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Le Sermon de Frère Chagas

“En enfer, moi je n'irai pas!”

 

Alors qu’elle n’a que neuf ans, Alexandrina — avec sa sœur Deolinda et une de leurs cousines — va, dans le village voisin, Gondifelos, pour se confesser — ce sera sa première confession générale ! — et écouter le sermon de frère Manuel das Chagas, un franciscain qui sa vie durant a prêché plus de 8 000 sermons[1]. Il était aussi un confesseur très recherché à cause de ses bons et judicieux conseils.

Il est permis de penser qu’il ne s’agit pas là d’une coïncidence fortuite, mais d’une “indication” divine, car la bienheureuse fille de Balasar gardera de cette journée un souvenir permanent. En effet, elle en parle dans son Autobiographie et nous fait partager ses sentiments d’alors qui frisent l’humour et démontrent la candeur de son âme.

Désireuses de se trouver une bonne place dans l’église, “elles-mêmes ne sont pas sorties de l’église pour aller jouer”, et dès que l’heure d’écouter la parole divine s’est approchée, “elles ont pris place tout près de l'autel du Sacré-Cœur de Jésus”. Alexandrina prit soin de bien ranger ses sabots tout neufs “à l'intérieur de la balustrade” du dit autel.

Frère Manuel das Chagas, franciscain

Frère Manuel das Chagas va parler de l’enfer à ses auditeurs et, pour mieux les captiver et obtenir leur attention, il leur propose d’aller en esprit dans le lieu des peines éternelles.

Ne comprenant pas très bien ce que le franciscain voulait dire pas cette expression, aussitôt elle reprit ses sabots et, toute tremblante, elle se dit à elle-même : “En enfer, moi je n'irai pas !”. Et, elle était prête à s’enfuir au premier signe de départ pour l’enfer… Mais, bien entendu, personne ne bougea ni ne se précipita pour ce périlleux “voyage”, “ alors je me suis un peu calmée...” écrit-elle.

Mais, précautionneuse, ne sachant pas ce qui pourrait arriver, “mes sabots, je ne les ai plus quitté des yeux...”, avoue-t-elle.

Ce “pèlerinage” particulier à Gondifelos nous permet de situer sa première approche du Sacré-Cœur, par sa présence auprès de l’autel qui arbore fièrement sa statue qui le représente et qui peut encore être admirée de nos jours dans l’église dudit village[2].

* * * * *

« À l’âge de neuf ans, j’ai fait ma première confession générale à frère Manuel das Santas Chagas qui prêchait à Gondifelos. Moi, Deolinda et ma cousine Olívia, ayant pris quelques victuailles, nous y sommes allées, et nous y sommes restées toute l’après-midi pour écouter le sermon. Je me souviens que nous ne sommes même pas sorties de l’église pour aller jouer. Nous avons pris place tout près de l'autel du Sacré-Cœur de Jésus, j'ai placé mes sabots à l'intérieur de la balustrade.

Le sermon avait pour sujet l’enfer.

J'ai écouté avec beaucoup d'attention le prédicateur qui, à un certain moment, nous invita à nous transporter, par la pensée, en ce lieu. Incapable de comprendre le vrai sens de cette invitation et, persuadée que le Père était un saint, je suis restée convaincue, que d'un moment à l'autre, il nous y amènerait. Placée en face de cette conjecture, je me suis révoltée et me dis à moi-même: “En enfer, moi je n'irai pas ! Si le Père et tous les autres veulent y aller, moi, je prends mes jambes à mon coup et je m'échappe promptement”.

Et, sans plus attendre, j'ai ramassé mes sabots afin d'être prête à fuir à la première alerte. Quand j'ai remarqué que personne ne bougeait, alors je me suis un peu calmée... Mais, mes sabots, je ne les ai plus quitté des yeux... »[3]


[1] Né le 17 novembre 1850, au lieu-dit de Borralha, près de la ville d’Águeda, il est entré dans chez les franciscains le 22 mai 1868, y fit sa profession l’année suivante, le 22 mai 1869 et y fut ordonné prêtre le 27 août 1873.

Il fit son premier sermon pendant le carême de 1875 et son dernier le 15 avril 1923, avant de décéder à Tuy, en Espagne, le 17 mai 1923. Pendant ces quarante-huit années d’apostolat intense, il prêcha 8 140 sermons. Oui, vous avez bien lu et nous le répétons : 8 140 sermons.

[2] VOIR : Afonso Rocha : Junto do altar do sagrado Coração de Jesus ; Reims (France); juin 2007.

[3] Autobiographie.
 

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