Escritos setembro 2009 Fr

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SENTIMENTS DE L'ÂME
de février au 31 juillet 1944

Février 1944

J'ai senti mon âme se libérer de la terre et monter plus haut, ne restant pour vivifier mon corps, qui est resté en bas, que comme un courant électrique qui maintenait l'union entre les deux. Cette libération a beaucoup coûté à mon corps dont les yeux se fixaient en Jésus crucifié pour alléger ses douleurs. Malgré cela toute mon âme se sentait dans la confortable tranquillité de ma Petite-Maman, qui supportait avec moi son divin Fils mort.

Ce fait a éclairé mon intelligence, me donnant à connaître que ce que Jésus m'a promis le 15 août 1943, s'est réalisé non sous la forme que je jugeais la plus naturelle, c'est à dire, que j'aurais été pour toujours au ciel, mais que j'y allais pour revenir.

Cet éclaircissement n'a pas été l'impression d'un moment, mais bien une nouvelle transformation qui s'est opérée en moi et qui m'a obligée a dire que certainement je ne devrais pas mourir, mais que Jésus se référait certainement à ce nouvel état de l'âme.

Je me suis convaincue de telle manière, que plus jamais je n'ai pensé qu'il arriverait, au jour fixé par Jésus, la mort réelle.

13 mai 1944

Nouvelle transformation dans mon âme. Est mort complètement ce petit souffle de vie. Je ne sens plus cette respiration que de temps en temps je sentais. Vis en moi la douleur de toutes les qualités et de toutes les espèces. Je suis morte, morte pour le monde et pour les créatures. Tout est descendu dans la tombe pour y rester pour toujours enterré. Mon Dieu quel horreur ! Je ne vis plus, ne vis seulement que ma douleur aimée, ne vis seulement que mon inexplicable martyre. Pourra-t-Il sans ma vie, donner la vie aux âmes ? Pourrais-je être encore utile à l'humanité ? Ô Jésus, ô Jésus, puis-je de cette manière vous aimer et consoler votre Cœur très Saint ? Pauvre de moi, après la haine et l'abandon, après l'oubli, le mépris, la descente dans ma sépulture, je vis déjà dans l'éternité, sans que Tu me le dises ô mon petit Papa, et sans avoir de nouveau ici la Sainte Messe. Jamais mon Jésus, jamais je ne pourrai être joyeuse, sinon avec mes yeux sur vous. On pourra de nouveau me donner tout ce que l'on m'a volé, je sens que pour moi la mort est partout, et qu'il est déjà trop tard pour qu'il me soit restitué ce que je le plus aimais et estimais après Vous, ô mon Jésus. La Sainte Messe ! Mon directeur spirituel ! Et plus encore mon Jésus, plus encore ! Quel horreur ! Comment résister à tout cela ? Ce n'était pas moi mon bien-aimé, c'était Vous en moi, c'était Votre Amour. Merci, mon Jésus.

Mon éternité n'a pas de lumière, c'est une éternité qui ne Vous aime pas, qui ne Vous loue pas, qui ne Vous voit pas, qui ne jouis pas de Vous. Terrible éternité. Ne pas voir Jésus c'est une éternité de mort.

Seulement la douleur peut triompher de la mort. C'est ce que je vis dans l'éternité que je ressens. Quel que soit l'état de mon âme, Jésus dépêchez-Vous, accomplissez Vos saintes promesses. J'espère, j'espère, confiante en Votre Amour. Donnez Jésus, donnez la vie aux âmes avec ma mort, avec mon éternité. Donnez-leur Votre éternité, donnez-leur le ciel, le ciel ô Jésus !

29 mai 1944

J'étais dans une grande affliction et après avoir reçu Jésus, je Lui confiais mes peines, mais sans penser obtenir de réponse. Mais, Lui, bon comme toujours, a daigné me soulager :

— “Dis, ma fille, à ta petite sœur, que je suis en train de voir jusqu'où va sa confiance en Moi. Elle effectue auprès de ton calvaire le rôle qui auprès du Mien, a effectué ma Mère Bénie. Dis-lui que J'attends beaucoup de sa part. Si ce n'était pas pour cela, Je ne l'aurais pas associée autant à ton martyre.”

Et faisant référence à qui tant nous fait souffrir, Il a dit :

— “Va, aie courage. Satan est enragé, il étend sur vous ses griffes infernales. Aie confiance, il ne vaincra pas. Elle est insensée : elle a agit avec vous avec la plus grande des ingratitudes, mais pardonne-la de tout ton cœur, comme Moi Je lui pardonne[1]. Si elle savait combien je souffre ! Elle me reçoit froidement, par habitude, par routine. Quel chagrin pour Mon divin Cœur !”

16 juin 1944

Le 16 c'était la fête du Sacré Cœur de Jésus. Je ne peux pas l'oublier. Jésus maintes fois m'avait confirmé ce qu'Il m'avait dit et promis au début de ma crucifixion, que c'était une récompense que de me laisser crucifier, que les portes de l'enfer étaient fermées depuis vendredi à midi jusqu'à dimanche à minuit, minuit de soleil. Quand mon Jésus a déclaré terminée ma crucifixion, ou avant, quand Il a changé la façon de me crucifier, j'ai continué à rappeler à Notre Seigneur tous les vendredis, à l'heure habituelle, qu'Il continue à laisser fermées les portes de l'enfer, parce que je croyais avoir les mêmes droits. Car c'est Vous qui m'avez refusé la crucifixion, et ce n'est pas moi qui l'ai récusée, Lui ai-je dit. Arrive alors Notre Seigneur, Il me prend et en me posant dans les bras de ma Petite-Maman, m'a dit :

— “Ma fille, ma fille, vient te reposer et te réconforter dans les bras de ta Petite-Maman, Tu es caressée et bercée par Jésus et par Marie”.

