Jésus intervenait auprès et en
Alexandrina de manières diverses ; tantôt au moyen de locutions intérieurs,
tantôt par des visions.
En nous parlant de ces
interventions divines, Alexan-drina nous dit textuellement : “À cette époque
Jésus m'apparaissait”. Ces apparitions avait un effet de baume sur sa
souffrance, ainsi qu’en effet d’encou-ragement à la poursuite de la mission dont
elle était investie : les tabernacles et les âmes.
“La consolation spirituelle
était grande et les souffrances plus faciles à supporter”, avoue-t-elle dans
son Autobiographie, et cela se comprend aisément, car, c’est encore elle qui
parle : “Jésus se confiait à moi… Je passais des nuits et des nuits sans
dormir, à converser avec Lui, dans la contemplation de ce qu'Il me montrait”.
Il faut remarquer l’importance de
cette dernière phrase. En effet, Alexandrina avait une connaissance très
approfondie des choses de Dieu, au dire de certains théologiens qui l’ont
fréquentée et qui ont témoigné : « Je n’ai jamais entendu un tel discours » ;
« Je ne saurais jamais parler de la sorte du mystère de la Sainte Trinité » ;
« Elle, toute seule, convertit davantage de pécheurs que cent prêtres... »,
etc.
Elle nous raconte ensuite comment
Jésus, “tel un Jardinier”, s’occupait de son âme, en la décorant des plus
belles fleurs aux parfums variés et délicieux. Puis, il se montrait encore à
elle, comme il le fit à Sainte Faustine Kowalska, “pour lui montrer les
rayons éblouissants de son Cœur”. La Sainte Vierge ― sa douce et tendre
Mãezinha ―, à qui Alexandrina vouait un culte et une vénération sans bornes,
faisait partie Elle aussi du nombre des visiteurs célestes, lui apparaissant
sous diverses formes, telle qu’Elle est vénérée et invoquée sous les divers
vocables.
Jésus lui apparaît également sous
les traits du “Serviteur souffrant”, ou “Ecce Homo”, lui montrant ses nombreuses
et profondes plaies, causées par les péchés des hommes. Alexandrina était alors
poussée à s’offrir, pour aimer et réparer, car cette apparition, selon son
propre aveu, “plus jamais je ne pourrai l’oublier et, que toujours je m’en
souviendrai comme quelque chose qui serait toujours présente” et plus encore,
dit-elle “je sens mon cœur blessé rien qu’au souvenir de cette scène”.
* * * * *
« À cette époque Jésus
m'apparaissait, et me parlait souvent. La consolation spirituelle était grande
et les souffrances plus faciles à supporter. En toute chose je sentais de
l'amour pour mon Jésus et je sentais qu'Il m'aimait, étant donné que je recevais
abondance de tendresses. Je cherchais le silence. O comme je me sentais bien
dans le recueillement et bien unie à Lui !... Jésus se confiait à moi. Il me
disait des choses tristes, mais le réconfort et l'amour qu'Il me procurait,
rendaient plus douces mes lamentations. Je passais des nuits et des nuits sans
dormir, à converser avec Lui, dans la contemplation de ce qu'Il me montrait.
Une certaine fois j'ai vu Jésus tel
un jardinier qui soigne ses fleurs, les arrosant, etc..
Il se promenait au milieu de celles-ci, m'en montrait les variétés. D'autres
fois il m'apparaissait pour me montrer les rayons éblouissants de son Cœur. Une
fois j'ai vu la Petite-Maman avec l’Enfant Jésus dans ses bras et une autre fois
je l'ai vue en Immaculée Conception
:
O combien Elle était belle !... Comme j'aimerais n'aimer qu'Elle et Jésus !...
Je ne serais vraiment bien qu'en leur compagnie. »
« Une nuit, Jésus m’est apparu,
grandeur nature, dévêtu jusqu’à la ceinture. Sur ses divines mains, sur ses
pieds et sur sa poitrine, de profondes plaies étaient ouvertes. Le sang coulait
jusqu’à sa taille, et traversant le linge qui le ceignait, tombait à terre.
Jésus s’est assis sur le bord de mon lit. J’ai embrassé avec amour les plaies de
ses mains et je désirais ardemment embrasser celles de ses pieds. Comme j’étais
couchée, je ne pouvais y parvenir, mais je n’ai rien dit au Seigneur. Mais Lui,
qui connaît mes désirs, m’a présenté, l’un après l’autre ses pieds, afin que je
puisse les embrasser. J’ai contemplé ensuite la plaie de son côté et le sang qui,
abondamment, coulait de celle-ci. Grandement attendrie, je me suis jetée dans
les bras de Jésus et je lui ai dit :
— O mon Jésus, combien
avez-vous souffert par amour pour moi !
Je suis restée quelques instants la
tête inclinée sur la poitrine de Jésus qui, ensuite disparut.
Il est inutile de dire que plus
jamais je ne pourrai l’oublier et, que toujours je m’en souviendrai comme
quelque chose qui serait toujours présente.
Je sens mon cœur blessé rien qu’au
souvenir de cette scène; l’obéissance seule et l’amour de Jésus m’obligent à en
parler. »
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