personnes, les attrapait par la terre, avec sa grande gueule, comme s'il devait les dévorer, les engloutir. J'ai appelé Jésus et la Petite-Maman, tant et tant de fois ! Mais, avec sa voix caverneuse étouffait tout et me disait :

— Tu as péché, tu as péché, tu ne fais que cela: pécher.

Je suis restée si découragée ! Quelle triste vie ! Triste par la crainte que j'avais d'offenser mon Jésus.

Quelle horreur ! Quelle horreur ! Je ne vois que de la boue, moi-même je ne suis que boue que tous piétinent avec dégoût et mépris; boue qu'aucun œil veut regarder, chemins que nul par mépris ne veut partager.

Jésus, je veux Vous suivre, je veux tout par amour pour Vous. Acceptez ma faiblesse et ma désolation afin que Vous ne soyez que consolé, afin que Vous ne soyez qu'aimé.

7 décembre 1944

Grande souffrance, triste et pénible. Là, mon Jésus, je ne sais pas exprimer combien je souffre, ne comprends pas telle douleur. Je pleure, pleure toujours la perte de mon corps, la mort de mon âme. À chaque étape je sens dans moi comme qu'une bombe qui va tout exploser. Je tremble terrifiée. Ils ont arrêté dans mes envols ; je suis comme la petite colombe dans l'obscurité, sans apercevoir son chemin, en battant les ailes dans l'air sans pouvoir descendre, sans pouvoir monter, les ailes prises, craignant de tomber désastreusement.

Mon Dieu, qu’en sera-t-il de moi ? Regardez bien ma souffrance, ayez compassion, ayez compassion de quelqu’un que ne confie qu’en Vous.

Ce matin, très tôt, la douleur que je sentais en moi était grande ; grande était la répugnance et la honte que je ressentais de voir que tout le peuple se préparait et attendait de nouveaux événements. Il me semblait voir des groupes ici et là faisant des commentaires. Mon Dieu, le vendredi m’attend ! Quelle peur ! Tout ce que je ressens et vois, Vous l’avez subi Vous-même, mon Jésus. Ce sont Vos souffrances, les souffrances que Vous avez endurées par amour pour moi.

Mes yeux semblent pénétrer dans l'intime de toute la multitude qui occupe les rues. Mon âme sent tout. À côté d'une montagne, près de l’entrée d’une ville, le figuier maudit par Jésus. Plus bas quelqu'un porte une cruche d'eau sur la tête. Il y a des rencontres, on se parle, on se prépare pour de nouveaux événements. J'ai tout vu, tout senti. Oh ! combien je souffrais en silence! Le figuier dont j’ai parlé ci-dessus, j'ai eu l’impression de l’avoir vu vert, rempli de fleurs, alors qu’aujourd’hui il est sec, comme du petit bois pour allumer le feu que j'ai vu la sécheresse vert, fleuri et maintenant, comme le vieux bois pour le feu. Je ne pensais pas à tout cela, bien au contraire, quand je commençais à ressentir ces sentiments de mon âme, je m’efforçais pour me distraire et faire en sorte de ne pas les ressentir. Mes efforts étaient inutiles, car les sentiments de mon âme se ravivaient de plus en plus. Mon effort pour ne rien vouloir ressentir, ce n’était pas pour fuir la souffrance ni la volonté de mon  Jésus, mais bien la crainte de me trouver dans la confusion ou que ce soit une illusion de ma part. Je suis convaincue qu’il n’en est rien. Notre Seigneur, qui voyait ma si grande crainte et la peur que j’avais de tromper, ne pouvait pas me laisser enduire quelqu’un en erreur. Nul mieux que Lui sait que je ne veux pas tromper personne.

Les ruses du malin augmentent de plus en plus ; son astuce est de plus en plus raffinée. Il me dit ce qu’il y a de pire. Oh ! mon Dieu, que de choses si laides il me dit! Il blasphème contre Notre Seigneur, L’accuse de tous les maux et fait que je répète tout, ou c’est moi qui crois que je répète tout et ensuite il affirme que c’est moi et me laisse de cela persuadée. Ce n’est que grâce à Notre Seigneur que mon âme et mon pauvre corps, peuvent résister à tout cela. Le cœur, affligé, fait comme un grand bruit, à cause de la crainte de pécher et de dire tant de choses contre mon Jésus. Lors de la dernière lutte, je suis restée presque sans vie. Je murmurais :

— Ô mon Jésus, ô ma Petite-Maman ! Mon Dieu, quelle triste vie que la mienne! Qu’en sera-t-il de moi ?

Je ne pouvais pas bouger et j’avais besoin de soulagement. Jésus est venu et, de ses très saints Mains, Il m’a replacée dans la position que je souhaitais, m’a couverte de caresses et, tel une mère qui se couché auprès de son tout petit pour l’endormir, Il me dit :

— Repose-toi avec Moi. Ta vie n’est pas triste, ma petite fille, c’est une vie de réparation et de sacrifice. Réjouis-toi avec moi, par la consolation que tu me procures. Tu ne pèches pas, non, ma bien-aimée.

Aussitôt j’ai ressenti la paix dans mon âme. Placée tout contre Jésus, bien vite je me suis endormie, couverte par ses caresses, embrasée dans son amour.

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