Je sentais alors les caresses de l'Un et de l'Autre.

— “Tu es entourée par les anges. Je vais te dire, ma fille, les jours que tu as en plus à ton compte, pour garder l'enfer fermé. Je te donne jeudi après-midi en l'honneur de Mon Eucharistie et pour l'amour que tu as pour elle et pour ce qui m'a emmené a y rester prisonnier, passant ainsi au vendredi matin. Je te donne le mercredi matin en l'honneur de mon cher père Saint Joseph, que tu aimes tant.

Ô ma fille, combien je désire le savoir aimé. Écoute ma fille, Je veux, J'exige que tu dises que qui aura pour lui une dévotion ferme et constante, ne m'offense pas gravement au point de se perdre”.

J'ai demandé à Notre Seigneur de me donner encore deux heures le lundi et le mardi : Je ne choisis pas les heures Jésus, mais je veux que ce soient celles où le plus grand nombre d'âmes doivent aller en enfer.

— “Oui, ma bien-aimée, Je te donne tout, par l'amour avec lequel tu te laisses crucifier”.

25 juin 1944

C'était à la tombée du jour, déjà le soleil était presque entré dans la nuit, mais pour moi il n'y avait pas eu de soleil, ni jour : tout n'était que nuit. Le découragement, l'abattement, la lutte constante que je sentais dans mon âme étaient presque insupportables.

Mon Dieu, plutôt l'enfer que Vous perdre. Que dois-je faire de tout cela ? Jésus, ma Petite-Maman, veillez sur moi ; ne me laissez pas trébucher. Ô mon Dieu, ô mon Dieu, il me semble que le Ciel n'existe pas. Continue la lutte, et le tourment des doutes, et rien ne me sert de clamer les saints. J'ai confiance Jésus, J'ai confiance ma petite Maman, mais le temps passe et pour moi il n'y a pas de secours, je me sens abandonnée de la terre et du Ciel. Jésus, Jésus, pauvre de moi ! Je ne veux pas me tromper et je ne veux tromper personne.

Nouvelle preuve de l'Amour de Jésus : Il est venu me sortir de l'abîme, des ténèbres et de la mort. Il m'a prise en ses divins bras, m'incline à son divin côté, me donne à boire le sang de Son divin Cœur. Quelle merveille ! Quelle bonté infinie ! Je sentais le Sang du Cœur de Jésus passer en moi en toute son abondance. Et Jésus, plein de douceur, me disait :

— “Courage, ma fille, réconforte-toi. Mon divin Sang, Ma Chair, sont ton aliment et ta vie”.

Jésus m'a remplie, m'a ressuscité, a rendu ce jour radieux, le soleil a brillé et m'a réchauffée par ses rayons. Déjà le monde ne pouvait rien contre moi.

Oh ! comme Jésus est bon, et quelle ingrate je suis avec Lui.

3 juillet 1944

Je ne sais pas si à cause de ma souffrance, je suis restée en grande prostration, que j'ai presque oublié que je l'avais (Jésus) reçu. Ô mon Dieu, dans quel état est mon âme ! Soudain, j'ai vu Jésus face à moi, cloué sur la croix, et Il a aussitôt disparu. Si morte je me sentais, morte j'ai continué : la vie semblait ne pas exister pour moi.

Quelques instants sont passés. De nouveau est arrivé mon bien-aimé, mais cette fois rempli d'enchantements. C'était le Sacré Cœur de Jésus. Son visage divin était si beau ! Tout brillait, tout était lumière ! Il s'est approché de moi et murmurait au même temps qu'Il me donnait son divin Cœur avec une grande plaie de laquelle sortait une énorme flamme dorée qui aurait pu incendier et brûler le monde entier :

— “Garde, ma fille, en toi mon divin Cœur pour que les pécheurs ne puissent jamais plus le blesser”.

Je ne sais pas comment le Cœur de mon Jésus s'est introduit en moi. Il se perd en moi et moi en Lui. Oh ! Comme il est grand l'Amour de Jésus !... Quelle transformation dans mon âme ! J'avais repris vie, courage et force pour avancer.

Ô souffrance, comme tu es douce quand tu es portée par Amour pour Jésus. Mais là, combien cela me coûte de vouloir consoler et ne pas pouvoir, garder son divin Cœur pour satisfaire sa sainte volonté et ne pas savoir comment. Pauvre Jésus, à qui Vous donnez Votre Cœur à garder ? Où est-ce que je pourrais le cacher pour qu'il ne soit plus blessé ? Je ne suis que misère et pourriture. Transformez-moi, purifiez-moi et après entrez en moi. Je Vous aime et je suis Vôtre.


[1] Jésus parle ici d’une jeune femme qui ayant travaillé chez la famille Costa, faisait courir dans le village et aux alentours, des bruits mensongers sur les trois femmes : Maria Ana da Costa, la mère et Deolinda et Alexandrina, ses filles. Cette demoiselle a regretté par la suite son manque de charité et est devenue l’une des plus grandes admiratrices de la Bienheureuse. Elle a témoigné lors du Procès diocésain et son témoignage est l’un des plus beaux.

 

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