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À l’école de la douleur

Dans les premières années de sa vie, Alexandrina souhaita guérir :

« J’ai même fait des promesses pour obtenir la guérison rapporte son autobiographie. J’ai promis que je me raserais la tête, ce qui était pour moi un très grand sacrifice; que je me dépouillerais de mon or et que je m’habillerais en noir toute ma vie; que je ferais à genoux le trajet de chez nous jusqu’à l’église. Ma mère, ma sœur et mes cousines ont fait de même... »

« J’ai été informée des miracles qui s’opéraient à Fatima. En 1928, plusieurs personnes de la paroisse sont parties en pèlerinage à la Cova da Iria. A cette occasion, même moi, j’ai souhaité partir. Le Médecin [1] et Monsieur le Curé [2] ne m’y ont pas autorisée, car le voyage était long et moi, je ne supportais même pas que l’on me touche, étant dans mon lit. Quelqu’un m’a conseillé de demander la guérison et d’aller ensuite à Fatima, en action de grâces pour celle-ci. Le Médecin m’a même dit que si le miracle s’accomplissait, il témoignerait sans la moindre hésitation.

Cette même année, Monsieur l’Abbé, qui allait, lui aussi à la Cova da Iria, m’avait demandé ce que je voulais qu’il m'apporte. Je lui ai demandé de m’apporter une médaille. A son retour, en plus de la médaille, il m’a offert un chapelet, le “Manuel du Pèlerin”, et de l’eau de Fatima. Il m’a conseillé de faire une neuvaine à Notre-Dame et de boire l’eau qu’il m’avait apportée, afin d’obtenir ma guérison. J’en ai fait plusieurs. Je chantais les louanges mariales et je disais à ceux qui me visitaient :

Si un jour vous me revoyez dans les rues et m’entendez chanter, dites-le à tous: c’est Alexandrina qui remercie Notre-Dame. [3]

Je pensais que je guérirais, mais je me suis trompée. C’était ma foi en Jésus et Marie que me faisait parler de la sorte.

D’autres fois, je pensais que si j’étais guérie, je me ferais religieuse, car je n’avais aucun attrait pour le monde; que je ne retournerais plus revoir ma famille; que je me ferais missionnaire afin de pouvoir baptiser beaucoup de noirs et de ramener beaucoup d’âmes à Jésus.

N’ayant pas obtenu la guérison, j’ai compris que je me faisais des illusions, et mes désirs de guérison ont disparu pour toujours. J’ai commencé alors à ressentir de plus en plus le besoin d’aimer la souffrance et de ne penser qu’à Jésus. »

C’est alors qu’elle commence, petit à petit, à connaître son chemin, sa vocation.

« Sans savoir comment — écrit-elle — je me suis offerte à Notre-Seigneur comme victime et j’ai demandé, comme déjà avant, l’amour de la souffrance. Jésus m’a accordé cette grâce à un tel degré qu’aujourd’hui [4] je n’échangerais pas la souffrance contre tout l’or du monde. Cet amour de la souffrance m’apportait un grand bonheur: celui de pouvoir offrir à Jésus toutes mes douleurs, car la consolation de Jésus et le salut des âmes étaient ma seule préoccupation.

Les forces physiques m’ayant quittée, j’ai abandonné les distractions et, à travers la prière qui me procurait un vrai réconfort, je me suis habituée à vivre dans une intime union avec le Seigneur. Quand les visiteurs me dissipaient un peu, je m’attristais de ne pas avoir pensé à Jésus. »

Ce fut dans ces conditions que je trouvai Alexandrina, quand je la vis pour la première fois, au cours d’un Triduum que je prêchais à Balasar (Sainte-Eulalie) du 16 au 20 août 1933. Elle était alors dans sa vingt-huitième année, environ, et paralysée depuis neuf ans.

Plusieurs fois j’eus l’occasion de lui parler durant le triduum et, dès le premier abord, je compris que je me trouvais devant une âme d’une grande vertu: très simple, sincère, foncièrement pieuse, d’une totale résignation à la volonté de Dieu, vivement désireuse de se sanctifier et de sauver les pécheurs, ne respirant que pureté et innocence.

Jusqu’à ce moment-là, l’Esprit Saint seul, l’avait dirigée; elle ignorait ce que c’était qu’un directeur spirituel. Suite à ses pressantes demandes, je me chargeai de la conduite de son âme.

Le cours des années me confirma, pleinement, que mes premières impressions ne m’avaient pas trompé à son égard, bien au contraire... J’étais pourtant bien loin de prévoir tout ce que Dieu allait opérer d’extraordinaire dans cette âme.

Mais, avant tout autre chose remarque, il nous faut au préalable, connaître son âme. Si, en effet, Alexandrina ne nous offre point de réelles preuves d’une vertu solide, nous resterons — in limine — dispensés de toute investigation ultérieure. Si, par contre, les preuves en son évidentes, nous y aurons la meilleure lumière, pour dévoiler tout le reste.

Entrons donc dans cette étude, quoique sommaire, en commençant par son esprit d’oraison.


[1] Son médecin était à cette période-là le docteur João Alves Ferreira, de Macieira de Rates, petit village aux des alentours de Balasar.

[2] Il s’agit du Père Manuel de Araujo qui fut curé de Balasar jusqu’au mois de juillet 1932.

[3] L’image de la Vierge, imprimée en première page, porte des signes évidents des milliers de baisers que la servante de Dieu y à déposé...

[4] Alexandrina écrivit ces lignes en octobre de 1940.

 

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