La myélite dont souffre Alexandrina
lui cause des souffrances atroces : l’empêche l’usage de ses doigts et l’empêche
presque même de parler, à certains moments. Cela est aussi cause de souffrance,
car elle aurait bien
aimé écrire elle-même ses lettres et parler longuement,
certaines fois, mais celui lui devient pénible. “Il m’est impossible de tenir
la plume... les douleurs sont atroces”, écrit-elle à son Père spirituel,
après avoir essayé de lui écrire quelques mots.
Ses côtes se déplacent ; elle ne
peut plus rester longtemps couchée sur le même côté ; elle pense que ce sont là
“les dernières lignes qu’elle écrit” à son Directeur spirituel, tellement
ses douleurs sont insupportables et tellement elle se sent malade.
Mais, ce sont pas seulement les
souffrances physiques qui la consument, elle a aussi “beaucoup souffert
spirituellement”, avoue-t-elle ai Père Mariano Pinho.
Mais, ce n’est pas tout, car
“même parler m’est douloureux” dit-elle. Cela va tellement mal que sa sœur
Deolinda doit “passer les nuits en sa compagnie”, car, comme l’explique
Alexandrina “je me place quelques minutes par moitié sur le lit et l’autre
partie de mon corps sur les genoux de Deolinda”.
Malgré ces souffrances, elle est
heureuse, heureuse d’avoir quelque chose à offrir à “son” Jésus car les prières
de son directeur spirituel lui mettent du baume au cœur, en effet, comme elle
dit, “je me sens à chaque heure qui passe davantage forte dans mes
souffrances ; et je sens davantage de courage pour souffrir de plus en plus”,
pourvu “que je meure embrasée par son divin Amour, clouée sur la Croix avec
lui”.
* * * * *
« J’aurais voulu vous remercier en
écrivant de ma propre main,
et je le fais en vous écrivant quelques lignes, qui seront certainement les
dernières. Je vous prie de bien vouloir m’excuser, mais je ne peux pas
continuer.
Ma souffrance a beaucoup augmenté. C’est pour cette raison que je dis que ce
sont les dernières lignes que je vous écris. Il m’est impossible de tenir la
plume, même pour à peine quelques instants... les douleurs sont atroces. On ne
m’a jamais gratté les os, mais j’ai l’impression que cela doit produire le même
effet...
J’ai reçu de Jésus un beau présent
pour Pâques : en plus des souffrances physiques, j’ai beaucoup souffert
spirituellement. »
« Quelques-unes de mes côtes se
sont déplacées. Le médecin me disait que ce n’était rien... Je ne peux m’appuyer
sur celles-ci qu’au prix d’un grand sacrifice, car je ne supporte même pas que
les couvertures reposent sur mes côtes. Et le pire c’est que ce sont les côtes
du côté droit, sur lequel j’avais l’habitude de me reposer... (...)
Même sans être tombée, le bon Jésus
a fait que mes côtes se déplacent. Le médecin m’a dit qu’il les avait trouvés
ainsi. Mon Père, je ne comprends pas, et je vous demande, par l’amour de Dieu,
de m’expliquer si toutes les contrariétés viennent du Seigneur, ou si elles
peuvent aussi venir du démon. En effet, dernièrement, des faits se sont produits
qui semblent bien être son œuvre... »
« J’ai l’impression que les os de
ma poitrine touchent ceux de mon dos et me causent de telles angoisses que je ne
sais plus comment me placer. Quand les douleurs sont plus fortes, je me place
quelques minutes par moitié sur le lit et l’autre partie de mon corps sur les
genoux de Deolinda. Ceci oblige ma sœur à passer les nuits en ma compagnie. Même
parler m’est douloureux ».
« J’ai répété à Jésus : envoyez-moi,
mon Jésus, ce que vous voudrez, afin que je puisse réparer
les offenses que vous recevez.
Je ne sais pas si c’est grâce aux
prières que vous faites pour moi, que je me sens à chaque heure qui passe
davantage forte dans mes souffrances ; et je sens davantage de courage pour
souffrir de plus en plus, et j’espère que Notre-Seigneur, petit à petit,
augmentera ma douleur jusqu’à ce que je meure embrasée par son divin Amour,
clouée sur la Croix avec lui ».
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