Une vie
extraordinaire !
Vierge, Clarisse, sainte Véronique Giuliani eut une enfance
tout extraordinaire : le mercredi,
le vendredi et le samedi, jours consacrés à honorer la Passion de Jésus-Christ
et la Sainte Vierge, elle n'acceptait le lait de sa
mère ou toute autre
nourriture que deux fois et en petite quantité, prélude des grands jeûnes de sa
vie.
Six mois après sa naissance, elle s'échappa des bras de sa
mère et alla d'un pas ferme, toute seule, vénérer un tableau attaché à la
muraille et représentant le mystère du jour. À partir de ce moment, elle marcha
sans le secours de personne.
À trois ans, elle avait des communications familières avec
Jésus et Marie. Quelques fois l'image de Marie portant Jésus devenait vivante,
et, se détachant du cadre, descendait dans ses bras.
Un matin qu'elle cueillait des fleurs pour orner l'image de
Jésus et de Marie, Jésus lui dit:
"Je suis la Fleur des champs."
Des souliers pour la Sainte
Vierge...
Charitable pour les indigents dès son bas âge, un jour elle
donna une paire de souliers à un pauvre, et, quelques temps après, elle les vit
aux pieds de la Sainte Vierge, tout éclatants de pierreries.
Elle fit, à douze ans, vœu de se consacrer à Dieu. Bientôt,
recherchée par de brillants partis, elle répondit simplement :
"C'est inutile, je serai religieuse."
Elle entra à dix-sept ans chez les Clarisses. Elle ne connut
point les essais de cette nouvelle vie, et se trouva dès le premier jour
religieuse parfaite.
Sa grâce spéciale fut de porter en elle la ressemblance de
Jésus crucifié, dont elle méditait sans cesse la Passion.
Elle eut son couronnement d'épines, qui laissa des traces
douloureuses et inguérissables sur sa tête ; elle sentit, un jour de Vendredi
saint, la douleur du crucifiement, et le Sauveur, lui apparaissant, laissa sur
ses pieds, ses mains et sa poitrine, des stigmates tout saignants.
Les grâces extraordinaires que reçut Véronique furent
achetées au prix de grandes épreuves.
Abbé Jaud
(Vie des Saints pour tous les jours de l'année,
Tours, Mame, 1950) |