EXTRAIT
BIOGRAPHIQUE
Anno Sjoerd Brandsma naît en 1881 à
Bolsfard en Frise dans une famille modeste et
nombreuse, très
catholique. Très tôt, il ressent un appel à la prêtrise et veut suivre
son frère chez les Franciscains mais une maladie l’en empêche. A 17 ans,
il entre chez les ‘Grands Carmes’ (distincts des Carmes déchaux) à Boxmeer où il prend le nom de Titus et il fait ses premiers vœux à 18
ans en 1899. Il traduit et publie les œuvres de sainte Thérèse d’Avila
en 1901 et il enseigne au séminaire carme de Oss. Il est ordonné prêtre
à 24 ans en 1905 et il obtient un doctorat de philosophie à Rome en
1909.
Le Saint Père nous dépeint sa
personnalité en ces termes : « La force morale que le Bienheureux Titus
Brandsma a démontrée, dans ses activités aussi nombreuses que variées et
finalement dans son calvaire et dans sa mort est certainement en
relation avec sa nature, avec son caractère de fils de la Frise, connue
pour la solidité de ses principes, sa fidélité, sa fermeté, son
honnêteté. Cette force morale était nourrie et soutenue par sa grande
érudition intellectuelle, par son exceptionnelle formation
théologico-juridique. Mais la principale source en fut incontestablement
sa profonde vie spirituelle personnelle. »
A partir de 1923, il enseigne à
l’université de Nimègue. Sa spécialité est l’histoire de la mystique. Il
ne se contente pas de donner des cours à ses étudiants ; il aborde avec
eux leurs problèmes de vie et les grandes questions actuelles comme le
nazisme. Il ne se limite pas au cercle restreint des étudiants. Il est
un confesseur populaire et il se lance dans le journalisme, constatant
le manque d’instruction de beaucoup de chrétiens et même de journalistes
catholiques. Sa charité s’étend encore aux chrétiens non-catholiques par
l’œcuménisme. Un pasteur protestant fait cette remarque profonde :
« Notre cher frère en Christ Titus Brandsma est vraiment un ‘mysterium
gratiae’ ». La grâce, c’est bien sur elle que compte cet homme humble et
naturellement timide ; il répète sans cesse ces mots de Jésus : « Sans
moi, vous ne pouvez rien faire ». Mais l’amour lui donne des ailes ;
malgré sa faible santé, son action est multiforme. En 1932, il est
Recteur de l’université et, à partir de 1935, porte-parole de
l’archevêché d’Utrecht. Face à la montée du nazisme, il ne cache pas la
vérité, lui qui dit : « Qui veut gagner le monde au Christ doit avoir le
courage d’entrer en conflit avec ce monde ». Dans son livre intitulé :
« Itinéraire spirituel du Carmel », il écrit : « Le néo-paganisme
peut répudier l’amour, l’histoire nous enseigne que, malgré tout, nous
serons vainqueur de ce néo-paganisme par l’amour. Nous n’abandonnerons
pas l’amour. L’amour nous regagnera le cœur de ces païens. La nature est
plus forte que la philosophie. Qu’une philosophie rejette et condamne
l’amour et l’appelle faiblesse, le témoignage vivant d’amour
renouvellera toujours sa puissance pour conquérir et captiver le cœur
des hommes. »
Quand les nazis envahissent
la Hollande en Mai 40 et veulent forcer les médias, même catholiques, à
faire de la propagande, le Père Titus en dissuade ouvertement les
journalistes, ce qui provoque son arrestation le 19 Janvier 1942. Dans
la prison de Scheveningen, il écrit ce merveilleux petit poème :
Toi ô Jésus sois près de
moi, je n’ai jamais été si proche de toi. Reste avec moi. Reste avec
moi, mon doux Jésus. Ta proximité me rend toute chose bonne.
Finalement, il aboutit au
camp de concentration de Dachau. Dans cet enfer, il garde sa sérénité
proverbiale, soutenant le moral des détenus, leur partageant sa maigre
ration et les invitant à aimer leurs ennemis. « Eux aussi sont des
enfants de Dieu – dit-il – et peut-être quelque chose en est-il resté en
eux. » Mais les mauvais traitements le réduisent rapidement à la
dernière extrémité. C’est une ancienne catholique, infirmière, qui lui
injecte la piqûre mortelle le 2 juillet 1942, tandis qu’il pose sur elle
un regard de compassion qu’elle ne pourra plus jamais oublier.
Depuis 1992, l’“Union
internationale des journalistes catholiques chrétiens” attribue chaque
année le ‘Prix Brandsma’. Cette distinction est donnée à des créateurs
de médias qui se sont particulièrement engagés dans un journalisme
exercé en accord avec la responsabilité chrétienne.
Béatifié le 3 novembre 1985, à Rome par Jean Paul II
http://www.abbaye-saint-benoit.ch/hagiographie/hagiographie/listes/listeprenom.htm
|