Saint Abel,
archevêque de Reims, fleurissait au milieu du vin siècle, et il
jouissait d'une si grande considération
parmi ses collègues dans
l'épiscopat, qu'au concile de Soissons,
tenu en 714 et présidé par saint Boniface, archevêque de
Mayence, on lui conféra une juridiction extraordinaire sur une
partie de la France, avec pouvoir de juger les causes entre les
évêque, leur clergé et leurs diocésains, de rétablir la discipline
dans les monastères d'hommes el de femmes, de faire restituer à ces
établissements ainsi qu'aux églises les biens aliénés, et d'empêcher
les abbés d'aller en personne à la guerre.
Abel ne négligea
rien pour répondre à la confiance du concile, et, pour récompenser
son zèle, saint Boniface lui fit obtenir le pallium. Le saint
archevêque de Reims éprouva de grandes difficultés dans son diocèse
divisé, par des factions puissantes. Les seigneurs qui avaient
usurpé les biens de son église lui opposèrent un certain Milon, qui
s'empara par violence de son siège, pendant qu'il exécutait au
dehors la mission dont le concile l'avait chargé, et, á son retour,
voyant sa juridiction entravée par la force, il se retira au
monastère de Loches où il vécut en simple, religieux jusqu'à sa
mort.
Il est honoré
dans le Hainaut, principalement à Binche où son corps fut transporté
et son nom se trouve dans plusieurs martyrologes. |